* De leur côté, les opposants devraient éviter des incivilités et privilégier un discours républicain. Le meeting du mardi 24 avril de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Place Ste Thérèse à N’Djili, n’a pas encore cessé de parler de lui. Comme un buffet servi en mode self-service, chaque convive choisit le morceau de son goût. Ainsi, pour cette manif populaire, certains Kinois se sont contentés du contenu du message de Tshisekedi junior, l’unique orateur du jour. Nombreux sont des esprits moyens qui ont limité la réussite de ce meeting à la foule massée au lieu du rendez-vous. Cependant, ils sont plus nombreux encore, des analystes qui ont placé le curseur sur le volet sécuritaire. Sur ce point, tous saluent les efforts conjugués de la Police et de tous les autres services qui n’ont pas failli à leur mission régalienne. A preuve, des milliers de personnes parties de différents coins de la ville pour la place Ste Thérèse, ont été bien encadrées. On a même vu des officiers généraux, à l’instar du Commissaire général principal de la Police de Kinshasa, Sylvano Kassongo, sur la première ligne du cordon sécuritaire. Moralité, le meeting de l’UDPS s’est terminé comme il avait commencé. Aucun incident majeur n’a été enregistré. Fort du succès sécuritaire évoqué ci-dessus, Félix-Antoine TshilomboTshisekedi, n’a pas été avare de compliments aux différentes autorités du pays. Principalement à celles ayant la lourde responsabilité d’assurer la sécurité des citoyens et celle de leurs biens. A savoir les responsables de différents services directement ou indirectement impliqués dans la sécurisation de la population. Ainsi, pour "une" fois, Fatshi a quelque peu "brisé" le code. Car, assez souvent après ce genre de manifestations populaires de l’Opposition, les Congolais en général et les Kinois en particulier, sont habitués aux invectives des organisateurs de ladite manif contre les détenteurs du pouvoir politique. Que pour une fois, le nouveau président national de l’UDPS ait reconnu à la face du monde, le bon comportement des éléments de la Police nationale congolaise (PNC), cela sort quelque peu de l’ordinaire. En tout cas, Fatshin’a pas cherché de mots pour le dire. Un autre satisfécit est celui de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilité au Congo (MONUSCO). Hier mercredi, Florence Marshall, porte-parole de la Monusco, a félicité le Gouvernement congolais qui, non seulement a autorisé la tenue du meeting de l’opposition, mais aussi et surtout du fait que le Pouvoir ait pris toutes les dispositions sécuritaires nécessaires. Une fois encore, la palme est décernée à la PNC, ville de Kinshasa qui s’est illustrée par un encadrement, sans la moindre faille, de la manifestation de l’UDPS à Ste Thérèse. COUPER L’HERBE SOUS LES PIEDS DES ONGS INTERNATIONALES L’histoire récente du pays renseigne que ce n’est pas la première fois que le Pouvoir prend des mesures préventives d’encadrement d’une manifestation populaire de l’Opposition. Autant le souligner tout de suite, un autre meeting du genre de celui de mardi dernier, avait également bénéficié d’un bon encadrement de la Police. Il s’agit du très mémorable meeting de feu Etienne Tshisekedi Wa Mulumba, tenu le dimanche 31 juillet 2016, sur l’espace compris entre l’avenue de l’Enseignement et le boulevard Triomphal. Juste en face du stade omnisport des Martyrs de la Pentecôte. Ce fut un certain mercredi 27 juillet 2016, lors que feu Tshitshi, alors président du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement, signait son retour au pays. Ce, au terme de deux ans de convalescence à Bruxelles. Et son come-back à Kinshasa avait quelque peu ressemblé au retour triomphal du défunt maréchal Mobutu, en décembre 1996, après un très long séjour médical dans sa villa du Cap-Saint-Martin à Nice en France. La comparaison se limite là. Compte tenu du contexte politique de 2016 en RD Congo, il était bien évident que le meeting annoncé d’Etienne Tshisekedi depuis Bruxelles, puisse drainer des foules. Ce fut son tout premier meeting depuis 2011. L’opinion se rappellera que Tshitshi avait parlé pendant près de 20 minutes pour rendre compte du conclave de Genval à plusieurs milliers des militants et sympathisants des partis politiques membres de la méga plateforme politique de l’Opposition créée au mois de juin de la même année dans la banlieue bruxelloise. Vu des analyses, les pouvoirs publics ont tout à gagner en laissant l’Opposition s’exprimer librement. Cela pour des raisons bien évidentes. Sur le plan interne, une telle attitude du pouvoir participerait de la décrispation du climat politique tant revendiquée par l’Opposition. Et, dans une certaine proportion, par certaines capitales occidentales, via leurs chancelleries à Kinshasa. Par ailleurs, en tolérant l’organisation des manifestations populaires de l’Opposition comme moyen d’expression, le Gouvernement aura ainsi coupé l’herbe sous les pieds des Ongs tapies dans les capitales occidentales et qui doivent leur existence aux crises en RD Congo. Car, elles sont nombreuses, ces Ong qui ne jurent plus que par l’irréparable en RD Congo pour compter les morts et justifier les fonds reçus de leurs bailleurs. POUR SA PART, L’OPPOSITION INVITEE A LA RETENUE Qu’un acteur politique de l’Opposition, organisateur d’une manifestation populaire, fasse le bilan de l’action du pouvoir en place, personne ne lui en voudrait. Qu’un autre puisse critiquer le Gouvernement, c’est aussi son droit. La démocratie tient au aussi à cela. Mais l’inacceptable serait de tomber plus bas, dans le piège d’un anti-kabilisme primaire. C’est-à-dire organiser des rencontres populaires, juste pour insulter ouvertement les gouvernants. Souvent, des insultes aux personnes ciblées. C’est là que le bât blesse.Car, nombreux sont des acteurs qui pensent que opposition à un pouvoir rime avec injures. Dans ce nouvel élan qui veut que le Pouvoir puisse davantage élargir l’espace public, dans l’entendement de Jürgen Habermas, il s’avère que l’Opposition endosse elle aussi, une grosse part de responsabilité. Des observateurs souhaiteraient voir une Opposition encline à la critique constructive ou positive, plutôt que des orateurs, des harangueurs de foules au discours creux mais qui se répandent en injures. A quelques mois des élections en décembre prochain, vivement donc des discours citoyens. C’est la seule manière d’épargner la RD Congo des conflits post-électoraux inutiles, souvent aux conséquences incalculables.
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