De plus en plus, la Commission Electorale Nationale Indépendante n’a de cesse d’en parler. Lors du deuxième face-à-face Nangaa-Olenghankoy donc CENI-CNSA, vendredi 25 août 2017, le sujet a été largement abordé. Et, pour ne pas rester théorique, Corneille Nangaa est passé aux actes, en présentant un prototype du Kit pour le vote électronique. A Kananga, hier, avant la clôture des assises portant évaluation du processus électoral, la centrale électorale a de nouveau posé son curseur sur la possibilité du vote électronique en République Démocratique du Congo en effectuant, une fois encore, des essais afin de prouver la faisabilité de ce mode proposé à mi-voix par la CENI pour les prochaines joutes électorales.

‘’Ce Kit a plusieurs options et offre des garanties sécuritaires suffisantes qui permettront au pays d’épargner des fonds excessifs qui découleraient de l’organisation de différents scrutins’’, disait Nangaa après sa seconde rencontre avec le CNSA. Et ce serait là, a-t-il soutenu, une initiative qui corrobore l’article 47, alinéa 1 de la loi électorale et les recommandations de l’accord de la Saint Sylvestre en son article 4 alinéa 4 qui recommande au Gouvernement ‘’d’explorer les voies et moyens de rationalisation du système électoral pour réduire les coûts excessifs des élections’’. Cela est un aboutissement d’une réflexion menée par les autorités de la CENI depuis 2013 dans l’objectif de rendre l’appareil électoral rapide, fiable et surtout moins coûteux. Mais, le vote électronique va-t-il rendre les scrutins plus sûrs ? Ce choix qui s’affiche de plus en plus du côté des animateurs de la Commission Electorale Nationale Indépendante inquiètent certaines consciences. Parmi les premières à donner de la voix, il y a Jean-Claude Katende, le Coordonnateur de l’Association africaine des droits de l’homme (ASADHO). Qui n’y voit qu’un subterfuge pour prolonger, une fois de plus, le temps pour amener les congolais devant des urnes afin de se choisir des nouveaux dirigeants.

La RDC à l’ère de l’e-voting ?

Le vote électronique est un système de vote dématérialisé, à comptage automatisé, notamment des scrutins, à l’aide de systèmes informatiques. Pratique bien courante dans plusieurs pays fortement équipés, en Afrique, c’est la Namibie qui a organisé en 2014 le premier grand scrutin électronique sur le continent. « N’importe qui, ayant un accès bref aux périphériques, à n’importe quel moment avant une élection, peut obtenir un contrôle complet et pratiquement indétectable des résultats de l’élection ». C’est là le verdict d’une enquête menée par des chercheurs en e-voting sur une machine de vote, l’ES3B, pourtant utilisée rien de moins que dans des pays comme le Pays-Bas, en Allemagne, et en France. Et, le souvenir des controverses survenues aux Usa après la deuxième victoire de Georges W. Bush aux élections, le facteur sécurité semble peu rassurant pour certains observateurs. Et, dans un pays où à deux reprises les élections ont été suivies des contestations terribles, cette donne préoccupe. Au-delà, bien au-delà alors du simple fait de la sécurité, il y a la donne du temps qui intervient. S’il faille non plus voter de manière traditionnelle, alors que la CENI soutient impossible la tenue des élections fin décembre 2017 comme recommandé par l’Accord, à quand devra avoir lieu le vote électronique s’il se trouve admis ?
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