Le dimanche 11 février 2018 se tient à Rome une marche dans la foulée des manifestations organisées par le Comité laïc de coordination. L’invitation a deux paragraphes. Le premier est ainsi formulé : "L’Aumônerie Catholique Congolaise à Rome, la communauté sacerdotale et religieuse de Rome, ainsi que les Associations des Laïcs Congolais d’Italie et de Rome, Solidaires avec leurs frères et sœurs, fortes du soutien du Pape François à travers ses nombreux appels pour la paix et la démocratie dans leur pays, la République Démocratique du Congo, interpelés par les messages des Evêques membres de la Conférence Episcopale du Congo (CENCO), faisant écho à l’appel du Comité Laïc de Coordination de Kinshasa, vous invite à la marche pacifique qu’ils organisent le dimanche 11 février 2018 pour réclamer la mise en application intégrale de l’Accord de la Saint Silvestre et l’alternance démocratique". L’élément important est cependant dans le second paragraphe que voici : "La marche partira de l’église de l’aumônerie congolaise de Roma, Plazza di Pasquino, 2, près de Plazza Novona, après la messe qui sera célébrée à 9h00. Elle chutera à la Place Saint Pierre avec la bénédiction papale à l’Angelus. A cette même occasion, une quête spéciale sera organisée en faveur des victimes de la répression des deux marches pacifiques organisées à Kinshasa et à travers le pays ". Signé, pour le Comité organisateur, Abbé Sylvestre Adesengie, Aumônier de la Communauté Catholique de Rome… Question simple : pourquoi ce que l’Eglise catholique universelle - dont le cardinal Laurent Monsengwo est l’un des neuf membres du collège papal - respecte le principe élémentaire établi en matière de manifestations et de réunions publiques quand il s’agit d’Italie tandis que l’archevêque de Kinshasa, patron du Clc, fait ou laisse soutenir le contraire dans son propre pays ? 50% EGLISE, 50% UDPS Même si la réponse peut ne jamais venir, on peut déjà au moins être sûr de l’évidence : le geste posé et assumé par l’abbé Adesengie produira des effets sur les prochaines manifestations qui seront convoquées par le Clc, encore que Jean-Marc Kabund ait jeté un gros pavé dans la mare avec son interview à Sylvie Bongo "Pona Ekolo". Le secrétaire général de l’Udps révèle, en effet, que le succès des marches des chrétiens résulte d’une coalition (ou collusion) des Catholiques avec l’Udps à raison de 50/50 ! A Rome, l’abbé Adesengie donne des précisions sur le point de ralliement (ou de départ) et le point de chute (ou d’arrivée). C’est de Plazza di Pasquino à la Place Saint Pierre. A la différence de l’Aumônerie de la Communauté catholique de Rome, le Clc s’estime en droit d’organiser des manifestations SDF (Sans Direction Fixe). A preuve, dans sa mise au point du 18 janvier 2018 en prévision de la Marche du 21 janvier, le Clc a invité la population "à marcher pacifiquement à partir de votre foyer" "là où vous êtes", votre quartier, votre paroisse", avant d’ajouter "Les autres précisions vous seront communiquées dans les jours qui viennent !". Sur le point de chute ? R-I-E-N ! Déjà, dans une mise au point précédente datée du 25 décembre 2017 en prévision de la Marche du 31 décembre dernier, le Clc en a appelé à une marche pacifique "à partir de là où vous serez le 31 décembre 2017, votre rue, votre quartier, votre paroisse" avant d’ajouter "les autres précisions seront communiquées dans les jours qui viennent". Du point de chute ? R-I-E-N ! POUR MEMOIRE, LA CENCO EST MEMBRE D’OFFICE DU CNSA On se souviendra que la crise suscitée par ces deux marches a pour origine la non-autorisation par les autorités urbaines de Kinshasa et la non-détermination de l’itinéraire. A ce propos, pas plus tard que le 26 janvier 2018, le Président Joseph Kabila a eu la présence d’esprit de souligner sa conception des manifestations. "Je ne suis pas contre les manifestations pacifiques ; je ne serai jamais contre les manifestations politiques. Mais si une manifestation a comme but de brûler, tuer les policiers, incendier le Palais du peuple, comme c’était l’objectif en 2015, tuer tout le monde ... vous appelez cela "manifestation pacifique ?". Il a saisi l’occasion pour rappeler l’obligation, inscrite dans la loi, de solliciter au préalable une autorisation de marche. "…il faut qu’il y ait un responsable à l’organisation, il faut donner l’itinéraire des manifestations pour qu’elles soient encadrées par la police", a-t-il fait observer avant de se demander comment la "police va sécuriser les manifestants" lorsque, dans le cas du Clc, il s’est avéré que les "organisateurs refusent même de signaler à la police le trajet de leur marche". Cela dit, à l’instar des marches organisées au pays, celle du dimanche 11 février 2018 à Rome est justifiée par la mise en application intégrale de l’accord de la Saint Silvestre et par l’alternance démocratique. Il est indiqué de rappeler le fait qu’aux termes du chapitre VI relatif au "MECANISME DE SUIVI DE L’ACCORD POLITIQUE ET DU PROCESSUS ELECTORAL", la structure chargée de suivi n’est pas le Président de la République, encore moins la Majorité présidentielle ou le Gouvernement d’union nationale. Il s’agit du Cnsa. Il est à espérer qu’à Rome, en attendant la convocation, par le pape, d’une journée de prière pour la RDC et le Soudan du Sud le 23 février 2018, la Vérité dont l’Eglise catholique romaine se veut porteuse établira la responsabilité de chacun des signataires de l’Accord du 31 décembre 2016. Pour mémoire, la Cenco est membre d’office du Cnsa. Omer Nsongo die Lema/Analyste politique
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