Je viens de suivre l’intervention de Félix Tshisekedi à Sotchi, dans le cadre du sommet Russie-Afrique. Dans l’ensemble, c’est passable. Il a obtenu la note de passage : 5,5/10. J’ai bien apprécié lorsqu’il a fait observer que l’Afrique ne devrait pas se retrouver au cœur des luttes d’influence entre grandes puissances. Pour le reste, c’était très moyen. Passable. Il y a encore du travail à faire. En effet, en écoutant Félix parler, on s’aperçoit très rapidement qu’il ne maîtrise pas vraiment son sujet. La posture, le débit articulatoire, la manière d'aborder un sujet... sont autant d’éléments qui ne trompent pas. À Sotchi, Félix Tshisekedi s’est tout simplement contenté de lire son texte, sans plus. De plus, son discours ne se prêtait pas à ce genre de sommet, où il est toujours utile de se démarquer par l’originalité de la vision que l’on entend mettre en exergue.

On constate à l’analyse de différentes interventions de Félix que ceux qui sont chargés de rédiger ses discours se contentent davantage des généralités, de ce que l’on pourrait qualifier de « doctrine de bonnes intentions », plutôt que d’aborder les questions qui sont directement liées aux problématiques traitées. Dans un sommet comme celui de Sotchi, l’objectif n’est pas nécessairement de «vendre» le Congo, mais bien de présenter la vision que l’on a du type de rapport qui devrait régir les relations à venir entre le pays, le continent et la Fédération de Russie, dans un contexte international caractérisé par la multipolarité de notre monde.






Bien entendu, je ne dis pas que l’idée de « vendre » la RDC sur la scène internationale soit une mauvaise chose; loin s’en faut. Je crois tout simplement que l’exercice ne se prêtait pas au sommet de Sotchi. Je me trompe peut-être...

Les rédacteurs et autres fins « manipulateurs des mots » de la Présidence doivent se faire assister d’experts, des gens qui maîtrisent les enjeux mondiaux et autres sujets sensibles. Ils doivent comprendre qu’un discours politique n’est pas un discours comme les autres. Il a ses codes, il répond à certaines exigences et par-dessus tout vise à «bousculer» la situation de celui qui le reçoit dans l’optique de modifier son système de croyance et/ou son attitude comportementale.

Qu’est-ce que les Russes ont retenu du discours de Félix Tshisekedi ?

Pas grand-chose. Ils ont appris ce que tout le monde savait déjà : la RDC regorge de ressources naturelles importantes et a le lac le plus poissonneux du monde. Ils ont certainement dû sourire lorsqu’ils ont entendu Félix dire qu’il partage le vœu de voir la Russie réintégrer le G7, alors que les dirigeants russes n’en font pas une priorité, et le Président Poutine l’a fait savoir à plusieurs reprises.

Bref. Le discours de Félix Tshisekedi, disais-je, n’était pas si mal. Mais il y a encore du travail à faire. À commencer par se constituer une équipe solide de communicants et d’experts sérieux et rigoureux dans plusieurs domaines. Ce qui ne semble pas être le cas présentement...

Patrick Mbeko
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