* Pour avoir déclaré sur Rfi en 2004 que les élections n’auront pas lieu avant le 30 juin 2005, l’abbé Apollinaire Malu-Malu avait été désavoué par E. Tshisekedi et la manifestation de protestation initiée par l’Udps s’était terminée par mort d’hommes…
* Au final, les élections - précédées du référendum constitutionnel (double opération boycottée du reste par le lider maximo) - eurent lieu à partir de juillet 2006…

C’est en principe le lundi 10 juillet 2017 que "Rassop/Limete" a promis de réagir à l’annonce de l’impossibilité de tenir les élections au plus tard fin décembre prochain faite, depuis Paris, par Corneille Nangaa. Pour Félix Antoine Tshilombo Tshisekedi, "C. Naanga a déclaré la guerre au peuple congolais, par sa déclaration prouvant son appartenance à la Kabilie. Réaction du Rassop ce lundi" ! Sur Top Congo Fm, Martin Fayulu a demandé ce même lundi au président de la Céni de démissionner s’il n’est pas capable de conduire le processus électoral, oubliant sa réponse dans l’interview du 19 septembre 2016 accordée à "Jeune Afrique". A l’époque, il avait déclaré : "Déjà, à partir du 20 septembre, nous ne reconnaîtrons plus les membres de la Commission électorale nationale indépendante parce qu’ils ont montré qu’ils étaient incompétents, sinon des partisans et inféodés à Kabila". Sur Top Congo Fm, ce candidat à la présidentielle a révélé les assurances données par Corneille Nangaa au centre interdiocésain de finaliser la refonte du fichier électoral au plus tard le 31 juillet 2017. Ce qu’il ne dit pas cependant, c’est que cette échéance - fixée dans l’Accord du 18 octobre 2016 combattu par "Rassemblement" - n’apparaît nulle part dans l’Accord de la Saint Sylvestre ni dans l’Arrangement particulier…

Pour revenir au titre de la chronique, Fatshi est sur les traces d’Etienne Tshisekedi étant donné qu’il reproduit exactement les menaces que son père avait fait peser sur le processus référendaire et électoral au sortir du Dialogue intercongolais en 2003.
Pour rappel, aux termes du chapitre IV. déterminant la durée de la transition, les parties prenantes à l’Accord global et inclusif signé à Pretoria le 16 décembre 2002 et entériné à la clôture de ces assises le 4 avril 2003 à Sun City avaient convenu que "La période de transition prend effet à compter de l’investiture du Gouvernement de la transition.
L’élection du nouveau Président marque la fin de la période de transition. L’élection du Président a lieu après les élections législatives. Les élections se tiennent dans les 24 mois qui suivent le début de la période de transition. En raison de problèmes spécifiquement liés à l’organisation des élections, cette période peut être prolongée de 6 mois, renouvelable une seule fois pour une durée de 6 mois, si les circonstances l’exigent, sur proposition de la Commission électorale indépendante et par une décision conjointe et dûment motivée de l’Assemblée nationale et du Sénat".
La Transition 1+4 ayant démarré le 30 juin 2003, les 24 mois de sa durée fixaient l’échéance au 30 juin 2005 avec possibilité d’une prolongation de 6 mois renouvelable une fois, soit une prorogation de 12 mois. Ainsi, la Transition devait prendre fin le 30 juin 2006.
Or, des questions purement techniques feront que la présidentielle (premier tour) et les législatives nationales se tiennent plutôt le 30 juillet 2006, la présidentielle (second tour) et les provinciales le 28 octobre de la même année et la fin de la Transition ait lieu le 6 décembre 2006 avec l’investiture du nouveau Président de la République élu.
Vice-président de la Céni, le Révérend César Ngoy Boliya, avait déclaré le 17 mars 2005 à Mbandaka : "Techniquement, il est quasiment impossible d’organiser en RD Congo des élections au 30 juin 2005".

CE SONT-LA DES REALITES DU TERRAIN
Cette page de l’histoire politique de la RDC depuis Sun City est importante à rouvrir si l’on veut saisir la dimension exacte de l’enjeu technique dans l’organisation des échéances électorales.
Pour avoir annoncé sur Rfi en 2004 la tenue de ces échéances au-delà du 30 juin 2005, l’abbé Apollinaire Malu-Malu avait été rabroué, tancé par Etienne Tshisekedi et sa machine à diaboliser. Une marche de protestation avait été organisée.
Il y eut des morts et des blessés. Pour rien. Oui, pour rien puisqu’en définitive, l’Udps acceptera de rentrer dans le processus électoral en 2011 avec un handicap sérieux : son absence à l’Assemblée nationale (zéro député) et au Sénat (zéro sénateur).
13 ans après, on assiste à un remake. Cette fois, à la place du père, c’est le fils qui semble vouloir renvoyer les combattants dans la rue pour désavouer Corneille Nangaa dont le seul tort, hélas !, est de faire valoir les considérations techniques là où certains signataires de l’Accord du 31 décembre 2016 font valoir les considérations politiques.
Dans la chronique du 9 juillet 2017 intitulée "A l’Oif, Naanga confirme : pas d’élections en 2017 !", le président de la Céni a déclaré au cours d’une conférence de presse tenue à Paris, à l’issue de la séance de travail organisée par l’Oif : "Avant décembre, ça ne sera pas possible dans les conditions fixées par l’accord’ signé le 31 décembre 2016", rapporte l’Afp.
Il a annoncé le démarrage du processus d’enrôlement des électeurs au Kasaï pour avant le mois d’août. Concrètement, c’est au plus tard fin juillet 2017. Quand on sait que pour chaque aire opérationnelle, la Céni a prévu trois mois pour ce processus, cela signifie concrètement que le fichier électoral ne sera complet pour toutes les 26 provinces qu’au plus tard en octobre 2017. Faut-il encore que ce processus aille de pair avec l’électorat de la Diaspora, à moins de convenir d’une violation de la loi électorale actuelle. Ce sont-là des réalités du terrain.

POURQUOI ALORS TIRER SUR LUI ?
Des réalités que "Rassop/Limete" ne peut nullement ignorer d’autant plus que deux de ses composantes, en l’occurrence la Jeunesse et l’AR, ont approché le Bureau de la Céni, l’une le 24 juin, l’autre 3 juillet 2017. Elles se sont entendu dire ce qui est faisable et ce qui ne l’est pas. Et comme à Paris le 7 juillet dernier, le président de la Centrale électorale a évoqué parmi les attributions du Cnsa déterminées à l’article VI.2.3. de l’Accord de la Saint Sylvestre celle consistant à "Apprécier consensuellement le temps nécessaire pour le parachèvement desdites élections avec le Gouvernement et la CENI".
Sur le plateau de TV5, Corneille Nangaa a rappelé cette disposition !
Pourquoi alors tirer sur lui ?
Mais, surtout, pourquoi mobiliser la rue pour "réparer" les erreurs de la délégation du " Rassop " commises au centre interdiocésain ?
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