La taille du nouvel Exécutif Union sacrée sera à format réduit, conformément à la volonté du Président Félix Tshisekedi, assure le remplaçant de Sylvestre Ilunga Ilunkamba.


Fini le suspense. Le successeur de Sylvestre Ilunga Ilunkamba, Premier ministre sortant en RD Congo, est connu. Il s’agit de Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, nommé à ce poste hier lundi 15 février, au terme d’une ordonnance du Président Félix Tshisekedi, lue à la Radiotélévision nationale congolaise (RTNC), par son porte-parole Tharcisse Kasongo Mwema Yamba Yamba.


Aussitôt nommé, le nouveau Premier ministre a été reçu en audience pendant plus d’une heure par Félix Tshisekedi au Palais de la nation à Kinshasa. Au sortir de cette réception, Jean-Michel Sama a dévoilé devant les caméras, les principaux axes prioritaires de son futur Gouvernement. A savoir : la sécurité dans l’Est du pays et dans le Katanga, sa province d’origine ; l’éducation, la santé, la justice, le social, la bonne gouvernance et les réformes à entreprendre aussi bien dans certains secteurs de la vie nationale qu’à la Commission électorale nationale indépendante (CENI).


” Il a plu à Son Excellence M. le Président de la République Félix Tshisekedi, de porter son choix sur ma modeste personne. Mes premiers mots sont ceux de remerciements et de reconnaissance envers son autorité pour ce choix. La sécurité va être un des domaines prioritaires, particulièrement à l’Est de la RDC et dans le Katanga. A côté de ces questions, nous allons travailler sur des questions sociales, de justice, d’accès à l’enseignement et à des soins de santé pour tous “, a-t-il déclaré.


Face à ces nombreux défis devant lui, le nouveau locataire du château douillet de l’avenue Roi Baudouin à Gombe, appelle à une mobilisation accrue des recettes de l’Etat, pour mener à bien l’ambitieux et légitime Programme de son futur Gouvernement. Ce cahier des charges, faut-il le souligner, sera soumis au verdict de la Chambre basse du Parlement, au cours de la prochaine et première session ordinaire du Parlement prévue au mois de mars. Ce, conformément aux prescrits de l’article 90 de la Constitution du 18 février 2006. 


Cet article stipule qu'”avant d’entrer en fonction, le Premier ministre présente à l’Assemblée nationale le programme du Gouvernement. Lorsque ce programme est approuvé à la majorité absolue des membres qui composent l’Assemblée nationale, celle-ci investit le Gouvernement”.


PRATIQUES DE BONNE GOUVERNANCE


Pour gagner le pari du développement de la RD Congo, Jean-Michel Sama reste convaincu qu’il n’y a point de miracles à opérer. Bien au contraire, la recette idoine est la bonne gestion des ressources nationales. ” Ca va demander que nous puissions appliquer, avec le Gouvernement qui sera formé, des pratiques de bonne gouvernance à outrance, de rigueur, de lutte contre les antivaleurs et contre la fraude en général. Nous avons pris l’engament et nous allons nous mettre au travail dès à présent”, a rassuré le nouveau Premier ministre congolais. 


Par ailleurs, Jean-Michel Sama Lukonde a promis de travailler, avec le contrôle bienveillant du Parlement, dans le sens de mener des réformes importantes qui touchent le secteur fiscal, la loi électorale et de la digitalisation du pays.


Réagissant à une question de la presse, en rapport avec ce qui apparait comme une contradiction entre la taille du Gouvernement actuelle jugée éléphantesque et la faiblesse constatée dans la mobilisation des recettes de l’Etat, le nouveau Chef du prochain Exécutif se veut rassurant. Aussi, assure-t-il que la taille de son Gouvernement sera réduite. Ce, conformément à la volonté du Chef de l’Etat. D’ores et déjà, Jean-Michel Sama promet de tenir compte de la jeunesse et de la gente féminine dans la formation de son équipe gouvernementale. 


BEAUCOUP DE DEFIS 


La page Sylvestre Ilunga Ilunkamba appartient désormais au passé. C’est d’ores et déjà l’ancien directeur général de la Gécamines qui dirigera l’exécutif national.


Si beaucoup d’analystes s’accordent sur le profil et l’expérience de ce nouveau patron de l’exécutif national, nombre d’entre eux cependant reconnaissent que Sama Lukonde n’aura pas la tâche facile. Il va devoir vite se mettre au travail pour sauver les deux dernières années du premier mandat de Félix Tshisekedi.


Contrairement à son prédécesseur, Sama Lukonde a un atout, celui d’être issu de la coalition majoritaire identifiée au sein de l’Union sacrée de la nation. Il parlera donc le même langage avec le sommet du pays, ainsi que les deux chambres du Parlement. 


Après plus de soixante ans de son accession à la souveraineté nationale et internationale le 30 juin 1960, la République démocratique du Congo, ex-République du Zaïre, aura connu à ce jour trente-quatre Premiers ministres. Chronologiquement, Jean-Michel Sama est donc le 34ème chef du gouvernement du pays depuis son indépendance. Et ? à chaque Premier ministre, son contexte politique d’accession au pouvoir. Dans ces conditions, les Zaïrois d’hier et Congolais d’aujourd’hui, auront quelque peu tout connu et même tout entendu. L’histoire politique de la RD Congo, dans ses péripéties riches et variées, renseigne qu’il y a eu des Gouvernements de salut public, d’Union nationale, de large Union nationale, des Gouvernements de combat, de missions, des technocrates…Mais aucun d’eux n’a réussi à relever les nombreux défis de développement du pays. A preuve, la RD Congo est listé parmi les pays les plus pauvres de la planète, pourtant doté d’importantes potentialités en termes de ressources du sol et du sous-sol, qui présente cette grande nation au cœur de l’Afrique, comme un véritable scandale géologique.


Peu importera donc le nom qu’on aura donné au futur Exécutif. Il pourrait s’agir d’un Gouvernement estampillé “Union sacrée”, dans la mesure où le contexte politique qui a concouru à son avènement s’y prête. Mais le plus important n’est pas là. Le futur Gouvernement ne sera réellement “immaculé” que s’il apporterait effectivement des solutions au vrais problèmes de la population qui se résument au social. Bref, le bien-être des Congolais résumé par le credo “le peuple d’abord” d’Etienne Tshisekedi.


L’HOMME ET SON PARCOURS 


Né le 4 Aout 1977 à Paris, Jean-Michel Sama est le fils de Faustine Mwansa et de Stéphane Lukonde Kyenge, une figure emblématique de la politique Katangaise assassinée en 2001. Il est ingénieur de formation. Il est diplômé en 1996 en Chimie Industrielle à l’Institut Technique de Mutoshi à Kolwezi. En 2000 il obtient son diplôme en Informatique/Technique de l’Information en Afrique du Sud ainsi que de l’Université de Lubumbashi en Chimie (Option Inorganique et Métallurgie) en 2006.


Il est également bénéficiaire des stages de formation qu’il a effectué à la Gécamines, précisément à Luilu, à EMT Likasi, à Shituru, à l’Usine de Lubumbashi, ainsi qu’à Nzilo et à la SINTEXKIN. Sa carrière professionnelle débute en Afrique du Sud à Multichoice Africa avant de rentrer au pays en 2001 où il œuvre dans le secteur Minier jusqu’en 2004 dans un projet de partenariat Gécamines-Edina et Triples K sur les sites de Kamwale, Luisha et Kabolela. 


Son parcours professionnel s’est également enrichi en 2005 en tant que gestionnaire d’une usine de cuivre : Small Mineral Services puis consultant dans plusieurs sociétés privées œuvrant dans le secteur minier : Métal mines, Huashin, Rubamin pour ne citer que celles-là. Jean-Michel Sama Lukonde s’engage formellement dans la politique en 2003. En 2006, il entame son parcours comme Député national jusqu’en 2011. En 2015, il est nommé ministre de la Jeunesse, Sports et Loisirs du Gouvernement Matata ; En septembre de la même année, il démissionne de son poste pour obéir à la consigne de son parti politique Avenir du Congo (ACO), exclu de la Majorité présidentielle pour avoir protesté contre un troisième mandat consécutif de l’ancien Président Joseph Kabila. Jean-Michel Sama Lukonde a milité au sein de l’Opposition sous le leadership de Moïse Katumbi dans la coalition G7. Depuis le 3 juin 2020, il est Directeur général de la Générale des carrières et des mines (GECAMINES), aux côtés d’Albert Yuma Mulimbi, le président du Conseil d’administration. 43 ans, Jean-Michel Lukonde est membre d’ACO dont le président Dany Banza est l’un des ambassadeurs itinérants de Félix Tshisekedi.  


Technocrate et soucieux de l’économie et du développement de la RD Congo, Jean-Michel Lukonde sera-t-il capable de changer le curseur d’une classe politique, considérée non sans raison, comme un marigot de prédateurs plus préoccupés par le pouvoir pour le pouvoir, que par l’intérêt général ?

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