Cela fait un mois que les Forces de défense du peuple ougandais (UPDF) ont lancé des frappes aériennes, suivies d’opérations terrestres conjointes avec l’armée congolaise, les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), contre le groupe rebelle.
Le porte-parole de l’UPDF, le brigadier Flavia Byekwaso, a déclaré que l’incursion de l’armée dans l’est de la RDC a délogé et dispersé les ADF de leurs camps, mais a également tué 100 rebelles, capturé au moins 43 et 61 autres se sont rendus.
Bases prises
Les forces conjointes ont capturé Kambi Ya Yua, décrit comme le quartier général et la principale base d’entraînement des ADF, juste avant Noël. Les autres bases prises sont Belu I, Belu II, Mombasa, Kambi Erumu dans les provinces du Nord-Kivu et d’Ituru dans l’est de la RD Congo.
L’opération a d’abord été entravée par un mauvais accès au vaste territoire, en plus des problèmes de coordination.
« Le début de cette intervention a été très lent et rendu difficile par des problèmes de coordination entre l’UPDF et les FARDC. Il a fallu quelques jours aux FARDC pour nommer un commandant par intérim pour l’opération. Il semble qu’ils aient eux-mêmes été surpris lorsque les premières bombes ont atterri », explique Pierre Boisselet, coordinateur de Kivu Security Tracker.
« Compte tenu du terrain et des jungles, ce que nous avons fait jusqu’à présent est déjà un succès. Au cours des premiers jours, il nous a fallu 11 heures pour parcourir une distance d’environ quatre kilomètres », a déclaré le brigadier Byekwaso à mi-parcours de « l’opération Shujaa », dont le protocole d’accord exige qu’il soit révisé au bout de deux mois.
Malgré les affirmations selon lesquelles de nombreux rebelles ont été tués, capturés ou se sont rendus, l’UPDF n’a fait défiler aucun insurgés, affirmant que la plupart d’entre eux sont détenus par les FARDC et que pour des raisons de sécurité, l’opération ne peut pas encore les faire parader.
Alors que l’opération entre dans son deuxième mois, l’armée affirme que les ADF restants ont fui vers d’autres camps, qui n’ont pas encore été localisés.
« Les services de renseignement et de surveillance continuent de découvrir de plus en plus de camps, alors oui [ADF] se cachent dans ces autres camps », a déclaré le brigadier Byekwaso.
Le 30 novembre 2021, l’UPDF a lancé des frappes aériennes depuis le territoire ougandais, touchant des cibles à l’intérieur de la RDC, après quoi l’armée a déployé des troupes au sol pour traquer le groupe rebelle qui s’est affilié ces dernières années à l’État islamique lié au terrorisme en Syrie et en Irak.
Affilié à IS
Les ADF basées dans l’est de la RDC sont devenues la province d’Afrique centrale de l’EI, qui a revendiqué la responsabilité de trois attentats à la bombe à Kampala, dont les deux explosions meurtrières du 16 novembre qui ont fait quatre morts et de nombreux blessés.
Le rapport final 2013 du Groupe d’experts des Nations Unies sur la RDC, qui cite des responsables ougandais et des sources de l’ONU, a indiqué que les ADF disposaient d’un effectif estimé de 1 200 à 1 500 combattants armés situés dans le nord-est du territoire de Beni, dans la province du Nord-Kivu, à proximité du frontière avec l’Ouganda.
Ils ont estimé le nombre total de membres de l’ADF, y compris les femmes et les enfants, entre 1 600 et 2 500.
En raison de l’offensive militaire des FARDC et de l’opération de maintien de la paix des Nations Unies en 2013 et 2014, les ADF ont dispersé leurs combattants dans de nombreuses bases plus petites et ont déplacé des femmes et des enfants vers des zones à l’ouest de Beni et le long de la frontière Ituri-Nord-Kivu.
Le Congo Research Group a estimé que la tenue rebelle comptait 200 à 300 combattants en 2016, car leur taille fluctuait en réponse à la pression militaire.
110 combattants en 2012 avant de diminuer à 60 en 2014 et de reprendre des forces à environ certains récits disent que la taille de l’ADF a considérablement fluctué au fil du temps, diminuant souvent en réponse aux pressions militaires.
24H Congo
