*Le duel aux couteaux est là. Jean-Marc Kabund éjecte dix-neuf cadres. En guise de représailles, un chargé de discipline proche de ces ‘’auto-exclus’’, le suspend. Coup de théâtre !
Décidément, deux groupes sont montés en épingle. Jean-Marc Kabund, le Secrétaire Général, était le premier à frapper fort. Tout récemment, dans un communiqué, lui et son équipe, depuis le siège du Parti, à Limete, constataient l’auto-exclusion de dix-neuf cadres auxquels, il faudrait ajouter Tharcisse Loseke, un des ministres issus de l’Udps, embarqué dans le gouvernement de Badibanga. Sur cette liste de dix-neuf cadres, l’on pouvait retrouver, par exemple, les noms de quelques nouveaux venus aux affaires. A titre illustratif, c’est le cas de la Ministre Madiya Astrid qui, depuis l’investiture du Gouvernement Tshibala, s’occupe de la Culture. Tant de cadres nommés Conseillers ou membres influents des cabinets ont été recensés et voués aux gémonies, d’après le même communiqué signé Jean-Marc Kabund.
Ce week-end, juste après les ratés du 30 juin, un noyau dur s’est constitué pour la résistance tous azimuts. Dans la stratégie, celui-ci a, plutôt, saisi le responsable de la commission de discipline de l’Udps, celui-là même qui exerçait ces mêmes fonctions, du vivant d’Etienne Tshisekedi. A son tour, ce dernier qui, soit dit en passant, est du côté des Pro-Tshibala, a décidé de suspendre Jean-Marc Kabund et de confier la Présidence du Parti à Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Zizanie
De la zizanie à la confusion, il n’y a qu’un petit pas, dit-on. Augustin Kabuya, le Porte-parole et bras droit de Kabund, parlant simplement d’une tempête dans un verre d’eau, pense qu’il s’agit-là, d’une plaisanterie de mauvais goût.
Traits tirés sur les visages, il est monté au créneau, hier, pour fustiger l’entêtement des cadres ‘’auto-exclus’’ et annoncer, par le fait même, une série d’autres mesures d’encadrement.
Pour lui, en effet, le nettoyage des écuries d’Augias va se poursuivre. Et plus rien, alors rien, ne détournera l’Udps du chemin, longtemps tracé, par le Dr Etienne Tshisekedi, décédé le 1er février, à la Clinique Sainte Elisabeth à 17H22’, à Bruxelles, capitale du Royaume de Belgique et dont la date du rapatriement de sa dépouille mortelle à Kinshasa où il sera inhumé à N’sele, n’a toujours pas été fixée, tel que convenu avec les autorités congolaises, lors des récents échanges.
Crise factice ou réelle ?
Au demeurant, la vraie crise des Udps remonte à bien des années. Si, aujourd’hui, Badibanga et Tshibala sont sortis de l’Udps. Hier, Faustin Birindwa, Mbwankiem, Lihau et Kibassa Frédéric avaient aussi fait parler d’eux, dans un sens tout comme un autre. Le très remuant François Muamba Tshishimbi, les autres cerveaux moteurs, tels que Crispin Kabasele Tshibala sont passés par là. Les Tribuns Mende, Olenghankoy et la plupart de ses co-équipiers du Rassemblement de Kasa-Vubu, ont côtoyé et flirté avec le Sphinx de Limete dont ils retiendront à jamais, la verve oratoire, la force du caractère et la constance dans la lutte.
L’histoire des pionniers de l’Udps, l’épopée des Fondateurs, avec François Lusanga Ngiele, Protais Lumbu Maloba, Matthieu Mulaja, en tête, le passage de Bruno Mavungu, d’Alexis Mutanda ou, même, celle du Jeune Avocat Jacquemin Shabani, bombardé en son temps, Secrétaire Général, sans oublier, les sorties fortement critiquées de Valentin Mubake, révèlent bien qu’à l’Udps, Tshisekedi wa Mulumba aura été la meilleure école politique, la pépinière aux sources desquelles, les cadres appelés à diriger ce pays, ont toujours été sevrés, cueillis ou récupérés.
Mais, pour l’essentiel, même si certains cadres trébuchent, la trame de la lutte demeure intacte. Le progrès social, la démocratie, le respect des droits de l’homme, l’alternance démocratique ou les élections… resteront, des années et générations durant, des caractéristiques inoubliables de ce parti et de son leader, Etienne Tshisekedi.