Samedi 30 septembre, un Antonov se crashe à N’Selé, commune située à l’est du grand Kinshasa. A son bord, une dizaine de personnes et du matériel militaire. La raison du crash n’est pas encore officiellement connue mais pour notre spécialiste en aviation, « la piste d’une surcharge paraît être plausible. Si l’avion avait eu une avarie moteur mais qu’il n’avait pas été surchargé, il aurait pu faire demi-tour sur un moteur. Par contre, avec une surcharge, l’avion devient vite incontrôlable, c’est ce qui a dû se produire ».

« Ce n’est pas la première fois qu’un crash de ce genre se produit », explique notre source, qui parle d’aux moins trois autres crashs de ce genre « qui s’étalent sur plusieurs années. »

Au moins trois accidents d’avions de transport militaires ont déjà eu lieu en RD Congo depuis 2000, confirme dans une dépêche Gérard Godin, journaliste de l’agence Belga, fin connaisseur du monde aéronautique. Il cite « un Iliouchine 76 qui avait perdu sa porte ventrale en plein vol le 8 mai 2003 entre Kinshasa et Lubumbashi, faisant environ 200 morts. Le crash d’avion le plus meurtrier en RDC a eu lieu en janvier 1996 : un Antonov avait raté son décollage de l’aéroport kinois de N’Dolo à cause de la surcharge et s’était écrasé sur un marché, faisant près de 350 morts », rappelle Gérard Godin.

« Ces infos sont tout à fait exactes, renchérit notre spécialiste. Le troisième crash concerne un autre Antonov mais je ne peux plus citer la date. Mais il s’agissait encore d’un souci de surcharge », poursuit-il et il s’interroge : « Pourquoi l’armée congolaise, si elle doit ravitailler ses forces sur le front, utiliserait-elle ce type d’avion plus cher et qui peut emporter moins de charge, alors qu’elle dispose de Boeing 727 aménagés pour ce type de transport. Ce serait nettement moins cher (il n’y a que le kérosène à payer), plus sûr et plus rapide ? Ces avions sont en état de voler. Lors de la dernière visite de Kabila à Kananga, sur les images de son arrivée, on peut en découvrir un à l’arrière-plan. »

En posant la question, notre homme a une piste en tête. « Peut-être que l’armement contenu dans l’appareil n’était pas destiné à l’armée régulière. Le plan de vol renseigne Bukavu comme destination du vol mais tous les spécialistes savent qu’une des spécificités de l’Antonov, qui est un peu le C-130 de l’ancien bloc de l’est, c’est qu’il peut atterrir un peu n’importe où. Il n’a pas besoin d’une vraie piste pour se poser. Or, au sud de Bukavu, il y a Minembwe, qui sert régulièrement de base de ravitaillement pour les troupes négatives comme les ADF ou les FDLR… »

https://afrique.lalibre.be/9294/rdc-a-qui-etaient-destinees-les-armes-de-lantonov/
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