Dès lors qu'un vice-Gouv critique publiquement son titulaire, d'aucuns pensent qu'il se pose un problème d'éthique.





C'est avec un ton sévère que Néron Mbungu, vice-gouverneur de la ville de Kinshasa, critique sans la moindre retenue, son titulaire Gentiny Ngobila Mbaka, dans le Magazine "Bosolo Na Politik officielle". De la gestion de la très vaste capitale congolaise aux relations avec le premier des Kinois, le député provincial élu de la commune de Kisenso a déversé sa bile.

Commençons par le commencement. Lors qu'il parle de l'action du Gouverneur de Kinshasa, Néron Mbungu n'en fait que très peu cas. "La ville de Kinshasa gère toutes les carrières de moellons et de sable. Nous avons des pourcentages sur toutes ces carrières. Mais la ville est incapable de prendre ces moellons pour jeter à des endroits accidentés, en attendant le lancement de grands travaux. Moi qui vous parle, mon électorat est assassiné. Je suis incapable de jeter des pierres de Baku à Riflard (Kisenso). Même si j'ai l'expertise, je n'ai pas le moyen de m'exprimer", stigmatise le "roi" de Banga Moyo.

"Mais pourquoi Gentiny Ngobila te traite-t-il de la sorte"? A cette question d'Israël Mutombo, présentateur du Magazine "Bosolo Na Politik Officielle", le vice-gouverneur de la ville de Kinshasa réplique du tic au tac : "Ça ne me regarde pas. Il sait lui-même le pourquoi. Moi, je ne suis pas un affairiste. Je ne suis pas venu à l'Hôtel de ville pour faire des affaires. Tu sais, quand tu travailles avec un mystique il faut savoir l'associer. Sinon, rien ne marchera parce que Dieu seul sait pourquoi Néron est là" (ndlr : vice-gouverneur de la ville).

Par ailleurs, Néron Mbungu déclare être impayé depuis six mois. "Les administratifs pleurent. Que ce soit ceux l'Hôtel de ville ou de l'Assemblée provinciale. Venez voir ce qui se passe à l'Hôtel de ville. Des bureaux sont vides. Les administratifs refusent de se présenter à leurs lieux de travail parce qu'ils ne perçoivent pas leurs salaires. Comment comprendre que le gouverneur de la ville de Kinshasa soit incapable de payer les gens au alors que nous sommes en pleine campagne de recouvrement de l'impôt foncier ? J'apprends que l'argent a circulé pour corrompre les députés provinciaux et sauver Godé Mpoyi, président de l'Assemblée provinciale, visé par une pétition de déchéance. Nous apprenons qu'en plus des espèces alléchantes et trébuchantes, il y aurait même des véhicules proposés aux députés provinciaux, en échange avec le retrait de leurs signatures de la pétition contre Godé Mpoyi. Mais combien sont ces députés ? C'est beaucoup d'argent qu'on sort pour corrompre, mon cher ami. Pourquoi devons-nous avoir une telle mauvaise foi", s'interroge Néron Mbungu sur un ton de regret.

POURQUOI NE PAS EN PARLER DE VIVE VOIX AU GOUVERNEUR ?

Le vice-gouverneur de la ville de Kinshasa a-t-il eu l'occasion de rencontrer son titulaire pour lui exprimer de vive voix, ce qu'il déclare à la télé? A cette autre question du présentateur de l'émission, l'adjoint de Gentiny Ngobila répond : "comment le rencontrer? Moi qui vous parle, je ne peux pas accéder à son antichambre parce qu'il a donné une consigne dans ce sens. Je suis chrétien et serviteur de Dieu. Je te dis la vérité. Les policiers de sa garde rapprochée le savent. Combien de fois j'ai envoyé mon service de protocole pour m'annoncer au bureau du Gouverneur ? Combien de fois moi-même me suis présenté au protocole du Gouverneur pour m'annoncer? Mais chaque fois, il me fait attendre dans la salle de réception, au même titre que tous les membres de l'Exécutif provincial qui attendent d'être reçus à tour de rôle ? Moi Néron Mbungu Dikando ? Moi Néron ? Tu es mon collègue gouverneur ! Tu connais bien ma contribution à ce Gouvernorat. Je viens pour qu'on échange. Tu m'évites pourquoi "? De quoi faire pleurer dans les chaumières !

Toujours en ce qui concerne la gestion de son titulaire, Néron Mbungu, cité par le média en ligne okapinews.net, parle de "Kin Bopeto" dans un lyrisme de mauvais aloi. Selon lui, cette opération est d'avance vouée à l'échec parce que n'ayant ni budget ni programme !

QUID DE LA GESTION DES AFFAIRES D'ETAT SUR LA PLACE PUBLIQUE ?

Sans se mêler dans cette gué-guère au parfum d'un conflit d'intérêts au sommet de l'Exécutif provincial de Kinshasa, les propos de Néron Mbungu ont de quoi contenter les prédateurs ou adversaires politiques de Gentiny Ngobila.

Ici, la question ne consiste pas à chercher à savoir qui a tort et qui a raison entre les deux. Seulement voilà, plus d'un observateur estime que les affaires d'Etat ne doivent pas se traiter sur la place publique. En d'autres termes, tout n'est pas à exposer dans les médias.

De l'avis de ces observateurs, le vice-gouverneur de la ville de Kinshasa dispose de plusieurs canaux pour exprimer son indignation, si matière à indignation il y a. Il peut, par exemple, saisir le vice-Premier ministre en charge de l'Intérieur et affaires coutumières, via une correspondance. Pourquoi ne pas aussi s'adresser indirectement à l'assemblée provinciale, par le truchement d'un élu, en l'occurrence son suppléant, dans le cadre du contrôle parlementaire ?

On rappelle ici que Gentiny Ngobila et Néron Mbungu ont été le ticket du FCC à l'élection du Gouverneur de la ville de Kinshasa en 2019. De ce point de vue, on suppose qu'il ne devrait pas avoir le moindre soupçon dans les relations entre les deux personnalités.

Dès lors qu'un vice-gouverneur s'en prend à son titulaire sur les médias, ou la place publique, d'aucuns pensent que cette posture procède de la politique spectacle. Que va-t-il donc se passe par la suite ? Qu'en est-il de l'éthique dans la gestion des affaires de l'Etat ? Le linge sale ne devrait-il pas se laver en famille ? Avec quelles lunettes Gentiny Ngoibila regardera -t-il désormais son adjoint ?

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