Pour un "Fake-news", l'annonce de l'élection des membres du Bureau définitif de l'Assemblée nationale hier mercredi 17 avril, en aura été un. L'info valant la source, tous les tabloïds ayant annoncé cette nouvelle se sont référés au communiqué ambigu du Bureau provisoire de la Chambre basse, publié le même jour. A en croire ledit avis, l'élection du Bureau définitif de l'Assemblée nationale figurait parmi les points inscrits à l'ordre du jour de la plénière d'hier.
Sans aucune prétention de remettre en cause ce communiqué, "Forum des As" a émis beaucoup de réserves quant à la tenue effective de cette élection. Etant donné que le scrutin est un processus qui prévoit le dépôt et le traitement de candidatures, l'affichage des listes, la campagne électorale et le vote proprement dit, le quotidien de la 11ème rue y est allé de sa conclusion: que techniquement, il n'était pas possible que la tenue du vote des sept membres du futur Bureau définitif de l'Assemblée nationale, soit effective à la date annoncée du mercredi 17 avril. Donc hier. Le journal n'a pas cru mieux dire. Pourtant !
Lors de la plénière d'hier dans la salle des Congrès, le Bureau provisoire a annoncé que l'élection du Bureau définitif de l'Assemblée nationale aura lieu le mardi 23 avril. Pourvu que cette fois-ci soit la bonne!
EN AVANT LA CAMPAGNE !
Le calendrier rendu public à cet effet, prévoit le dépôt de candidatures uniquement aujourd'hui, jeudi 18 avril. Le remplissage des listes se fera demain vendredi. Les sept postulants ont juste deux jours pour la campagne électorale. Mais celle-ci devra se dérouler selon le chronogramme déjà établi.
Conformément à ce calendrier, les prétendants aux postes de Questeur, questeur adjoint, Rapporteur et rapporteur adjoint ont la journée de samedi 20 avril pour battre campagne.
Par ailleurs, le lundi 22 avril est consacré à la campagne des candidats au perchoir et à la vice-présidence. Le vote aura lieu le mardi 23 à partir de 10 heures. Suivi de l'installation, le même jour, du Bureau ainsi élu.
D'ores et déjà, des analystes perçoivent des étincelles dans l'air. D'autres estiment que les combinaisons gagnantes sont d'avance connues, étant donné que le jeu va se jouer entre deux plateformes ayant décidé de se coaliser. A savoir, le Front commun pour le Congo (FCC), du Président honoraire Joseph Kabila, et Cap pour le changement (CACH), plateforme chère à l'actuel chef de l'Etat, Félix-Antoine Tshisekedi.
UN BUREAU SANS L'OPPOSITION !
"Nous n'allons plus participer au bureau définitif jusqu'à la fin de la législature", déclare sur un ton de colère, le député G7, Christophe Lutundula Apala. A la base, l'absence de consensus sur la problématique de la validation des 15 nouveaux députés nationaux de Yumbi (Mai-Ndombe), de Béni et de Butembo (Nord-Kivu), élus le 31 mars dernier.
Selon le journal du protocole de l'Assemblée nationale d'hier, la validation des mandats de ces nouveaux députés nationaux figurait bel et bien en pole-position des points inscrits à l'ordre du jour de la plénière d'hier. Sur décision de l'assemblée plénière, une commission mixte a même été mise en place pour examiner les dossiers dans un bref délai.






Le président du bureau provisoire, Pierre Maloka, a instruit le 1er secrétaire à prendre des dispositions nécessaires pour le démarrage de ce contrôle, avant de demander au Président de la CENI de transférer les dossiers des intéressés à l'administration de la chambre basse.
Cependant, avant d'entamer le deuxième point à l'ordre du jour, consacré à la publication du calendrier électoral, l'actuel speaker de la Chambre basse a évoqué le procès-verbal de non-négociation entre la Majorité et l'opposition parlementaire, concernant la répartition des postes au niveau du bureau définitif. Selon le bureau provisoire, l'opposition estime qu'avec l'élection de ses dix nouveaux députés, elle ne peut pas occuper un seul poste au bureau (rapporteur adjoint).
CONFUSION AUTOUR DE LA REPARTITION DES POSTES
D'après la proportionnelle numérique, la chambre basse est composée de 500 représentants du peuple. Sur ce chiffre, 387 élus sont de la majorité et 113 de l'opposition. Cette dernière a donc droit à deux postes, à raison d'un de titulariat et un adjoint. Par contre, la majorité doit en avoir cinq, dont deux de titulariat et trois d'adjoints. Ce, conformément à l'esprit de l'article 26 du Règlement Intérieur de la Chambre basse. C'est donc ici que les Romains s'empoignèrent!
La parole ayant été accordée aux représentants des deux parties, le député François Nzekuye de la Majorité a déclaré qu'il n'était pas question à l'opposition parlementaire de réclamer deux postes au bureau. Car, argumente-t-il, les mandats des dix députés nouvellement élus qui majorent la cote de l'Opposition, ne sont pas encore validés. Voilà qui pousse l'Opposition à monter sur ses quatre chevaux.
En réaction au verbatim de son collègue de la majorité, Christophe Lutundula Apala, s'exprimant au nom de ses pairs de l'opposition, a sollicité la validation des pouvoirs de leurs collègues nouvellement élus à Beni et à Butembo, soulignant que le tout devra se passer dans le strict respect des lois de la République.
Il a fait référence à l'article 6 de la loi organique portant statut de l'opposition. Aussi, Christophe Lutundula n'a-t-il pas manqué de demander à ses collègues de trouver un consensus pour faire respecter la loi.
LAMUKA OPTE POUR LA CHAISE VIDE AU BUREAU
A peine Lutundula a-t-il fini de parler, qu'un débat houleux a aussitôt éclaté dans l'hémicycle. Les députés de la Majorité n'ont pas voulu céder à la demande de leurs collègues de l'Opposition. Ces derniers, en colère, ont pris acte du poste de rapporteur adjoint qui leur est réservé, tout en rejetant la proposition de postposer la validation des mandats des 15 nouveaux députés élus, telle que suggérée par la Majorité.
"Nous n'allons plus participer au bureau définitif jusqu'à la fin de la législature", a conclu Christophe Lutundula, auteur de la motion. Après cette décision aux allures d'une grande annonce, tous les députés nationaux battant pavillon opposition, ont quitté la salle des Congrès. Mathy MUSAU et G.K.
Voici le calendrier de l’élection du Bureau définitif de l’Assemblée nationale :
*jeudi 18 avril : dépôt des candidatures ;
*vendredi 19 avril : affichage des listes de candidats ;
*samedi 20 avril : campagne pour les candidats aux postes de Questeur, Rapporteur et leurs adjoints ;
*lundi 22 avril : campagne pour les candidats aux postes de Présidents et Vice-présidents;
*mardi 23 avril: Élection et installation des membres du Bureau définitif élus à 10 heures.
LIENS COMMERCIAUX

[VIDEOS][carouselslide][animated][20]

[Musique][vertical][animated][30]

 
Top