Jean-Michel Sama Lukonde a la bénédiction de son autorité morale.
Le chef du parti politique "Ensemble pour la République", Moïse Katumbi, a rendu hier jeudi 4 mars, une visite de courtoisie au nouveau Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge. Les deux hommes se sont rencontrés à Fleuve Congo Hôtel à Kinshasa, selon un bref communiqué de la cellule de communication de la Primature, parvenu à la rédaction de Forum des As.

Sans circonlocutions, l'ancien gouverneur de l'ex-province cuprifère du Katanga, a déclaré tout son soutien au Chef du Gouvernement de l'Union Sacrée de la Nation en gestation. "Je suis venu d'abord féliciter le Premier Ministre....Je voudrais demander à toute la population congolaise de l'appuyer parce qu'il a un défi : le pays doit se développer. Il y a le sempiternel problème d'insécurité dans l'Est du pays, le social, les réformes qui constituent autant de défis majeurs que le nouveau Premier ministre doit relever avec l'appui de tous. Heureusement qu'il est jeune. Il aura le soutien total de la population pour réussir le pari d'un Congo véritablement nouveau", s'est brièvement exprimé Moïse Katumbi Chapwe, à l'issue d'un entretien d'une quarantaine de minutes, avec le successeur de Sylvestre Ilunga Ilunkamba, locataire sortant du Château de l'avenue Roi Baudouin à Gombe.

UNE RENCONTRE PAS COMME LES AUTRES

La rencontre Moïse Katumbi - Jean-Michel Sama Lukonde intervient 72 heures après la fin des consultations initiées par le Premier ministre du 22 février dernier au 1er mars courant, en prélude à la formation de son équipe gouvernementale. On rappelle que lors de ces contacts qui ont duré neuf jours, le Chef de l'Exécutif entrant avait échangé avec près de 56 délégations, dont les ambassadeurs du parti Ensemble pour la République.

Cependant, l'entretien d'hier entre le chairman du Tout-Puissant Mazembe Englebert et le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde, n'a rien de protocolaire. Bien au contraire, cette rencontre sort de l'ordinaire, quand on sait que Moïse Katumbi est l'autorité morale du nouveau patron de l'exécutif, nommé le 15 février dernier par le Président Félix Tshisekedi.

Dès lors que Sama Lukonde est issu du parti de Moïse Katumbi, ce détail donne alors un relief particulier à leur rencontre d'hier jeudi vaut à la fois, bénédiction et caution. Car, vu des analystes, la visite de Moïse Katumbi au Premier ministre est perçue comme une manière pour ce dernier, de vouloir dissiper une bonne fois, tout malentendu par rapport à la nouvelle donne politique. Tout se passe à l'exemple d'un père, d'un frère-ainé qui bénit son fils ou son cadet.

Si Moïse Katumbi que plus d'un Congolais voyait déjà à la Primature, n'y est pas allé, c'est que quelque part, l'actuel Premier bénéficie de toute la grâce ou protection de son parrain. A partir du moment que le président national d'"Ensemble pour la République" dit apporter son soutien à Jean-Michel Sama Lukonde, les friands toujours à l'affût du sensationnel, ceux-là même qui ont considéré l'absence de Moïse Katumbi à la Primature comme un mauvais augure, quant à la marche de la nouvelle majorité parlementaire, devrait désormais prendre un nouvel angle de leurs analyses.

Après tout ce qui s'est passé, d'abord la séquence d'avant, entendez la redistribution des cartes au niveau de l'Assemblée nationale où, ce n'est un secret pour personne, Moïse Katumbi voulait placer l'un de ses proches, Christian Mwando Nsimba, mais sans succès. Lui-même Katumbi n'a pas été chaud de prendre le poste fusible qu'est la Primature. Et aussi, ce qui s'est passé le 2 mars lors de l'élection des six membres du Bureau définitif du Sénat, où le Katumbiste José Endundo Bononge n'a pas eu gain de cause, d'aucuns avaient vite pensé non sans raison, à un début d'une guerre froide entre Moïse Katumbi et le nouveau pouvoir du Président Félix Tshisekedi.

On rappelle ici la déclaration de Moïse Katumbi faite récemment depuis ses terres katangaises, selon laquelle l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), parti au pouvoir au sommet de l'Etat, sera d'ici à la fin de la mandature en cours, seule comptable de la gestion du pays. A en juger par cette déclaration, il y avait comme une sorte de début de froid entre Moïse Katumbi et le pouvoir Fatshi. Pour toutes ces raisons, la visite de courtoisie de Moïse Katumbi hier au Premier ministre, sa caution au Chef de l'Exécutif, met ainsi un terme à l'ambigüité ambiante.

LE GOUVERNEMENT AVANT LA RENTREE PARLEMENTAIRE?

Après le renouvellement des bureaux des deux chambres du Parlement, respectivement le 5 févier à l'Assemblée et le 2 mars au Sénat, les Congolais piaffent d'impatience de voir la "dream team" de l'ère Fatshi en format Union Sacrée de la Nation. A ce jour, personne ne peut pronostiquer sur le jour de la sortie de ce nouvel Exécutif national dont la mouture semble déchainer des passions.

Néanmoins, les consultations initiées par le Premier ministre ont officiellement pris fin depuis le lundi 1er mars courant. Doit-on dès lors, considérer que le nouveau Gouvernement est déjà dans les pipe-lines. Après que l'informateur a remis la copie de son rapport aussi bien au Président de la République qu'au Premier ministre, d'aucuns estiment que plus rien ne devrait retarder la formation du Gouvernement Sama Lukonde. Si le poids numérique des partis ou regroupements politiques à l'Assemblée nationale, tient lieu de critère dans la nouvelle redistribution des cartes, pourquoi alors tirer les choses en longueur ? Entre-temps, les jours passent vite et les Congolais attendent tirer les dividendes de la rupture de l'ancienne coalition FCC-CACH, accusée par le Chef de l'Etat congolais comme obstacle majeur à la matérialisation de sa vision.

Dans dix jours, c'est la rentrée parlementaire pour la session ordinaire dont l'ouverture est constitutionnellement prévue le 15 mars. Partant, plus d'un observateur pense qu'on gagnerait en temps, si le Gouvernement sortait avant la reprise des activités dans les deux chambres parlementaires. Ceci permettrait au Premier ministre d'apprêter le projet de Programme d'action de son équipe à soumettre à la sanction de l'Assemblée nationale, aux fins de son investiture.

Toujours est-il que le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba avait mis plusieurs mois, avant de former son gouvernement. Nommé le 20 mai 2019, son équipe n'avait été dévoilée que le 26 août de la même année. Soit, un peu plus de trois mois plus tard, après la signature de l'ordonnance n°19/056 du 20 mai 2019 portant nomination d'un Premier ministre. Le contexte politique n'étant plus le même et le temps ayant cessé d'être l'allié de Fatshi, les choses devraient s'accélérer. 
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