La question relative à la baisse des prix des surgelés a aussi été évoquée par le chef de l'État Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo au cours d'une interview diffusée en direct sur les antennes de la Radio Télévision Nationale Congolaise (RTNC) ce jeudi 1er juillet 2021 depuis la ville de Goma dans la province du Nord-Kivu.
 

La Fédération des Entreprises du Congo (FEC), faut-il le signaler, n'est pas emballée par cette décision qui a été prise par le Gouvernement Sama Lukonde à l'initiative du ministre de l'Économie Nationale Jean-Marie Kalumba Yuma.

À en croire le président Tshisekedi, la réaction de la Fédération des Entreprises du Congo traduit une volonté de sauvegarder les intérêts des opérateurs économiques. 

"Il se passe que c'est une lutte d'intérêts", a d'entrée de jeu affirmé le président Tshisekedi. 

Tout en apportant son soutien au ministre de l’Économie Nationale, le chef de l'État a rejeté la thèse selon laquelle les opérateurs économiques membres de la Fédération des Entreprises du Congo n'étaient pas associés aux travaux qui ont conduit à la fixation de nouveaux prix des surgelés.

" Ce n'est pas vrai, le ministre de l'Économie que j'apprécie d'ailleurs dans ses efforts et que je soutiens totalement, a adressé à plusieurs reprises des invitations à ces opérateurs économiques qui, parfois, les ont ignorées ou de fois envoyé des représentants qui ne pouvaient pas prendre des décisions. Le ministre s'est retrouvé à un moment donné coincé, il devait prendre une décision et je crois qu'il a bien fait de prendre cette décision parce que ça fait réagir la FEC et ça l'oblige maintenant à venir à table et à discuter. C'est ce que j'encourage, il faut discuter", a renchéri le chef de l'État. 

Cependant, le président Tshisekedi a promis de tout mettre en œuvre pour permettre aux opérateurs économiques de prospérer. 

"Les uns sont les opérateurs économiques, ils regardent leurs intérêts, ils sont des privés, ils ne sont pas là pour nos beaux yeux. Ils sont là pour faire des affaires et prospérer, et d'ailleurs moi aussi je les encourage et je ferai tout pour les aider à prospérer. Mais attention, ils sont des partenaires de l'État. Et l'État est là pour garantir le bien-être de la population. Donc, en ce moment là, ils doivent se mettre autour d'une table et discuter avec l'État pour l'intérêt de la population", a indiqué Félix Tshisekedi. 

Pour rappel, la situation des produits surgelés d’importations vendus sur le marché à Kinshasa avait été évoquée lors de la 9ème réunion du conseil des ministres présidée par le premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde. 

Le ministre de l’Économie Nationale avait fait le point sur les concertations similaires avec les opérateurs du secteur des produits surgelés dans le but de nettoyer la structure des prix de ces produits de grande consommation pour aboutir au « prix juste ». 

Sur base des éléments recueillis et des déclarations faites par les opérateurs économiques, ainsi que des informations obtenues sur le lieu d’approvisionnement en Namibie, l’analyse faite au niveau du ministère de l’Économie Nationale a répertorié au moins 36 éléments irréguliers non incorporables dans les structures des prix qui les surchargent sensiblement et amenuisent, par conséquent, le pouvoir d’achat de la population.

"Les calculs faits par le ministre de l’Économie Nationale élaguant toutes les incohérences n’ont fait l’objet d’aucune contestation par les opérateurs du secteur lors des concertations", avait rassuré le ministre de l’Économie. 

Les prix suivants devraient donc être appliqués pour les produits importés sur le marché de Kinshasa : 

Cuisses de poulet : moins de 10 USD par carton de 10 kilos contre 21 USD pratiqué (soit 4 200 CDF le kilo) ; 

- Poulet entier : autour de 10 USD par carton de 10 kilos contre 28 USD pratiqué (soit 5 600 CDF le poulet) ;

- Côtes de porc : autour de 15 USD par carton de 10 kilos contre 22,70 USD pratiqué (soit 4 540 CDF le kilo) ; 

- Chinchards 16+ : autour de 17 USD par carton de 30 kilos contre 42,90 USD pratiqué (soit 2 860 CDF le kilo). 

Quelques jours après cette annonce, la Fédération des Entreprises du Congo était montée au créneau pour exprimer son désaccord, évoquant  l'imposition d’une structure des prix qui ne prend pas en compte les coûts justifiés par des pièces comptables.

La FEC avait appelé à l’arbitrage du premier ministre afin de trouver une solution concertée liée à la nécessité de baisser les prix des produits de première nécessité, tel que décidé lors du conseil des ministres précité.

Jephté Kitsita

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