La mesure prise par la Commission nationale de censure interdisant la diffusion dans les médias traditionnels de la chanson « Nini tosali te ? » a provoqué une vague d’indignation dans l’opinion. Certaines personnes accusent même le gouvernement de la République d’être derrière cette décision liberticide qui rappelle les pratiques dignes d’un État autoritaire.

Des accusations qui sont rejetées par le porte-parole de l’exécutif national qui se désolidarise de la décision prise par ce service relevant du ministère de la justice.
Patrick Muyaya a livré la position du gouvernement à travers un entretien avec nos confrères de Top Congo.
« Cette décision nous a surpris. Nous, on est pas dans ce type de méthodes. En suivant les différentes réactions, il y a de gens qui nous lient à cette décision. Bien sûr que la Commission de Censure est un service qui dépend du ministère de la justice,mais c’est un organe autonome qui agit suivant ses prescrits. Ici, il faut faire la démarcation entre le gouvernement et la Commission de Censure qui a pris ladite décision », a dit Patrick Muyaya.

Pour lui, le gouvernement congolais n’est nullement associé à une décision.

« Quel intérêt nous, nous avons à censurer cette chanson ? C’est une expression de ras-le-bol des jeunes. Nous, en tant que Gouvernement, sommes interpellé par le contenu de cette chanson. Et s’il y a une décision qui émane de la Commission de Censure qui la sanctionne, je n’en connaîs pas les raisons.
Aujourd’hui, nous savons tous que cette chanson ne passe pas dans les télévisions classiques. Les chansons circulent entre les téléphones, comment vous allez censurer une chanson qui passe entre les téléphones de gens ?

Et puis, nous ne sommes plus à une époque où des initiatives de ce genre doivent être perçues comme des menaces parce que la liberté d’expression est quelque chose de fondamental dans la démocratie que nous prônons. Même si cette chanson porte une charge contre nous, ce n’est pas contre nous, en tant qu’individu, mais c’est contre nous en tant que gouvernement incarnant l’Etat, d’une jeunesse qui veut avoir des réponses.


Nous, ça nous motive, nous allons faire notre part pour nous assurer que nous donnons assez d’espace et l’attention nécessaires aux problèmes de jeunes.

Le porte-parole du gouvernement invite la population à ne pas faire de l’amalgame en blâmant le gouvernement pour une décision qui relève d’un service autonome.


« Et donc, ici, il faut qu’il n’y ait pas d’amalgame entre une décision qui a été prise par un organe, qui est habitué de statuer sur ce sujet.


Mais nous, nous avons discuté sur l’œuvre musicale et de son contenu et nous avons donc estimé que c’était une interpellation qui va nous motiver à faire davantage pour nos populations.
Pour le reste, nous ne voulons pas verser dans la nostalgie, que notre gouvernement rappelle les pratiques qui ont été bannies il y a quelques mois parce que nous croyons que la liberté d’expression est un droit qui est garantie et que nous devons protèger, sous bien sûr, réserve des lois et des règles de la République.

Contrairement aux mauvaises langues, Patrick Muyaya dit que le gouvernement de l’Union Sacrée a reçu cinq sur cinq le message contenu dans la chanson Nini tosali te ?


« Aujourd’hui, si la population est excédée par la situation de misère et estime qu’elle a le droit de s’exprimer, il faut la laisser s’exprimer parce que je crois que ça procède d’une forme de défoulement et d’interpellation. Et nous, en tant que Gouvernement, nous avons le devoir, en tout temps en tout lieu, d’écouter ces frustrations, d’y apporter au mieux des réponses ».

Par ailleurs, le ministre de la communication rassure que le Chef de l’État n’est pas gêné ni visé par cette chanson:

« Vous savez que si j’étais le producteur de cette chanson, je serai très heureux parce que ça fait l’objet de toutes les conversations. L’objectif est atteint. Et le Président de la République, pourquoi il se sentirais touché outre mesure ? , Parce que c’est des choses qu’il connait, c’est des choses que nous connaissons, nous côtoyons la misère au quotidien. C’est pour ça que nous travaillons d’arrache-pied pour y apporter des réponses. Et donc, aujourd’hui, malheureusement cet incident, quelque soit les bonnes raisons qu’ils peuvent avoir motivé cette décision de la commission de censure rappelle une certaine époque, c’est vraiment dommage. 

Mais moi, ministre de la communication ou le premier ministre ou le Président de la République, nous ne nous sentons pas personnellement visés par ce qui est dit là-bas. Nous ne nous sentons pas visés par ce que nous incarnons l’État. Il prendra positivement cette interpellation. Il faut considérer que ça procède de la vitalité de notre démocratie », a-t-il conclu.

JR.Mokolo

 

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