« Les élections se préparent avec le temps. Il faut une réforme de la Commission électorale indépendante (CENI), une réforme de la loi électorale, un financement. Ça ne se fait pas en 3 jours (ni) en 3 mois. Ça se fait, sans doute, en 2 ans. Et justement, il faut commencer à les préparer maintenant », déclare Jean-Marc Châtaignier, ambassadeur de l’Union européenne (UE) en RDC, invité du magazine FACE-À-FACE de TOP CONGO FM, à l’occasion de la célébration des 60 ans de la coopération entre le Congo/Kinshasa et l’UE.

Le diplomate occidental dit se fonder sur le fait que « tout le monde dit (vouloir) des élections libres, équitables, transparentes, impartiales, inclusives, nous prenons acte des engagements pris et donc nous sommes prêts à soutenir ce processus ».

La preuve de cette volonté de tenir de bonnes élections, se constate par « l’inscription dans cette session parlementaire, de la réforme de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) », indique Jean-Marc Châtaignier.

« Il y aura, lors de la prochaine session de septembre, inscription (de la réforme) de la loi électorale. Ce sont de bonnes étapes« , note-t-il.

Quant à savoir si l’UE est prête à mettre la main dans la poche pour appuyer la tenue de ces élections générales prévues en décembre 2023, le représentant européen déclare les 27 attendront la Constitution de la nouvelle commission électorale nationale indépendante (CENI).

C’est après que « nous regarderons s’il y a une demande d’aide,.mais nous sommes ouverts avec nos partenaires à ce sujet », assure Jean-Marc Châtaignier.

État de siège et respect des droits humains

Interrogé sur la question de la mesure exceptionnelle prise par le Président Tshisekedi en vue de rétablir la paix, la sécurité et l’autorité de l’Est de la RDC dévasté par des groupes armés qui pillent et massacrent des populations, l’ambassadeur de l’UE dit prendre acte acte de l’état de siège qui a été déclaré pour les provinces de l’Ituri et Nord-Kivu.

« C’est une décision souveraine de la RDC sur laquelle, je n’ai pas, particulièrement, à commenter », s’empresse même Jean-Marc Châtaignier.

« Cependant, le respect des droits de l’homme, du droit international humanitaire est une question qui renforcerait l’efficacité de l’état de siège« , pointe-t-il

« En ne respectant pas les droits de l’homme ou le droit international humanitaire, vous mettez en péril les populations civiles et ces groupes (armés) dans leur perversité n’hésitent pas à instrumentaliser tous les gestes pour reporter toute la responsabilité sur les autorités nationales ».

Pour lui, « c’est un phénomène qu’on a connu dans toutes les guerres d’insurrection. C’est, en fait, une guerre d’images, une guerre de communication. Donc, nous devons être supérieur dans cette guerre de communication contre les terroristes et montrer qu’on n’est pas comme eux ».

Et de souligner : « vous voyez, j’emploie le terme nous. C’est surtout pas une mise en accusation du Congo mais une approche générale vis-à-vis de tout conflit. C’est en respectant le droit de la guerre, qu’on peut, effectivement gagner la guerre« , insiste l’ambassadeur de l’UE.

Poursuivre le dialogue politique

« Si l’utilisation de la force armée est utile, il faut l’utiliser pour réduire les groupes terroristes », reconnait le diplomate, « mais en même temps, il ne faut pas oublier la poursuite du dialogue politique, de la discussion ».

Et l’ambassadeur de suggérer, « ne serait-ce que pour ramener les anciens combattants qui voudraient se rendre dans le cadre du Programme DDR, peut-être aussi une action politique pour sensibiliser les pays voisins de l’Est du Congo (Ouganda, Rwanda, Burundi) au fait qu’ils ne doivent pas intervenir sur le sol national congolais, (c’est) une responsabilité régionale« , lâche-t-il.

Éric Lukoki

 

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