Le communiqué du Président, diffusé vendredi soir à la télévision nationale, annonçant qu’il est malade, a laissé place à une véritable spéculation sur son état de santé.

C‘est une première en République démocratique du Congo. En 57 ans d’histoire post-indépendance, jamais un Chef de l’Etat n’a annulé son discours à la nation. Celui-ci, censé célébrer la fin de l’occupation belge, était spécifiquement attendu cette année, alors que le pays traverse une crise politique, une situation économique dégradante et une situation sécuritaire volatile.
« Je regrette que, pour des raisons de santé, je ne puis, cette année, vous adresser mon message de manière traditionnelle« , dit le message du Président diffusé à la RTNC. Joseph Kabila a également appelé la population à célébrer l’indépendance dans le calme et la méditation.
« C’est un manque de respect envers ce peuple et une preuve que Monsieur Kabila est arrivé à sa fin. Il n’est plus capable de diriger ce pays. Manquer du respect au peuple, dans un jour aussi spécial pour notre nation et prétendre continuer à diriger le pays est totalement inacceptable« , lance le député Jean-Claude Vuemba, membre du Rassemblement depuis Londres.


Le député congolais n’est pas le seul à s’offusquer de cette situation. Néanmoins, si le message du président surprend, c’est surtout son état de santé qui a laissé place à des questionnements. Car, durant ses 16 ans au pouvoir, Joseph Kabila s’est rarement absenté pour des telles raisons. « Ca doit alors être grave« , avance un analyste politique.
« Il y a deux situations à envisager: soit il est vraiment souffrant, ce qui est peu probable, soit il y a vraiment des problèmes sérieux au sein du pouvoir« , ajoute-t-il.
Sur Twitter, Jean-Pierre Kambila, directeur de cabinet adjoint du président, s’étonne que l’on en fasse un sujet à débat: « Étrange en quoi ? Un homme qui attrape la grippe après un long périple. Les présidents sont des humains, peut être un peu spéciaux« , dit-il.
« Le président a donc une grippe? où il est simplement fatigué de nous lire de mensonges? » interroge un autre internaute.
« Il manquait simplement quoi dire. 16 ans après, c’est quoi son bilan? Il nous a ramené en arrière, nous laissant des guerres et des attaques en plein jour dans la capitale. Le pays a régressé. Les gens souffrent. Le Franc congolais ne vaut plus grand-chose… qu’aurait-il pu nous dire face à cela?« , interroge le député Vuemba.
La situation reste tendue tant au pays que dans la capitale. La nouvelle attaque, hier après-midi, d’un commissariat en plein jour, a précipité le déploiement de l’armée et de la police dans les principales artères de Kinshasa. A Kintambo, l’Ouest de la capitale, une forte présence de la Garde Républicaine, fortement armée, est observée depuis le début de la soirée. Les éléments de l’armée sont également vus au centre-ville, sur l’avenue de la Justice, et au niveau de l’avenue de la Libération (ex-24 novembre).
Le défilé du 30 juin, jour de l’indépendance en République démocratique du Congo, qui célèbre la fin de la domination coloniale belge, a même été annulé. Les autorités évoquent des raisons sécuritaires, mais aussi la situation politique tendue.
politico.cd
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