L’appel à la médiation lancée par le Chef de l’Etat à tous les Congolais et Congolaises à l’occasion de la commémoration du 57me anniversaire de l’indépendance a fait tiquer le député national Henri Thomas Lokondo.

Connu pour son indépendance d’esprit, en dépit de son appartenance  à la Majorité Présidentielle, l’élu de Mbandaka est allé chercher les causes profondes du non décollage du Congo, pays potentiellement riche avec une population extrêmement pauvre, dans les premières heures de son accession à la souveraineté nationale et internationale.

Selon le président de l’Union Congolaise pour la Liberté (ULB), le Karma collectif que les congolais doivent extirper pour prendre le plus bel élan tel que clamé dans  leur hymne national reste le non respect des textes.

Il a illustre sa thèse par le refus du tout premier Président de la République Démocratique  du Congo, Joseph Kasa-Vubu de soumettre son texte au gouvernement de l’époque dirigée par Patrice Emery Lumumba, violant ainsi la Loi Fondamentale.  L’histoire de la RDC sera par la suite truffée des cas de violation délibérée des textes, ouvrant ainsi le feuilleton des crises à répétition, jusqu’à ce jour.

MESSAGE DE L’HONORABLE HENRI-THOMAS LOKONDO YOKA AUX MILITANTES ET
MILITANTS DE L’UNION CONGOLAISE POUR LA LIBERTE (UCL)
Le Président de la République a demandé au peuple congolais de
commémorer la date du 30 juin, jour de l’indépendance, dans la
méditation.
J’ai médité en relisant les trois discours prononcés le 30 juin 1960
successivement par le Roi des belges Baudouin 1er, par le Président
Joseph KASA-VUBU et le Premier ministre Patrice Emery LUMUMBA.
Du côté belge, il n’y avait qu’un seul discours prononcé par le Roi
Baudouin, Chef de l’Etat, et ce, malgré la présence du Premier
ministre Gaston EYSKENS, chef du gouvernement belge; alors que du côté
congolais, il y en avait deux. L’un prononcé par le Président
KASA-VUBU, Chef de l’Etat, et l’autre non prévu par le protocole,
prononcé par le Premier ministre LUMUMBA, chef du gouvernement.
Deux discours diamétralement opposés, dans le style comme dans le
ton, et dont la conflictualité rédactionnelle avait produit des
conséquences désastreuses pour le jeune Etat congolais. Ces deux
discours étaient aussi la preuve de la non concertation entre les deux
institutions à un moment aussi historique et solennel pour notre pays.
Et ce, simplement parce que d’après l’histoire, du côté congolais, il
y a eu absence du respect des textes, plus précisément de la Loi
fondamentale de 1960.
En Belgique, tous les discours prononcés officiellement par le Roi
sont rédigés par le gouvernement belge. Car d’après la Constitution
belge qui consacre le régime parlementaire, le Roi règne mais ne
gouverne pas.
La loi fondamentale de 1960 calquée sur la Constitution belge faisait
malheureusement du Président KASA-VUBU, un Président qui règne mais,
qui ne gouverne pas. Par conséquent, comme en Belgique, le discours du
Président KASA-VUBU aurait dû être rédigé par le gouvernement
congolais.
Ce qui ne fut pas le cas parce que d’après les témoins de l’époque,
le Président KASA-VUBU avait refusé de soumettre son projet de
discours à la censure du gouvernement, violant ainsi la Constitution
de l’époque dite «Loi fondamentale », et ce, malgré les exigences du
gouvernement LUMUMBA.
La suite de l’histoire est connue… Le premier ministre posera un
acte non conventionnel à cause du non respect des textes. Lui-même
aussi, en dépit de tout, ne pouvait pas le faire parce qu’il n’était
pas Chef de l’Etat.
Ces faits historiques qui constituent le péché originel du Congo dès
son enfantement, restent malheureusement une tare qui se perpétue dans
la gestion de notre pays.
Le non respect des textes constitutionnels, légaux et réglementaires,
voire même des conventions internationales dûment ratifiées par notre
pays et qui ont une autorité supérieure au droit positif interne, a
été depuis le «jour sacré» à l’origine des tensions de tout genre qui
ont émaillé l’histoire de notre nation et l’empêchent
jusqu’aujourd’hui de fonctionner normalement.
Qu’avons-nous fait, que faisons-nous et que devrions-nous faire pour
respecter les textes qui nous régissent pour le développement intégral
de notre pays ? Pas assez. Dès lors, « Prenons le plus bel élan »
quant à ce.
Bonne fête de l’indépendance.
Henri-Thomas LOKONDO YOKA
Président national de l’Union Congolais pour la Liberté (UCL)
Député national
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