Après l'adoption de la loi sur la réforme de la CENI (Commission électorale nationale indépendante) à la chambre basse du Parlement, le débat sur l'instrumentalisation par des politiques de cette institution d'appui à la démocratie refait surface dans l'arène politique congolaise. 


Dans un entretien à 7SUR7.CD ce mercredi, Patrick Nkanga Bekonda, rapporteur du bureau politique du PPRD, estime que la dépolitisation de l’organe chargé des élections est un idéal à atteindre.  

Pour éviter des crises récurrentes post-électorales, ce cadre de la famille politique de Joseph Kabila préconise un nouveau consensus entre forces politiques sur la manière d’organiser des élections en RDC et sur l’organe chargé d'exécuter cette tâche. 

S'exprimant sur la crise humanitaire au Nord-Kivu suite à l'éruption volcanique du Nyiragongo, P. Nkanga appelle le gouvernement à renforcer sa capacité à réagir promptement aux catastrophes naturelles, qui sont monnaie courante sur toute l’étendue nationale. Il s’est aussi exprimé sur la crise que traverse le FCC.

(Ci-dessous son interview)
7SUR7: Depuis le 22 mai dernier, le Nord-Kivu fait face à une crise due à l'éruption du volcan de Nyiragongo, pensez-vous que cette catastrophe pouvait être évitée ? Quelles mesures le gouvernement doit prendre pour éviter que pareille situation ne se reproduise ?

P. Nkanga : C’est difficile d’éviter une catastrophe naturelle. Ce qui importe, c’est comment l’on gère l’après. Nous savons tous que cet espace de notre territoire est en proie aux velléités sismiques, qui sont parfois tributaires de l’activité des volcans. Il sied de s’adapter à cela, dans la manière d’organiser la vie dans cette partie du pays. Mais, cette problématique ressort également la problématique de la décentralisation. La Constitution du 18 février de 2006 a voulu que nous ayons ce régionalisme politique. Les provinces doivent se montrer de plus en plus aptes à résorber les problèmes qui leur sont endogènes. Nous ne devons pas avoir continuellement l’impression de l’inexistence du pouvoir provincial. Les Gouvernements provinciaux ne sont pas des observateurs de la société, mais des acteurs du développement. Il faut aiguiser le sens managériale des instances provinciales. Cela ne veut pas dire, que le pouvoir central n’a aucun rôle à jouer. Il sied au Gouvernement de la République de renforcer sa capacité à réagir promptement aux catastrophes naturelles, qui sont récurrentes sur toute l’étendue nationale. 

7SUR7 : La loi modifiant et complétant la loi organique portant fonctionnement et organisation de la CENI a été adoptée vendredi dernier à l'Assemblée nationale, comment appréciez-vous ce texte ? Est-ce que cette loi consacre davantage la politisation de la CENI comme le disent certains politiques ?

P. Nkanga : Dès l’instant où les acteurs politiques avaient décidé consensuellement, que les structures politiques y envoient des délégués, nous avions déjà politisé la CEI, actuellement la CENI. 
À l’approche de chaque cycle électoral, la question sur la crédibilité de la CENI et du processus électoral se posent. Il va sans dire, qu’il y’a en présence une crise de confiance entre les acteurs politiques et même une frange de la société civile. Faille t-il repenser le mode opératoire de nos élections ? 

Ce qui semble, à notre humble avis, être une certitude, c’est la nécessité de dégager un nouveau consensus sur la manière d’organiser nos élections et sur l’organe habilité. La dépolitisation de l’organe qui a en charge le processus électoral est l’idéal à atteindre. Quoi qu’il en soit, les élections se gagnent auprès du Peuple.


7SUR7 : Pensez-vous que cette équipe gouvernementale dite des "warriors" sera en même de relever le défi de développement de la RDC ?

P. Nkanga : L’usage républicain veut que l’on s’exprime sur l’action gouvernementale, après ses premiers 100 jours. Le Premier Ministre avait fait part des priorités de son Gouvernement devant les élus du Peuple. Attendons les 100 jours. 

7SUR7 : Où sommes-nous avec le travail du Comité de crise, avec à sa tête Raymond Tshibanda, installée pour redymaniser le FCC ? 

P. Nkanga : Le comité de crise n’avait pas vocation à redynamiser le FCC, mais plutôt à comprendre la crise qui y avait sévi, en estompant tant soit peu l’hémorragie. Le Chef de notre famille politique consulte depuis peu et très bientôt, vous en verrez les résultats. 

7SUR7 : Est-ce que le parti de Joseph Kabila, ancien président de la RDC, est prêt à aller aux élections de 2023 ?

P. Nkanga : Le PPRD n’a pas dans son ADN la culture de boycotter les élections. Depuis 2006, nous participons à chaque cycle électoral. Les élections générales de 2023 ne dérogent pas à cette normalité découlant de notre cheminement démocratique. 

Mais, avant de parler élections, parlons d’aujourd’hui, nos concitoyens sont plus préoccupés par leur quotidien plutôt que par les élections.


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