Le ministre de la Communication et des Médias, Lambert Mende, est monté hier jeudi 13 septembre sur ses quatre chevaux pour faire le point de certaines questions de l’heure avec Actualité.cd Il a dénoncé ouvertement l’ingérence de la Belgique et de certains pays voisins de la RDC dans le processus électoral en cours. Cette réaction survient après la tournée du Vice- Premier ministre belge en charge des Affaires étrangères, Didier Reynders à Pretoria, Luanda et Brazzaville.

Le porte-parole du Gouvernement n’y est pas allé avec le dos de la cuillère, en réaffirmant que la question d’organisation d’élections reste exclusive à la RDC. Et d’indiquer que le processus électoral est le cœur de la souveraineté d’un pays.
« On peut coopérer avec d’autres pays sur toutes les matières, sauf sur celle-là qui consiste aux choix des dirigeants et des priorités d’un pays. Nous sommes le Congo et il y a le principe d’égalité souveraine des Etats. Alors deux Etats ne peuvent pas se rencontrer et parler de nous, sans nous. Cela, nous le contesterons pour toujours » gronde Mende.

« NOUS NE SOMMES PAS UNE PROVINCE DE LA BELGIQUE »
A propos de la tournée de Didier Reynders, Lambert Mende n’est pas passé par quatre chemins : « Bruxelles donne l’impression de continuer à faire, pour maintenir entre elle et nous, les relations du cheval et du cavalier que nous récusons. Nous leur avons fait comprendre qu’il est hors de question qu’elle puisse continuer à considérer la RDC comme une affaire intérieure de la Belgique ou de l’Europe. Nous ne sommes pas une province de la Belgique. Nous ne sommes pas un Etat européen. Didier Reynders et le gouvernement auquel il appartient continuent à se comporter comme si nous n’avions pas eu l’indépendance en 1960.
Ils se comportent avec une totale impénitence après avoir eu les responsabilités que l’on sait comme Etat dans la mort de notre premier leader démocratiquement élu, Patrice Emery Lumumba. Ils n’ont jamais demandé pardon au peuple congolais, et voilà qu’ils reviennent à la charge avec les mêmes attitudes et mêmes comportements néocoloniaux qui consistent à vouloir régenter le processus politique dans un pays indépendant, en totale contradiction avec tous les principes des relations internationales », a-t-il lâché.

« C’EST NOTRE DEVOIR DE DEFENDRE LA SOUVERAINETE DE LA RDC »
En ce qui concerne l’appel à l’inclusivité du processus électoral lancé par Didier Reynders en Angola et au Congo- Brazzaville, Mende articule : « Nous ne reconnaissons en aucun pays le pouvoir d’émettre un jugement de valeur sur le processus politique en RDC. Il y a eu des élections au Congo Brazzaville et en Angola. Vous avez vu les dirigeants de Kinshasa émettre des jugements de valeur sur tout ça ? Pourquoi ce qu’on ne fait pas ailleurs, on veut le faire en RDC ? Le Congo n’est pas la colonie de la communauté internationale. Le Congo appartient aux Congolais. C’est notre devoir de défendre la souveraineté de la RDC et c’est un engagement pris. Nous sommes le fruit d’une expérience de telles ingérences », a encore ponctué le porte-parole du Gouvernement congolais.

DE LA REOUVERTURE DE LA MAISON SCHENGEN
Selon le ministre Mende, le gouvernement recommande la levée des sanctions de l’Union Européenne contre 14 personnalités congolaises avant d’autoriser la réouverture de la Maison Schengen. « Nous attendons que la Belgique puisse comprendre que nous sommes un Etat souverain puisque c’est elle qui a commencé à nous mettre sous un régime des sanctions. Elle va lever les sanctions prises contre la RDC pour des raisons qui ne sont en aucune manière justifiées ».
« Les sanctions relèvent de la compétence de la communauté internationale. La Belgique n’est pas la communauté internationale. L’Union Européenne n’est pas la communauté internationale et le Congo n’est pas membre de l’Union Européenne. C’est juste par tricherie que la Belgique est allée à l’Union Européenne, puisqu’elle savait qu’elle ne pouvait pas convaincre le Conseil de sécurité de l’ONU. Dès que cette tricherie va cesser, nous allons réexaminer la question. Ils doivent arrêter de nous considérer comme un pays colonisé par eux. La Belgique nous considère comme un cheval sur lequel elle peut monter, et ça doit cesser », a renchéri Mende.

FINANCEMENT DES ELECTIONS
Le gouvernement a réaffirmé qu’il financerait seul les élections prévues le 23 décembre prochain. Lambert explique ici le contexte qui motive cette option. « Nous avons appris ces doutes qui sont émis par certains milieux racistes en Belgique ou aux Etats-Unis. Nous avons les moyens. C’est pourquoi nous avons annoncé que nous sommes capables de renoncer à l’appui extérieur. Nous avons besoin de l’appui extérieur pour d’autres secteurs, mais pas pour ce secteur de souveraineté que sont les élections. Nous avons dit, pour pouvoir nous approprier le choix de notre pays et de nos dirigeants, nous finançons seuls les élections. Ne laissons donc pas les étrangers venir nous dicter les noms des autorités qui doivent nous diriger ».
A cet effet, l’opposition, réunie le mercredi 12 septembre dernier à Bruxelles, avait exigé, entre autres, l’apport financier et politique de la communauté internationale à savoir les Nations Unies, l’Union européenne, l’Union africaine, la SADC et la CIRGL pour organiser les élections inclusives dans la paix.
Le ministre Mende a qualifié de « menaces à la République » les préalables posés par les opposants. « On ne menace pas la République. Nous avons reçu des menaces autrement plus grandes que celles-là (...) Ce ne sont pas ces gaillards-là qui vont nous faire peur. Nous sommes là pour assumer », a-t-il lancé aux opposants.
Emma MUNTU
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