Le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde n'a pas encore même sur papier la composition de son gouvernement. Du fait que côté Union sacrée de la nation de Félix Tshisekedi, les violons ne s'accordent pas encore entre différents groupes politiques. Ils en sont encore à des chamailleries sur le critère de répartition des postes ministériels aux composantes membres de l'Union sacrée.




Ceux qui ont plus des députés nationaux dans leur gibecière comme "Ensemble" de Moïse Katumbi Chapwe ne jurent que par le critère objectif du poids politique pour prétendre au ticket d'entrée au gouvernement de Sama Lukonde. Normal. Tandis que tous les autres, et ils sont les plus nombreux, font valoir l'argument de la solidarité entre membres de l'Union sacrée.

Pourtant, une fourchette de huit députés par poste ministériel était déjà dégagée pour un Exécutif de 45 membres, tout au plus. Partant, le Premier ministre Sama Lukonde pouvait déjà clôturer ses consultations et publier son gouvernement qui est très attendu. Mais, c'était sans compter avec ceux qui ne se retrouvent pas dans cette formule. Ils ont curieusement fait cette trouvaille de la solidarité entre membres de l'Union sacrée.

Ce qui fait que même les groupes politiques qui n'ont pas un seul député national doivent entrer au gouvernement par la magie de la solidarité. Le blocage n'est donc pas le fait du Premier ministre Sama Lukonde mais bien de ceux qui se disputent les postes ministériels au niveau de l'Union sacrée de la nation. On risque bien si on tient à les satisfaire coûte que coûte à se retrouver avec un gouvernement éléphantesque comme celui sortant du PPRD Sylvestre Ilunga IIunkamba qu'avait abhorré le Président de la République Félix Tshisekedi en parlant de 35 à 40.

QUid du gouvernement representatif?

Il faut peut-être noter que le gouvernement représentatif dont parle la Constitution du 18 Février 2006 doit refléter les forces politiques majoritaires à l'Assemblée nationale dont il est l'émanation. Ces forces politiques sont représentées par les députés nationaux qui constituent la majorité parlementaire. C'est de là que part l'exigence du poids politique pour faire partie de ce gouvernement représentatif, c'est-à-dire en d'autres termes, le nombre des députés nationaux.

Si on rompt avec ce critère de poids politique en faisant venir au gouvernement les groupes politiques qui n'ont aucun député ou pas assez, comment va-t-on alors investir le gouvernement si les forces politiques représentatives sont mises hors-jeu ? Dans ce cas de figure, le gouvernement Sama Lukonde risque bien de ne pas être investi par l'Assemblée nationale. Ce qui induirait une crise politique inutile créée simplement par le fait qu'à l'Union sacrée on aurait marché sur les principes d'un gouvernement représentatif.

Il ne s'agit pas d'un gouvernement d'union nationale, loin s'en faut, mais de celui qui représente la majorité parlementaire. N'y entre pas qui veut. Car après l'étape de l'investiture du gouvernement, il faudra disposer d'une majorité qualifiée de 2/3 pour le vote des lois, dans les deux Chambres parlementaires.

Ce n'est pas par la solidarité qu'ils vont atteindre ces 2/3 des députés. Même difficulté lorsqu'il sera question de s'attaquer aux réformes institutionnelles et constitutionnelles. Comme l'Union sacrée envisage de procéder à la révision de certaines dispositions de la Constitution, le vote y relatif au niveau du congrès est d'atteindre le vote à la majorité qualifiée des 2/3 des membres qui composent le Congrès.

Ces 2/3 du Congrès, l'Union sacrée ne va pas les atteindre par la solidarité entre sociétaires. Voici pourquoi à la constitution du gouvernement Sama Lukonde, la règle de la représentativité, c'est-à-dire du poids politique doit être d'application rigoureuse dans la répartition des postes ministériels en dehors de tout sentiment. Autrement le gouvernement aura du mal à remplir sa mission d'autant plus qu'il est censé être l'émanation de l'Assemblée nationale.

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