La coalition au pouvoir en RD Congo, composée de la plate-forme Cap pour le Changement (CACH) fidèle à l’actuel Chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, et de la plate-forme Front Commun pour le Congo (FCC), conduit par l’ancien Président de la RDC, Joseph Kabila, est au bord de la rupture. Mais le constat est qu’aucun des deux camps n’ose franchir le pas pour annoncer le premier la fin de la coalition FCC-CACH.

La dégradation des relations entre les deux alliés s’est accélérée entre juillet et octobre 2020, lorsque le FCC, qui détient la majorité absolue dans les deux chambres du Parlement, s’est rendu compte que son allié est parvenu à lui arracher le contrôle du pouvoir judiciaire, et particulièrement de la Cour constitutionnelle, une juridiction très stratégique, car elle détient le dernier mot sur tout processus électoral.

Le Chef de l’Etat n’a fait que profiter d’une brèche lui offerte par la démission volontaire du président de la Cour constitutionnelle, Benoît Lwamba (proche de Joseph Kabila), pour nommer en juillet dernier trois nouveaux juges de cette haute Cour. Les kabilistes n’ont pas digéré ce « coup » leur assené par leur allié dans la coalition.

Ils ont mobilisé des éminents juristes, voire des opposants, pour tenter de convaincre l’opinion publique à travers les médias que le Chef de l’Etat a violé la Constitution en remplaçant deux juges constitutionnels en cours de mandat, et qu’il devrait être mis en accusation. Ils ont aussi tenté d’empêcher en vain la prestation de serment de nouveaux juges constitutionnels.

Défiance mutuelle

Le Chef de l’Etat est resté imperturbable et a organisé, mercredi 21 octobre 2020, au Palais du peuple à Kinshasa, siège du Parlement, la cérémonie de prestation de serment de trois nouveaux juges de la Cour constitutionnelle, malgré l’opposition farouche du FCC. C’est ainsi que l’ordre a été donné par la hiérarchie du FCC à tous les députés, sénateurs et ministres (y compris le Premier ministre) de cette plate-forme politique de défier le Chef de l’Etat en boycottant la cérémonie de prestation de serment des juges constitutionnels qu’il a présidée.

Dans son message à la Nation du vendredi 23 octobre 2020, le Président de la RDC n’a pas dit clairement et ouvertement qu’il met fin à coalition FCC-CACH, tout en reconnaissant qu’elle se portait mal. Dans le camp du FCC où les réunions s’étaient multipliées après le discours du Chef de l’Etat dans lequel il a annoncé l’organisation des consultations qui devraient aboutir à la création de l’Union sacrée de la Nation, aucune position officielle n’a été annoncée à l’opinion publique sur la démarche du Président de la République.

Comme son allié le CACH, le FCC ne veut pas prendre le devant pour annoncer la rupture de la coalition au pouvoir. Le FCC redoute certainement la dissolution éventuelle de l’Assemblée nationale par le Chef de l’Etat qui signifierait la fin de sa « majorité parlementaire absolue » qui aurait été obtenue grâce à la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), conduite par Corneille Nangaa Yobeluo et à la Cour constitutionnelle, dirigée par Benoît Lwamba.

Dans les rangs du CACH, pendant ce temps, on semble redouter de voir une élection législative anticipée être organisée par la CENI de Nangaa de triste mémoire, étant donné que le processus de désignation des nouveaux animateurs de la Centrale électorale est actuellement bloqué par le bureau de l’Assemblée nationale.

C’est dans ce contexte d’incertitudes que se poursuivent au palais de la Nation les consultations que le président de la République a lancées depuis le lundi 02 novembre 2020, en vue de dégager une « Union sacrée de la Nation », selon les termes utilisés par le Chef de l’Etat congolais lors de sa dernière adresse à la Nation prononcée le vendredi 23 octobre 2020.

Latempete.info

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