En fait, seuls deux Sukhoï Su-30 (« Flanker » dans la terminologie de l’Otan) angolais se sont posés à l’aéroport de Kinshasa-N’Djili vendredi en fin de matinée en présence d’officiers congolais et d’un conseiller sécurité du chef de l’Etat, lors d’une cérémonie retransmise en direct sur la chaîne d’Etat RTNC.
« Il existe des avions congolais. Je ne vais pas vous dire où ils sont. Ils ont bien volé. On n’a pas besoin de les exposer », a tenté d’expliquer samedi à l’AFP un porte-parole de la presse présidentielle qui commentait la retransmission.
Mardi, en plein conflit avec ses partenaires de la coalition pro-Kabila, le président Tshisekedi était allé rencontrer le président de l’Angola Joao Lourenço à Luanda.
Il s’agissait de « renforcer les liens d’amitié et de coopération existant entre les deux pays », avait-il déclaré à la presse, dans des propos rapportés par ‘Jornal do Angola’.
Le président Tshisekedi a ouvert « le ciel congolais à une armée étrangère. C’est inacceptable », a réagi un conseiller diplomatique de l’ex-président Kabila, Barnabé Kikaya ben Karubi.
Joint par l’AFP, M. Kikaya reproche au président de n’avoir consulté « ni le Conseil supérieur de défense, ni le Premier ministre, ni le ministre de la Défense, encore moins le Parlement, sans parler de nous, ses alliés du Front commun pour le Congo (FCC) », a-t-il ajouté.
Largement majoritaire au Parlement et au gouvernement où il détient le poste de Premier ministre, le FCC pro-Kabila a signé en janvier 2019 un accord de coalition avec la plateforme Cach de M. Tshisekedi.
Cet accord a permis l’investiture de M. Tshisekedi, proclamé vainqueur des élections du 30 décembre 2018.
Tshisekedi doit encore annoncer les conclusions des « consultations politiques » qu’il a lancées le 2 novembre pour sortir des crises politiques multiples avec ses partenaires de la coalition au pouvoir pro-Kabila.
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