Poursuivis pour tentative d’utilisation abusive d’armements de forces armées et pour participation à un mouvement insurrectionnel, Me Moïse Chokwe et son ami Faustin Sotala sont détenus depuis le 16 décembre 2016 à la Prison centrale de Makala après un long moment passé à l’ex-Demiap.
Seulement, leur procès qui a débuté devant la Cour Militaire de Kinshasa-Gombe depuis le 06 juillet 2017 n’avance pas. La dernière audience à laquelle l’on attendait la comparution du richissime Raphaël Katebe Katoto cité comme témoin à décharge par les prévenus, date du 26 janvier 2018. Mais ce dernier n’avait pas répondu à la convocation. Dans son intervention lors de cette audience, l’avocat de deux prévenus, Me Florent Kiwele, avait insisté pour attirer l’attention des juges sur l’importance de la présence physique du richissime katangais et sa comparution devant la Cour. « M. Katebe est la pièce maîtresse dans cette affaire », avait déclaré Me Florent Kiwele (lire l’article de Scooprdc.net : Procès Moïse Chokwe et Faustin Sotala à la Cour Militaire de Gombe : Katebe Katoto dans des sales draps !).

Mais depuis lors, le procès est suspendu et les deux détenus moisissent à la Prison centrale de Makala pendant que Raphaël Katebe accusé comme auteur moral et instigateur des faits mis injustement à leur charge, se la coule douce. Voilà qui pousse leur avocat à monter sur le créneau. Dans une correspondance adressée au premier président de la Haute Cour Militaire, lundi 14 mai, Me Prosper Kalenga, dénonce la violation des droits de la défense et déni de justice manifeste. « Le retard anormal enregistré dans l’instruction et le déroulement de ce procès sont inexcusables, que l’on détienne indéfiniment des personnes responsables, sans que la justice ne puisse se préoccuper de leur sort, n’est pas digne d’un Etat qui se veut de droit, tout comme aussi vouloir organiser un procès pour des faits bien connus de tous comme relevant d’un montage honteux, et laisser libres les personnes responsables dudit montage alors qu’elles sont bien identifiées, et s’acharner contre des innocentes personnes, n’a rien de comparable à ce qui se passe dans la jungle », écrit l’avocat de Moïse Chokwe et Faustin Sotala.

Me Prosper Kalenga ne va pas par le dos de la cuillère pour indexer Raphaël Katebe Katoto : « après examen comparatif de diverses pièces du dossier, mes clients estiment qu’ils sont victimes d’un acharnement de la part de Monsieur Raphaël KATEBE KATOTO cité nommément comme auteur moral et instigateur des faits mis injustement à leur charge. Et je soupçonne que c’est pour ce motif que l’organisation du procès dans cette affaire demeure délibérément suspendue jusqu’à ce jour, pour, apparemment, permettre au précité d’échapper aux poursuites déjà engagées ».
Rappelant que toute personne a droit à ce que sa cause soit entendue dans un délai raisonnable par le juge compétent selon les dispositions de la Constitution, l’avocat de deux prévenus prie le premier président de la Haute Cour militaire de Kinshasa-Gombe d’ordonner la reprise dudit procès dans un délai raisonnable, du fait que les droits de la défense sont sacrés et garantis par la Constitution et les lois y afférentes. « Agir autrement serait un déni de justice délibérément choisi », déduit Me Prosper Kalenga.

Georges Ilunga (Scoop.cd)
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