Le ministre des Affaires étrangères de la RDC, L« n’était pas à prendre avec des pincettes », explique un diplomate présent cette semaine à New York, avant de poursuivre, perfide, « il faut reconnaître que son bilan diplomatique est maigre. En même temps, avec ce que le pouvoir en place à Kinshasa avait à mettre sur la table, il ne devait pas espérer grand-chose ».
eonard She Okitundu 

Et de fait, en ce milieu de semaine, en marge de la 72e Assemblée générale de l’Onu, l’Assemblée s’est mise d’accord, face à la crise congolaise, sur une approche impliquant l’ONU, l’Union Africaine, l’Union européenne, l’Organisation Internationale de la Francophonie et la Communauté de Développement d’Afrique Australe (SADC), notamment par la mise en place d’une équipe de coordination d’experts pour « faciliter la mobilisation de l’appui politique, technique, financier et logistique requis, en conformité avec la résolution 2348 (2017), afin d’assister la CENI et d’appuyer les préparatifs des élections. En d’autres termes, tous les acteurs régoniaux et internationaux impliqués dans la crise en RDC sont concernés. » Difficile, même pour le porte-parole du gouvernement congolais, d’accuser les Occidentaux d’ingérence au vu des instances présentes.
Félicitations !
Et tout ce beau monde s’est penché sur la situation en RDC pour, dans un même élan, féliciter le pouvoir congolais pour son « engagement à respecter la constitution ». Les acteurs présents autour de la table enregistrent donc la promesse du pouvoir en place à Kinshasa de pas modifier la constitution, ce qui induit l’impossibilité d’un troisième mandat pour le chef de l’Etat et bannit la possibilité d’un référendum.
Dans la foulée, ils insistent pour la mise en place de la décrispation prévue par l’Accord de la Saint-Sylvestre, ce qui implique, notamment, la réouverture des médias, le retour et/ou la libération des opposants.
Accord incontournable 
Ensuite, les participants ont insisté sur le côté « incontournable de l’Accord de la Saint-Sylvestre ». Nouvelle tuile pour la délégation congolaise qui espérait pouvoir brandir le tandem Tshibala – Olenghankoy, transfuge de l’opposition, comme la preuve du respect de cet accord. La ficelle était trop grosse. Sans se prononcer sur le stratagème monté par le pouvoir congolais, les acteurs présents autour de la table, ont insisté sur « la nécessité de la mise en œuvre totale de l’Accord de la Saint Sylvestre afin de baliser la voie pour la tenue d’élections libres, justes, pacifiques et crédibles en RDC ».
Selon les participants à cette réunion  « la mise en œuvre rapide et totale de l’Accord de Saint Sylvestre est primordiale pour appuyer la légitimité des institutions de la transition ». Ils ont donc réinsisté pour la tenue « d’élections présidentielle et législative libres, justes, pacifiques et crédibles dans les délais prescrits, conformément aux clauses de l’Accord de Saint Sylvestre », tout en saluant le travail de la Ceni, encadré par la Monusco et l’OIF. Ils en appelent donc à « publier le calendrier électoral dans les meilleurs délais et d’allouer un budget conséquent, conformément à l’Accord de Saint Sylvestre ».
Esseulé
Les termes de ce communiqué sont limpides et ne laissent que peu de marge de manoeuvre à l’équipe de Joseph Kabila qui semble avoir épuisé la patience de la plupart des instances internationales. Mais il s’agit d’un texte de plus. Un texte qui conforte l’opposition mais qui n’est accompagné d’aucune forme de pression.
Joseph Kabila, dans sa fuite en avant pour se maintenir au pouvoir peut-il être sensible à ces constats ou ces réprimandes de la communauté internationale ? Pas évident. Si les instances signataires de ce communiqué veulent conserver leur crédit, elles doivent faire en sorte que les termes de ce communiqué soient appliqués quitte à passer par un élargissement du régime des sanctions applicables aux principaux responsables de la crise congolaise. Un chef de l’Etat hors mandat pourrait très bien être ciblé directement, le message serait fort.
afrique.lalibre.be
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