Depuis quelques semaines, des scènes de pillage systématique sont enregistrées dans les installations de Lignes aériennes congolaises -LAC-Sarl- à l’Aéroport international de N’Djili à l’abri des regards indiscrets. Ces actes inciviques sont perpétrés avec le concours de quelques responsables dont un OPJ, un ancien du handling et tant d’autres cachés dans l’ombre sous le fallacieux prétexte de procéder à l’aliénation des biens de la première compagnie aérienne nationale dont le fruit devrait servir au désintéressement du personnel. En réalité, indiquent des sources généralement bien informées proches du comité illégal de liquidation mis en place en violation de la loi, des agents sans scrupules se sont engouffrés dans cette brèche pour réaliser à vil prix les équipements et matériels et autres mobiliers de bureau à des personnes peu recommandables tant civiles que militaires habituées au commerce des mitrailles sur la plate-forme aéroportuaire de N’Djili.  

Les bâtiments les plus sinistrés par ces actes de vandalisme sont ceux abritant la direction générale, le centre de formation, toutes les directions à l’exception de la direction commerciale, etc. délestés de tout le matériel informatique, des tables, chaises, armoires, tapis, documentation aéronautique, œuvres d’art, photos… Plus grave encore, des équipements et matériels techniques de grande valeur et tant convoités sur le site par de nombreux opérateurs aériens dont le banc d’essai de l’Auxiliary power unity -APU- ont été transformés en mitrailles pour être liquidés à qui mieux mieux.

Tout le matériel d’assistance au sol stocké dans le bâtiment GMP -groupe motopropulseur- après l’arrêt brutal des activités, a été découpé en ferrailles. Quelques compagnies privées qui ont toujours souhaité la disparition du «Léopard volant» pour occuper le terrain, en ont profité en s’approvisionnant à moindre frais. Ces actes illicites que certains agents maintenus en service abhorrent, échapperaient au contrôle des commissionnaires. Ce cadre parlant sous le sceau de l’anonymat témoigne: «Le vandalisme auquel nous assistons fait qu’aujourd’hui ceux qui sont préposés au suivi de la vente soient incapables de produire la liste exhaustive des biens pillés, leur valeur marchande ainsi que les fonds réellement perçus. Le soir, à la barrière, nous observons des véhicules de certains cadres quitter l’aéroport bondés de biens de la compagnie sortis par des voies détournés».

Effacement de toutes les traces de visibilité de LAC -Sarl

Ayant eu vent de cette barbarie, beaucoup d’anciens agents de LAC débauchés par la concurrence sont descendus sur les lieux et n’ont bénéficié que du temps matériel pour le constat des dégâts. Choqués, les larmes aux yeux et ne pouvant nullement intervenir de façon musclée dans ce site pourtant protégé, c’est la mort dans l’âme qu’ils assistent impuissants au démembrement et à la désintégration des unités de production par des inciviques s’adonnant à cœur joie à ce vilain jeu. Selon certaines indiscrétions, ces actes de pillage procèderaient de la politique d’effacement de toutes les traces de visibilité de LAC sur le site aéroportuaire de N’Djili. Au bénéfice de qui?, s’interroge un ancien retraité qui y a passé toute sa vie. Surtout pas à celui des agents et cadres de la compagnie, murmure-t-il. Au fait, les dirigeants de la compagnie sont à court de liquidités.

Toutes les sources potentielles de revenus substantiels ont tari suite à la rupture intempestive des accords de coopération technique et commerciale qui apportaient beaucoup de jus. Pour la première fois dans les annales, susurre un financier à l’oreille, une entreprise dite en liquidation est tombée en faillite!

Véto du Tribunal de commerce de Kinshasa/Gombe sur toute disposition des biens de LAC-Sarl

Ils sont sérieusement bloqués par le véto opposé par le Tribunal de commerce de Kinshasa/Gombe sur toute disposition des biens du patrimoine de LAC-Sarl par le comité illégal de liquidation suite à l’action intentée en justice par les agents et cadres de LAC réunis au sein de DAC-ONG, ONG de défense de leurs droits, à travers leur avocat conseil le bâtonnier national Mbu Ne Letang. La forte publicité orchestrée autour de ce dossier a refroidi les ardeurs de tous les acheteurs même les téméraires. Hormis quelques rusés qui ont agi sous de prête-noms, tout le monde s’est rétracté par crainte d’investir à fonds perdus dans la jouissance des biens mal acquis et de surcroît du patrimoine de l’Etat protégé par la justice.

Pour contourner cet écueil empêchant la continuité du remplissage du tube digestif, l’ivresse du lait a poussé ces jouisseurs à procéder à un passage en force avec la vente de tous les biens de LAC sur la plate-forme de N’Djili. L’opération a pris des allures telles qu’elle échapperait aux mailles des filets des vendeurs. Et pourtant, Wivine Mumba, ministre du Portefeuille, a formellement interdit aux liquidateurs d’agir de la sorte. En réponse à une correspondance lui adressée par un obscur organe de liaison, elle a insisté sur la sensibilité du dossier examiné par le gouvernement, débattu au Sénat ainsi que les Cours et tribunaux qui ont rendu des jugements.

Temps matériel nécessaire pour l’examen minutieux du dossier LAC-Sarl

En juriste avisée, elle a estimé nécessaire de s’accorder un temps pour l’examen minutieux de cette épineuse question avant de donner sa position ainsi que les directives claires à suivre et les mesures d’encadrement. Aujourd’hui, avant même que la ministre Mumba ne se soit prononcée, voilà qu’elle est ignorée et roulée dans la farine par les intéressés qui n’ont pas attendu son aval pour foncer de plus belle dans le pillage sans vergogne des biens de LAC à N’Djili. Ces faits sont-ils connus de la ministre du Portefeuille conditionnée par certains de ses proches rescapés de l’ancienne équipe des surdoués à n’entendre que le seul son de cloche de la liquidation de LAC, le verrou étant appliqué sur toutes les correspondances exprimant un point de vue contraire à leur vision prédatrice d’autant plus que des promesses alléchantes flotteraient toujours dans l’air?

L’opinion se souvient que le gouvernement par le Premier ministre statue par voie de Décret et, le cas échéant, les actes du Premier ministre sont contresignés par les ministres chargés de leur exécution. Dans le cas de LAC-Sarl, il n’existe à ce jour aucun Décret du Premier ministre qui abroge celui qui a mis LAC sur la liste des entreprises publiques transformées en sociétés commerciales, établissements publics et services publics. Curieusement, des conseillers des ministres voudraient faire avaler des couleuvres aux membres du gouvernement en leur faisant croire que les déclarations à la presse, les feuilles de route de gouvernement auraient le pouvoir juridique d’abroger le Décret-Loi signé par le Président de la République portant création de LAC ou d’autres Décrets antérieurs.

Des solutions pragmatiques pour l’assainissement du secteur de l’aviation

Que dire de la décision des Cours et tribunaux sur ce dossier? Et surtout de la position claire du Sénat, institution respectable et très respecté sous d’autres cieux? D’ailleurs, devant la tournure prise par les événements, les liquidateurs externes et internes n’émettraient plus sur la même longueur d’ondes en termes de dividendes, les uns privilégiant les numéraires, les autres ne jurant que sur les dons en nature, chuchote-t-on dans les couloirs d’Air terminus.

Quant au vice-Premier ministre en charge des Transports et Voies de communication, les aviateurs attendent sa réaction d’autant plus que rien de ce qui se passe dans les aéroports de la RD-Congo ne lui échappe. Après avoir recadré le directeur général de la Régie des voies aériennes pour ses visées hégémoniques sur les biens du patrimoine de LAC, notamment le hangar technique à l’Aéroport de N’Djili et toutes ses dépendances, dans l’immeuble l’Intelligent, l’on croit savoir que José Makila Sumanda met un point d’honneur à trouver des solutions pragmatiques pour l’assainissement du secteur de l’aviation civile, l’avènement des compagnies aériennes performantes ainsi que la mise en commun de l’expertise de toutes les icônes de l’aviation civile et la symbiose avec les valeurs émergentes. Au cœur de ses réflexions figure le dossier de LAC qui détient des atouts indéniables et dont l’examen sans complaisance des paramètres nécessite des réponses réfléchies et idoines dans l’intérêt majeur de la RD-Congo.

Tino MABADA
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