A l'issue de l'arrêt rendu par la Cour d'appel de Kinshasa/Gombe en date du 24 juin 2021, le Fonds de promotion de l'industrie (FPI) a annoncé qu'il va procéder à la vente publique de la parcelle de M. Tryphon Kin-Kiey Mulumba, appelé affectueusement " KKM ", l'un des dignitaires des régimes Mobutu, Laurent Désiré Kabila et Joseph Kabila. Il lui est reproché d'avoir utilisé depuis 2009, des fonds estimés à 669.879 dollars américains mis à sa disposition par le FPI, en vue de relancer les activités de son Établissement, Finance Press Group (FPG), somme qu'il devait rembourser en octobre 2013.




Mais depuis l'expiration de l'échéance jusqu'à ce jour, cet ancien homme fort n'a jamais remboursé l'argent, après avoir même nié ne pas reconnaître la dette.

Insolvable, " KKM " a vu ses comptes bancaires saisis en février dernier à travers une procédure de saisi-attribution effectuée par les huissiers de justice assermentés près la Cour d'appel de Kinshasa/Gombe. Depuis cette date, le tout-puissant " KKM ", initiateur de " Kabila Désir ", un slogan qui avait pour finalité, de faire maintenir l'ancien chef de l'Etat, Joseph Kabila au pouvoir, n'avait donc plus accès à ses comptes, jusqu'au paiement parfait de la créance que le FPI lui réclame.  

Les avocats du FPI avaient soutenus que l'opération de saisie des biens du débiteur insolvable Kin-Kiey Mulumba, allait se poursuivre. C'est ainsi que sa parcelle qu'il avait hypothéqué à l'époque pour accéder au prêt du FPI, était dans le viseur de la Justice.

Aujourd'hui, c'est chose faite. Sa somptueuse villa a bel et bien été mise en vente publique, selon l'arrêt RVEA 775 rendu depuis le 24 juin 2021, par la Cour d'appel de Kinshasa/Gombe. " Il est porté à la connaissance du public, que relativement à l'arrêt RVEA rendu en date du 24 juin 2021 par la Cour d'appel de Kinshasa/Gombe confirmant le cahier des charges déposé en date du 9 avril 2021 par Maître Carlos Ngwapitshi Ngwamashi, Avocat conseil du FPI, il est prévu des séances de visite de la parcelle mise en vente portant numéro 30 388 du plan cadastral de la commune de Ngaliema, couverte par le Certificat d'Enregistrement Vol. AL 427 folio 16, d'une superficie de 46 ares, soixante cinq centiares, vingt deux centièmes, située au n'1 de l'avenue Colonel MIKA, au quartier UPN ", lit-on dans un communiqué du FPI publié en fin juin dernier.

Des sources judiciaires proches du FPI avaient affirmé que " KKM "avait obtenu du Tribunal de grande instance de Kinshasa/Gombe, l'annulation du commandement préalable à la saisie de sa résidence, décision dont le FPI a obtenu l'annulation à la Cour d'appel. L'intéressé a également saisi le Tribunal de Commerce de Kinshasa/Gombe, en vue d'obtenir la résiliation de ce contrat, mais son action a été déclarée non fondée.

Opération-retour : une pratique à combattre

Des informations recueillies de bonnes sources révèlent que le refus de " KKM " de rembourser le prêt contracté auprès du FPI en 2009, serait justifié par le fait que, du montant décaissé par le FPI à l'époque, 45% seraient retournés en rétrocommissions aux anciens dirigeants de cet établissement financier de l'État. Une sorte d'opération-retour, comme c'est devenu une pratique en RDC. Et comme si cela ne suffisait pas, les 55% ,restants auraient été engloutis et récupérés par la banque auprès de laquelle" KKM " devait une créance. C'est comme ça qu'il se serait retrouvé mains bredouilles. " C'est la vérité qu'il ne veut pas dire aux juges et il n'est pas le seul à avoir ce genre des soucis avec le FPI, pour avoir manigancé avec les anciens dirigeants de cette institution ", ont confié des proches de son entourage. Mais qu'à cela ne tienne, il faut noter que sa villa sera vendue aux enchères, sauf imprévu ce 8 juillet 2021, date retenue par le tribunal.

Triste fin de règne d'un ancien dignitaire des régimes congolais

Originaire du Bandundu, Kin-Kiey Mulumba est le dernier porte-parole du gouvernement Likulia Bolongo, qui n'a travaillé que 33 jours, avant la chute de feu Maréchal Mobutu. Il est connu pour avoir annoncé la fuite depuis Kinshasa, du dernier dictateur africain le 16 mai 1997. A l'issue d'une période passée en exil, " KKM " rejoint le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), avec comme siège à Goma, un mouvement rebelle soutenu par le Rwanda. Il quitte le RCD en 2002, en réaction au massacre des policiers à Kisangani. Il s'installe d'abord à Goma, puis à Kigali au Rwanda, où il relance son fameux journal " Le Soft International ".

De retour à Kinshasa, il est élu député à l'Assemblée nationale en 2006 et en 2011 pour la circonscription de Masi-manimba au Bandundu. Le 28 avril 2012, il est nommé ministre des Postes, Télécommunications et Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (PT-NTIC) dans le gouvernement Matata I, et le 7 décembre 2014, ministre des Relations avec le Parlement du gouvernement Matata II. Début 2015, il lance la structure " Kabila Désir ", une association dont le but était de maintenir l'ancien président Joseph Kabila au pouvoir, malgré la fin de son deuxième et dernier mandat, selon la constitution.

Malgré ses avances auprès de Joseph Kabila, " KKM" n'a pu récupérer son aura politique aux côtés de celui qui est resté 18 ans durant aux commandes de la RDC. Ce qui le poussa à se désolidariser de la famille politique de Joseph Kabila, pour présenter sa propre candidature à la présidence de la république. Aux dernières élections, il a préféré battre curieusement campagne pour Félix Tshisekedi, en retirant du coup sa candidature au profit de ce dernier. Malheureusement pour lui, toutes ces manœuvres mises en place pour obtenir un quelconque repositionnement politique au sein du nouveau régime, n'ont pas abouti. Et aujourd'hui, l'homme est rattrapé par ses propres turpitudes.


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