*Le devoir de redevabilité, doublé de l’obligation de transparence ont contraint Corneille Nangaa, Président de la Centrale Electorale à dire la vérité aux parties prenantes au processus électoral en cours en République Démocratique du Congo. C’est donc face aux représentants de la Société Civile que le Président de la CENI a lâché la ‘‘bombe’’. Hier encore, il y est revenu, au Palais du Peuple, devant les mandataires des Partis politiques, invités, pour la circonstance, pour une question liée notamment, au code de bonne conduite. ‘‘Même si un accord signé entre le pouvoir et l’opposition prévoyait que les élections soient organisées d’ici la fin de l’année ou au maximum d’ici juin 2018, il n’y aura pas d’élections avant 2019 en RDC’’, a-t-il indiqué à ses interlocuteurs de la société civile et répété hier, devant les mandataires des partis politiques, lors d’une réunion de clarification. La CENI, à en croire Nangaa Corneille, aura besoin de 504 jours, partant de la fin officielle de l’opération d’enrôlement et d’identification des électeurs dont la dernière phase, du moins pour les congolais résidant au pays, a été lancée dans le Grand Kasaï et qui, selon les estimations, ne prendra fin qu’au mois de décembre prochain. Les 504 jours, se défend la CENI, permettront à la Représentation nationale de voter les lois essentielles sur la répartition des sièges, la commande des Kits électoraux, leur acheminement sur l’ensemble du territoire national ; le recrutement et le déploiement du personnel etc. A l’en croire, il s’agit-là d’un florilège de préalables pour lesquels Nangaa promet de publier incessamment un chronogramme y relatif. Si les politiciens avaient prévu, lors des pourparlers du Centre Interdiocésain de Kinshasa, une rallonge, tout au plus de six mois, jusqu’à juin 2018, il va falloir s’attendre à un lever des boucliers, principalement du côté de l’opposition. Qu’à cela ne tienne, la CENI, qui n’a cessé d’évoquer l’aspect : ‘‘ techniquement impossible’’, l’organisation de la séquence présidentielle et législatives nationales et provinciales, a dit ce qu’elle considère comme étant ses vérités. Il appartient aux politiques de faire des contre- propositions réalistes, à même de prouver le contraire à la CENI.

Plusieurs tombent de haut. Et, d’autres, déjà au courant de cette projection depuis fin 2016 et début 2017, n’en sont que très peu étonnés. Une poignée de jours avant la confirmation de cette nouvelle par Nangaa, revenu fraîchement des Usa, la Radio Top Congo Fm sonnait avec certitude le glas : pas d’élection avant 2019, avril ou juillet. Des sources proches du Conseil National de Suivi de l’Accord de la Saint Sylvestre, ont soutenu cette version. Plusieurs sont allés plus loin dans des détails où loge, d’ailleurs, le diable.

Pilule

Jusqu’ici, les opposants continuent à plaider pour l’organisation des élections en 2017, du moins, la présidentielle en cas d’énormes difficultés. Parce que, difficultés il y a. Même Antonio Guterres, dans un rapport publié mercredi et dont une copie est parvenue à La Prospérité, reconnaît les défis d’organiser des élections avant la fin de l’année. Face à la situation en RDC d’ici au 31 décembre : «l’appui de l’ONU ne suffira pas», a-t-il déclaré. Qu’à cela ne tienne, la pilule que livre la Commission Electorale Nationale Indépendante s’avère bien amère à avaler pour bon nombre des politiques. D’autant plus que la plupart d’entre eux avaient tablé sur un report, si report il y a, vers mi-2018. Même si les revendications, quant à la transition, s’avéraient comme une pomme de discorde entre le Pouvoir et l’Opposition, avec l’exigence du départ de l’actuel Président, Joseph Kabila, si les élections ne sont pas organisées, au plus tard, le 31 décembre 2017.

Consensus

Le pavé est jeté dans la marre. Reste à savoir quel effet fera l’annonce de Nangaa sur la scène politique congolaise qui, ces derniers jours, se mue en véritable arène des gladiateurs. Les projections de Nangaa vont-ils faire l’objet d’un troisième round des discussions pour trouver un consensus, un autre ou, le cas échéant, va-t-il être la goutte de plus ? La question reste posée. Qui peut lever le petit doigt ? A l’ONU, à l’aube de la tenue de la tripartite qui débute, sauf imprévu, ce jeudi à Kisantu, Antonio Guterres, a déjà appelé à l’application sans failles de l’Accord du 31 décembre 2016. Les autorités congolaises, les acteurs politiques et de la société civile sont tous interpellés.
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