*L’arrivée à Kinshasa de Nikki Haley continue à alimenter la chronique de l’actualité politique en RD. Congo. A l’opposition, l’heure est à la montée de la pression, pour bien compter les jours qui restent d’ici la fin de l’année 2017 et se préparer à décréter le carton rouge en vue de mettre un terme à l’ordre institutionnel actuel et imposer un nouveau leadership en vertu de l’article 64 de la Constitution. A la Majorité, un des analystes qui a pris l’habitude de produire des tribunes libres sous forme de réflexions sur des questions de fond, considère, par contre, que le fait, pour Nikki Haley, l’ambassadrice américaine à l’Onu, d’appeler à la tenue des élections en 2018 exige que dans l’entretemps, tous les acteurs politiques, y compris ceux de l’Opposition radicale de Limete ou d’ailleurs, puissent remodeler et adapter leurs stratégies et calculs aux impératifs de la trêve de tous les schémas susceptibles de créer un chaos généralisé dans le pays et d’oblitérer, par le fait même, la matérialisation du processus électoral. Donc, cet analyste estime, par ailleurs, que l’appel au calme, tel qu’il a été lancé à tous les acteurs politiques majeurs, neutralise littéralement, toutes les thèses de l’Opposition, non calquées sur les options levées, lors des discussions directes et consignées dans l’Accord conclu, le 31 décembre 2017, sous l’égide des Evêques, au Centre Interdiocésain, à la Gombe. A grands traits, les idées évoquées, ci-dessous, révèlent un pan entier des enjeux autour desquels la crise congolaise se cristallise. Nikki Haley rejette les thèses de l’opposition Pour l’opposition radicale congolaise, l’Ambassadeur des USA auprès de l’Organisation des Nations Unies et Envoyée spéciale du Président Donald Trump en Afrique, Mme Nikki Haley, devait venir en République Démocratique du Congo pour repartir avec le Président Joseph Kabila, dans ses valises. Ces derniers temps, les partisans de cette solution incongrue ont abreuvé l’opinion publique congolaise des divers scénarii quant à la manière que devait opérer la diplomate américaine pour chasser Kabila du pouvoir légitime qui est le sien. Parmi ceux-ci, les férus de l’histoire se sont référés au passage, d’il y a plus d’une décennie, à Kinshasa, de l’Ambassadeur Bill Richardson, venu dire à Mobutu d’éviter l’humiliation et de quitter Kinshasa avant que son cadavre ne soit traîné dans les rues de la Capitale Congolaise. Toujours, selon un schéma empruntant les sinueux chemins de la même confusion politique, d’autres proclamaient, à qui voulaient les entendre, que Mme l’Ambassadeur, Envoyée Spéciale, venait en RDC pour imposer à Kabila d’adhérer à la formule anti-démocratique inventée, il y a quelque temps, par l’ancien mari d’Isabelle Dos Santos, Sindika Dokolo, « une Transition sans Kabila ». Une fois de plus, l’Opposition congolaise a fait montre d’une incroyable incapacité à analyser les réalités du pays et du fonctionnement du système international. Après les échecs essuyés à Genève et à New York, voici que la même Opposition confondue dans la débâcle de Kinshasa. La thèse de l’Opposition radicale n’a même pas dépassé le niveau de la simple écoute par le « jury », en l’occurrence, la diplomate Nikki Haley et son équipe. Les propos de Martin Fayulu, empreints d’un dépit, qu’il n’a pas su dissimuler, diffusés par différentes chaînes de télévisions dont TV 5, témoignent avec évidence que la gifle a été bien assainée et aussi bien ressentie par ces compatriotes qui, volontairement, ont confié leur avenir politique entre les mains des grandes puissances et n’arrêtent pas de croire que le salut viendra de loin. Mme l’Ambassadeur n’a pas été loquace. Sa réponse concise à la presse congolaise s’est limitée à conseiller à nos compatriotes de respecter la Constitution et d’organiser les élections pendant l’année 2018. Il s’agissait bien d’un conseil assorti d’un avertissement qui, à l’analyse, s’avère important. En effet, le fait que Mme Nikki ait précisé que la Communauté internationale n’aidera pas la RDC à financer son processus électoral si les élections ne sont pas organisées en 2018, en sachant qu’en tout état de cause, son pays ne paiera pas pour les Congolais, indique évidemment le poids minime qu’accorde la diplomatie américaine à ce que d’aucuns pourraient considérer comme une menace. Encore que, jusqu’à ce jour, le processus électoral est entièrement financé par le contribuable congolais. Quelle que soit la manière dont on appréhende les choses, aucun cerveau censé ne pourra nier que la diplomate américaine réfute le schéma irréaliste de l’organisation des élections avant le 31 décembre 2017. Pour ce qui est de la formule insurrectionnelle de Sindika Dokolo, adoubée depuis par Félix Tshisekedi, qui devait consister en la mise en place d’une transition excluant le Président légitimement élu, Nikki Haley n’y a même pas consacré une seconde de réflexion. Les photos de la sortie des leaders politiques de l’Opposition de leurs entretiens avec Madame l’Ambassadeur, publiées sur les réseaux sociaux, sont révélatrices à cet égard. Ces images montrent des figures et des attitudes de grande déception. Les opposants sont sortis extrêmement déçus de cet entretien parce qu’ils croyaient pouvoir convaincre une américaine férue des règles de la démocratie et de l’Etat de droit, qu’il serait possible de sortir d’une impasse, en usant des méthodes manifestement contraires aux lois établies et donc, anti-démocratiques. La leçon que devraient tirer ces compatriotes de l’Opposition du passage à Kinshasa de la Diplomate américaine est extrêmement simple : sa suggestion, demandant aux Congolais de se mettre ensemble en vue de préparer des élections crédibles, disqualifie non seulement tout schéma insurrectionnel mais aussi, toute formule qui s’éloignerait du cadre légal. Pour l’Envoyée du Président Donald Trump, la voie de sortie des difficultés actuelles se trouve dans la Constitution et passe par le respect de l’Accord de la Saint Sylvestre. La solution est précisément dans l’alinéa 2 de l’article 70 de la Loi fondamentale lorsqu’elle précise : « A la fin de son mandat, le Président de la République reste en fonction jusqu’à l’installation effective du nouveau Président élu ». Cette même solution passe également par le respect du point IV.2. du même Accord du 31 décembre 2016 : « les parties prenantes conviennent de l’organisation des élections en une seule séquence présidentielle, législatives nationales et provinciales au plus tard en décembre 2017. Toutefois, le Conseil National de Suivi de l’Accord et du Processus Electoral, le Gouvernement et la CENI peuvent unanimement apprécier le temps nécessaire pour le parachèvement desdites élections ». L’adverbe « toutefois », qui figure dans le texte, indique expressément que les opposants avaient consciemment mesuré et pris en compte l’éventualité de l’impossibilité d’organiser les élections cette année encore. Nier cette réalité constitue un parjure. Nikki Haley qui vient d’un pays où les responsables ont la culture de préparer leurs dossiers avant d’aborder toute négociation, était parfaitement au courant de ces deux points essentiels de la problématique institutionnelle congolaise. Elle savait bien, en effet, qu’il est impossible de sortir de ces deux contraintes sans trahir la démocratie et l’Etat de droit. C’est ainsi que contrairement aux illusions des Tshisekedi, Sindika, et autres, elle a opté pour le respect de la Constitution. Faut-il une fois de plus paraphraser Patrice Emery Lumumba en rappelant que : « l’histoire du Congo ne s’écrira à Washington, ni à Bruxelles, ni à Paris mais ici, sur notre terre et par nous-mêmes».
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