Robert Bope n’est pas n’importe qui au sein de l’Union pour la démocratie et le progrès social,
UDPS. Il fait partie des hommes des missions secrètes de l’UDPS. Bope est également un homme de l’ombre évoluant au sein des services secrets du parti tshisekediste. Aux travaux de la Conférence nationale épiscopale du Congo, il était là dans la salle comme l’œil et l’oreille non seulement de Valentin Mubake Numbi, mais aussi d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba. Bope prenait notes de tout ce qui se disait ; puis faisait rapport à Mubake ; -lequel rapport parvenait à Tshisekedi par des canaux sécuritaires et de communication du parti. Le jeudi 28 septembre, une équipe de C-NEWS est allée à la rencontre de cet homme très discret, qui n’a pas accepté aussi facilement de s’ouvrir à notre journal. «Parce qu’il faut fixer l’opinion sur certaines choses qui se disent ici et là, contre la bonne marche de l’UDPS, je suis donc malgré moi obligé de parler. Surtout quand je me trouve en face d’un journaliste de C-NEWS, le seul journal qui nous reste, et le plus crédible», lance Bope, avant de saluer le parrainage de C-NEWS par des Eurodéputés. Cette interview exclusive, nous l’avons réalisée dans un secret absolu dans un coin de la commune de Matete dans les débuts de soirée. D’entre de jeu, Bope reconnait qu’il y a des sérieux problèmes à l’UDPS. «Notre parti au jour d’aujourd’hui, est émietté», a-t-il reconnu. Emietté, dit-il : «par le bon vouloir d’un seul individu. Cet individu, c’est notre secrétaire général adjoint, Félix Tshilombo». Et Bope de circonscrire les faits : «quand le président est mort, nous nous sommes réunir tous, c’est-à-dire hauts responsables du parti, au tour de notre secrétaire général Jean-Marc Kabund, pour arrêter une attitude à prendre».

Quelle était cette attitude?
Nous avions tous levé l’option tant que le président ne sera pas encore enterré, aucune décision ne pouvait être prise. Nous nous sommes convenus de promouvoir des attitudes qui affichent et appellent à l’unité autour de notre chef et autour du parti. Cependant, nous ne nous attendions pas que cela pouvait prendra autant de mois. Qu’à cela ne tienne nous ne nous sommes plus réunis pour lever l’option que nous avions tous prise à l’unanimité. Seulement, lors de la réunion autour de Kabund, il était dit par ailleurs qu’après les obsèques du président, un conclave sera convoqué pour réorganiser le parti.

Lequel conclave devrait donc vous permettre de procéder au remplacement de Tshisekedi. Dois-je -comprendre cela ainsi?
Nous nous sommes inspirés du conclave de Bondeko, que le parti a organisé à son temps. Au terme de ce conclave, nous devrions mettre en place un directoire. Et ce directoire qui allait nous amener au congrès pour l’élection du nouveau président de l’UDPS. Avant la convocation de ces assises, j’insiste, nous nous étions mis d’accord pour qu’aucune décision ne soit prise tant que Tshisekedi n’est pas enterré.

Apparemment les choses ne se sont pas passées comme convenues chez Kabund?
Nous étions tous surpris. Le secrétaire général adjoint Tshilombo, va contre toute attente bafouer la mesure, pour se faire élire à la présidence du Rassemblement. Bien que ça soit dans le cadre d’une plateforme politique, mais ce comportement a été mal perçu à l’UDPS. Félix a bafoué une mesure prise dans le but de promouvoir l’unité à l’UDPS. Nous l’avions vu même prendre d’autres décisions à l’unanimité. Puis, les prises de position de Félix démontrent que l’homme est beaucoup plus au service du G7, que de l’UDPS. Il sert plus Moïse Katumbi, que le parti.

Mais c’est tout à fait normal. Félix est président du Rassemblement?
C’est une décision qu’il a prise sans l’avale de l’ensemble du parti. Je me répète, que chez Kabund, il était convenu d’attendre l’enterré du président. Mais, Félix a fait de sa tête. Même s’il tenait à ce poste du président du Rassemblement, il devrait de ce fait, s’adresser ou se référer aux organes du parti pour obtenir leur soutien. Ce qu’il n’a pas fait. Il a agi de manière unilatérale comme s’il était déjà président de l’UDPS. Voyez-vous comment Félix se comporte.

Comment?
Il est secrétaire général adjoint. Mais, quand il a agi, il se met dans la peau du chef. Il se croit au dessus de notre secrétaire général Jean-Marc Kabund, qui à ce jour exerce les fonctions du n°1 de l’UDPS. Kabund lui-même s’en plaint tous les jours.

Il s’en plaint…
Kabund s’en plaint. Quand il faut régler certains dossiers du parti, Félix isole Kabund. Il est plus occupé avec Katumbi. Même si nous sommes dans cette plateforme, Rassemblement mais chaque parti reste autonome.

Voyez-vous que cette situation est à la base de ces émiettements dont vous faites allusion. Comment y remédier?
C’est pourquoi, nous avons appelé à un conclave comme convenu chez Kabund. Puisque, l’enterrement de notre président a pris du temps, nous devons réunir ce conclave justement pour mettre en place le directoire, afin que ce dernier nous conduise au congrès. Pour cela, les fédéraux ont appelé toutes les sensibilités à souscrire à cet appel.

Un conclave des fédéraux au service de Valentin Mubake, un homme chassé de l’UDPS?
Les gens doivent apprendre à lire les textes du parti. Qui est habilité à chasser qui? Ce sont des bâbords. Mubake est membre de l’UDPS. L’erreur que nous avons faite, c’est celle de lancer l’appel de ce conclave dans la résidence de Mubake. Mais, ce n’est pas aussi grave que ça. La résidence de Mubake n’a été qu’un cadre, que les fédéraux ont utilisé pour faire passer leur message. Je ne vois pas tel ou tel autre membre de l’UDPS renoncé à un appel à l’unité. Nous devons aller à ce conclave pour redonner l’espoir aux combattants. Je tiens ici à vous dire qu’aujourd’hui les vrais combattants ont fui le siège du parti.

Mais tous les jours ces combattants sont visibles devant et à l’intérieur du siège de l’UDPS. Comment affirmez-vous, qu’ils ont fui?
Je vous affirme que les vrais combattants n’y sont plus. Ceux qui passent là, ce sont des Wewa (motards) et des curieux. Les vrais combattants se sont repliés à Lemba et Matete. Même le leadership de Kabund est remis en cause. Voilà pourquoi, ce conclave est le bienvenu pour donner l’occasion au parti de se réorganiser, de placer à sa tête des personnes intègres, dynamiques et capables d’apporter un nouveau vent au parti. Ici, je ne me gêne pas d’évoquer Mubake.

Mubake qui est allé rencontrer Kabila…
Il a rencontré Kabila dans le cadre des travaux de la CENCO. Puis, c’est parce qu’il a été floué par Félix Tshilombo, qui l’avait écarté d’une réunion nocturne au cours de laquelle, le Rassemblement avait décidé de ne pas répondre à l’invitation de Kabila. Soit ! Mubake a effectivement rencontré Kabila. Et c’était aux yeux et vues de tous. Cependant, l’avantage de Mubake : lui au moins n’a pas touché à l’argent de Kabila, contrairement aux autres qui ont des comptes à rendre et au président de la République et à Katumbi. Il nous faut des gens comme Mubake.

C’est comme ça que vous faites un véritable chantre de Mubake, -un traître?
De toutes les façons, il reste le seul capable de fédérer toutes les sensibilités de l’UDPS. La seule difficulté de Mubake, l’homme est imbu de lui-même. Nous y travaillons pour changer. Mais, il draine la popularité derrière lui et incarne le combat de Tshisekedi. Allons tous au conclave pour mettre en place le directoire, afin que ce dernier nous conduise au congrès pour élire notre futur président du parti, qui nous amènera aux élections dans l’unité parfaite.

JOHN TSHINGOMBE

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