La fête de « Saint Valentin », appelée à tord « fête des amoureux » se vit à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC), au rythme endiablé. Une journée ordinaire vécue de façon extraordinaire. Pourtant, sa coloration originelle est pieuse.

Dans la capitale, les jeunes amoureux veulent bien se vêtir en rouge couplé du noir. C’est devenu une tradition. Les filles et garçons, grands et petits, adultes et mineurs, rivalisent d’ardeur. » C’est le jour de l’amour, il faut faire l’amour « , affirme Abigaêlle, une mineure de quatorze ans, mais aux allures d’une pute de grand renom, habitant sur l’avenue Boende, dans la commune de Lingwala.

Cette fille très audacieuse, certifie que la vie est belle en ce jour de la « Saint Valentin ». » Mon mec m’a promis de passer toute la nuit à Ngwasuma », la célèbre boite de nuit sur l’avenue Colonel Ebeya, dans la commune de la Gombe, révèle-t-elle, pince sans rire.

A la kinoise

La Saint Valentin, selon l’entendement de bon nombre de jeunes, il faut sortir en couple et passer ensemble la soirée comme de véritables mariés. A Kinshasa, la journée se fête avec faste et prend l’allure d’un millénium. Oui, les boites de nuit, les Hôtels de fortune, des chambrettes appelées « Kuzu », refusent du monde. Les tenanciers enregistrent ce jour des clients innombrables. Si jadis, seuls les adultes étaient les plus en vogue, ce n’est pourtant pas le cas actuellement. Des gamines sont comptées au nombre des Valentin et Valentine.

Dans les communes de Kinshasa, Ngaba, Lingwala, Barumbu, Matete, le taux de la prostitution monte vertigineusement ce 14 février.

Stéphane Ngonde a 15 ans et près à lapider sa mère qui lui a refusé de l’argent pour une soirée en rouge au Quartier Bon Marché, dans la commune de Barumbu. » Maman ne comprend pas que nous devons sortir avec ma copine cette nuit pour une réjouissance, en diagonale de la Maison Schengen, à Lingwala « , raconte-t-il à quiconque voudrait bien l’entendre.

La soirée arrive avec toutes ses réalités. La nuit, les vieilles dames qui arborent l’avenue Kalembelembe, devant la Maison communale de Lingwala sont confondues aux jeunes filles. » Elles appliquent mascara « , raconte Mignonne Ngwanzu, une couturière convertie en vendeuse dans une pharmacie. Oui, la nuit tous les chats sont gris.

Même sans argent, venez

Le 14 février, on ne s’aime pas seulement pour l’argent. Les filles estiment que c’est un jour charitable. Même sans argent, on a droit au repas succulent. Déborah Mwadi pense qu’en ce jour, les loups se mangent entre eux. » On est pas obligé d’avoir de fric pour courtiser sa Valentine, les paroles à elles seules suffisent pour conjuguer le verbe vivre avec son mec « , a-t-elle signifié, à moitié nue. Oui. Sa tenue laisse trop à désirer. Un collant, culotte trop courte qu’elle porte, explicite bien son anatomie.

Aux dires des uns et témoignages des autres, on ne se prostitue pas à la Saint Valentin seulement pour de l’argent, mais il faut se livrer aux preuves d’amour parce que, ce jour est consacré aux amoureux.

N’en déplaise. Dans la capitale congolaise, les filles sortent en ordre dispersé. Même les moins initiées. » On bat le fer tant qu’il est chaud « , rappelle Tony Bilomba, une adolescente aux cheveux bleus et non peignés. Elle s’en vante à longueur des journées.

Beaucoup de jeunes filles tombent également enceintes en ce jour des amoureux où les relations sexuelles sont non contrôlées et se pratiquent presqu’en public.

L’ambiance débute déjà l’avant midi pour ceux qui adorent la vie, la soirée pour ceux qui estiment veiller en dehors du toit parental. La saint Valentin dans la commune de Kinshasa est synonyme de 24 heures où l’activité sexuelle tourne vertigineusement.

Edo Bamu
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