Les pièces du puzzle s’amoncèlent l’une après l’autre dans l’affaire Clément Kanku. Au fur et à mesure, les contours d’un complot scénarisé depuis les officines de la kabilie se dessinent avec netteté. Les sceptiques en ont eu la preuve avec la dernière sortie médiatique d’Alexis Thambwe Mwamba sur RFI dans la laquelle le Garde sceaux allègue que c’est le gouvernement qui a fait parvenir à «NEW YORK TIMES» le «sonore» de Kanku. Comprenez que ce sont les autorités qui ont fuité délibérément l’enregistrement vers les Etats-Unis?

Pour quel objectif un régime se laisse-t-il tenter à l’idée de balancer dans la presse un élément susceptible d’aider la justice à inculper un suspect? Pour quel objectif et qui est à la conception de la mise en scène pour faire jouer Clément Kanku dans le rôle du bouc émissaire et ainsi mettre Kinshasa à l’abri dans l’assassinant de deux experts des Nations-Unies sous prétexte qu’une même affaire ne peut être jugée deux fois? «C-NEWS» a essayé de remonter la filière depuis le meurtre de l’Américain et de sa compagne suédoise. Rien dans l’exécution de ce couple ne concorde avec le mode opératoire des milices Kamwina Nsapu.

Chez les miliciens, la mise à mort n’est jamais décidée d’autorité par les hommes de rang une fois qu’ils ont un «suspect» en mains. Ils s’en réfèrent toujours à l’autorité, un supérieur hiérarchique à la tête d’une institution appelée «Tshota», lequel Tshota est installé dans chaque contrée sous contrôle des Kamwina Nsapu. C’est ici que le captif est jugé et la sentence sur sort prononcée. Pour le cas sous examen, les «miliciens» ont arrêté les deux experts, les ont conduits en brousse pour les exécuter sans jugement. De un. ET deux. Les miliciens sont équipés des armes très rudimentaires. Essentiellement des calibres 12. Quelques rares fois des kalachnikovs repris sur les forces gouvernementales tuées. Dépourvus des moyens et des sources d’approvisionnement, ils tiennent les munitions pour une denrée rare à n’utiliser qu’en cas de nécessité. Ce qui fait que quand ils ont un «ennemi» entre leurs mains, ils le décapitent à la machette plutôt de dilapider une ou plusieurs balles. Tout le contraire du scénario de la vidéo projetée devant la presse à l’initiative du très propagandiste ministre des Médias, Lambert Mende Omalanga. De la vidéo elle-même, l’explication fournie sur son origine reste floue.

Mende qui a affirmé que le gouvernement l’a obtenue par géo-localisation n’est pas en mesure de dire comment et avec quels moyens techniques. La géo-localisation implique que l’objet à localiser sur la surface de la terre ou le voisinage de celui-ci émette des signaux radioélectriques. Ensuite, les satellites entre jeu pour réceptionner et permettre le traitement des signaux émis. A Mende d’expliquer à quel satellite son gouvernement a eu recours. Des sources proches de New-York, aux Nations-Unies, parlent plutôt de la géo-localisation à charge de Kinshasa, là où l’opération a abouti à la localisation des effets personnels de deux victimes -notamment la montre de l’Américain- dans les locaux des services dans la capitale de la RD-Congo. Encore un autre élément à charge, la déposition de deux premiers suspects entendus devant la justice militaire à Kananga. Ils ont tous les deux avoués avoir reçu l’ordre d’un chef coutumier.

Donc, il y a eu planification. Hypothèse à prendre très au sérieux d’autant que le chef coutumier mis en cause est introuvable depuis. Le seul que le gouvernement a cherché à trouver, c’est Clément Kanku Bukasa. Remarquez l’antériorité de l’enregistrement fuité, il remonte à août 2016. C’est faux lorsque Thambwe affirme que c’est grâce aux écoutes qu’ils l’ont obtenu. C’est plutôt le correspondant de Kanku qui avait enregistré la conversation téléphonique. Mal lui en a pris de trop parler de ses accointances avec les Kamwina Nsapu lors d’un séjour dans la ville de Kananga et la police lui a mis le grappin dessus. Les servises jusqu’à Kalev Mutond -le patron des renseignements- en prendront connaissance.

Kanku en a répondu à l’époque devant un conseil de sécurité «spécial» convoqué à Kananga. Il s’est cru innocenté. C’était sans compter qu’avec la tragique affaire de deux experts onusiens et la découverte des fosses communes Kinshasa allait se lancer dans une entreprise folle pour lui faire porter le chapeau. D’ailleurs, Kalev avait commencé par frapper à la porte de plusieurs médias européens. Une fin de non-recevoir catégorique lui a été réservée un peu partout et il s’est rabattu sur le quotidien new-yorkais. Cette publication était voulue comme l’élément déclencheur. Il y a d’abord la crédibilité du média concerné pour donner à Kinshasa un argument de taille, comme quoi que cela vient d’une tierce source indépendante. Le reste allait se jouer sr fond de la clameur publique consécutive à la diffusion de l’article pour justifier un procès en flagrance à mener rondement contre Kanku. Un procès et un verdict pour dire au nom du principe de subsidiarité que le coupable étant connu, la justice internationale n’a plus à se pencher sur les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre perpétrés chez Kamwina Nsapu.
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