*Désormais, il est mis en liberté provisoire. Les juges d’appel de la CPI l’ont décidé ainsi depuis hier, à la Haye. Mais, ce n’est pas tout. Car, après ses dix ans passés sous le contrôle de son geôlier, il a été acquitté dans la première affaire concernant les dix-huit ans consécutifs à l’intervention de ses éléments de la DPP à Bangui. Au demeurant, pour la deuxième affaire relative à la subornation des témoins, tout en étant en liberté provisoire, Bemba serait appelé à répondre, si nécessaire, aux audiences à la CPI dont la première est fixée au 4 juillet prochain. Déjà, sous escorte de la police belge, il a quitté la CPI depuis hier, dans la soirée.

Bruxelles, première destination

Lilia Teixera, sa compagne et fidèle épouse, et ses cinq enfants dont quatre filles et un garçon, l’attendent à sa résidence à Rodes Saint Genèse, dans une des banlieues prestigieuses de Bruxelles, capitale du Royaume de Belgique. Tel, un héros vivant, une légende vivante ou, alors, un vieux routier de la résistance contre toutes les souffrances endurées, les pressions et autres guerre des nerfs encaissées ou subies, Jean-Pierre Bemba Gombo, né le 4 novembre 1962 à Bokada, dans l’ex-Equateur, Sénateur de son état, challenger de Kabila à la présidentielle 2006 et leader du Mouvement de Libération du Congo, incarne, à lui tout seul, le charisme, la vision et les moyens de ce que pourraient être ses nouvelles ambitions pour l’avenir de la RD. Congo.

Nouveaux horizons

Alors qu’il ne s’est même pas encore manifestement prononcé, d’aucuns le voient déjà dans l’arène politique, lors de la prochaine présidentielle dont la tenue, comme l’avait si bien annoncé la CENI, est et demeure fixée au 23 décembre 2018. Puisque Bazaïba disait qu’il viendrait à Kinshasa pour participer au congrès du Mlc, début juillet, il va de soi que les gens, agissant en boursicoteurs, puissent, naturellement, se perdre en conjectures sur la suite des événements, après la mise en liberté provisoire de cet homme dont les qualités vertueuses, généralement reconnues aux grands leaders, dépassent aujourd’hui les bornes tracées des frontières nationales.

Exutoire

Prévu pour hier, mardi 12 juin 2018, le verdict tant attendu dans l’affaire de subornation des témoins, après qu’il ait été acquitté dans le dossier lié notamment, aux exactions et autres sévices dont se seraient rendus coupables la plupart des ses légats envoyés en 2002 en République Centrafricaine, est tombé hier, en fin de la journée.

L’un des ses co-accusés dans cette deuxième affaire, se confiant aux médias hier, juste après l’audience aux issues connues, n’a pas manqué de confirmer qu’à sa demande introduite depuis lundi 11 juin 2018, les juges d’appel n’avaient pas d’autre choix que de lui accorder la liberté provisoire. Aimé Kilolo étant lui-même, bénéficiaire autant que la bande à Fidèle Babala et consorts, estime que la Cour Pénale ne pouvait pas trouver des subterfuges pour continuer, inutilement, à détenir cette coqueluche des militants du MLC dans sa cellule de Scheveningen, dans les installations pénitentiaires de la Cour Pénale Internationale, à la Haye aux Pays-Bas.

Préjudices ?

Autrement dit, les choses se sont dénouées. Enfin, ce long voyage aux allures d’un temps d’éclipse pour de nouveaux rendez-vous avec l’histoire, un temps, peut-être, de retour en lui-même, pour se refaire la vision et reconstituer ses idées à la faveur de cette épreuve de dix ans de privation absurde de liberté, loin de sa famille, restée longtemps toute seule à Bruxelles, de ses activités dont un avion immobilisé et cloué au sol à Lisbonne au Portugal où il possède, à la fois, des biens de valeur, une résidence au fond douillet à Faro ainsi que du personnel dépendant, resté longtemps coupé et abandonné à son triste sort.

Une fois libéré de ses chaînes, Bemba Gombo, à son corps défendant, pourrait être amené à exiger des dommages et intérêts à la CPI, pour tous les préjudices subis, soutient-on, dans les milieux du collectif des ses Avocats.

Et, à ce sujet, les chiffres circulent déjà sur la hauteur de ce que pourrait représenter le pactole. Des millions de dollars oscillant d’une centaine devraient lui être versés, pour solde de tout compte. Car, à leur avis, la CPI devrait réparer les préjudices et manques à gagner, après le mea culpa du 8 juin dernier. Comme il fallait s’y attendre, il s’agit là d’une autre paire de manches, dans laquelle les juristes vont, une fois de plus, s’entredéchirer autour de cette nouvelle tournure d’événements, si jamais Bemba décidait d’y aller, de front, contre la même CPI.
LPM
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