Une proposition de loi consacrant l’exclusivité de la présidentielle aux congolais nés de père et de mère sera bientôt en examen au Parlement. Bien avant cette étape, l’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice (ACAJ), se dit défavorable à cette proposition qui « promeut la congolité », initiative « citoyenne » de Noël Tshiani candidat malheureux à la présidentielle de 2018 et de plus en plus proche du Président Félix Tshisekedi.
ACAJ qui évoque les défis multiples et urgents auxquels les institutions congolaises font face pour alléger la misère du peuple et restaurer la paix dans la partie Est de la RDC, estime « inopportun d’accorder le primat à cette question dont les acquis intangibles sont administrés par les cycles électoraux successifs de 2006, 2011 et récemment 2018 ».
Pour ce faire, cette association martèle « qu’une réforme ayant pour finalité de percuter lesdits acquis démocratiques, risquerait d’engendrer des frustrations et de violations éventuelles dont la RD.Congo n’a point besoin ».
Se référent à la loi fondamentale de la RDC, l’ACAJ précise que les articles 10, 11, 12, 13, 72, 102 et 106 ont les méritent de déterminer avec clarté ce qu’il convient d’entendre par Congolais d’origine.
À travers son communiqué de presse rendu public ce mardi 18 mai, l’ACAJ évoque des exemples inspirés par plusieurs pays du monde qui démontrent que certains de leurs leaders, issus de l’immigration, naturalisés ou ayant acquis la nationalité du pays hôte par l’un de leurs parents, ont servi leurs États avec dévouement et patriotisme.
Elections en 2023 et gestion des ambitions
Les élections générales en République démocratique du Congo se profilent déjà à l’horizon. A Lubumbashi, dans le Haut-Katanga, lors d’une visite officielle le mercredi 12 mai 2021, Félix Tshisekedi avait émis son intention de briguer un deuxième mandat.
Jean-Pierre Bemba, Président du Mouvement de la Libération du Congo (MLC), se refuse de tout commentaire sur 2023. Il dit avoir de préférence à parler de la gestion du pays à laquelle participe son parti le MLC au sein du Gouvernement de l’Union sacrée sous le leadership de Félix Tshisekedi.
Moise Katumbi, l’autre allié du nouveau pouvoir, semble maintenir son intention à tenter sa chance à la présidentielle prochaine. Bien qu’officiellement aucune annonce n’ait été faite dans ce sens, beaucoup de ses proches soutiennent que cette option n’est pas à exclure. Après avoir lancé officiellement son parti politique, Ensemble pour la République, Moise Katumbi a aussi désigné les nouveaux animateurs de sa formation politique. Né en 1964 d’une mère congolaise et d’un père juif séfarade, Nissim Soriano, qui avait fui entre les deux guerres mondiales l’île de Rhodes alors contrôlée par l’Italie fasciste, pour s’établir au Katanga, Moïse Katumbi Chapwe, de son vrai nom, est issu de l’ethnie Bemba.
Proposition de Tshiani : une loi pour exclure ?
En réservant la présidentielle exclusivement aux congolais de père et de mère, d’aucuns estiment que la proposition de Noël Tshiani tient à exclure certains présidentiables. Pour pallier cette situation, le Président de l’association de défense des droits de l’homme ACAJ, appelle la classe politique congolaise à concentrer ses efforts sur la restauration de la paix notamment dans les provinces de l’Ituri et Nord-Kivu, l’amélioration de bien être collectif, ainsi qu’aux préparatifs de l’organisation du cycle électoral de 2023 appelé à être apaisé, juste, démocratique, transparent et inclusif.
D’après Maître Georges Kapiamba :« Chaque leader politique ou social devra s’employer, selon lui, à déraciner la division, à dégager des affrontements politique et à affronter avec courage les injustices fabriquées des années durant en RD. Congo.»