Les parties civiles réclament la révocation du général John Numbi des forces armées de la République. Ancien chef de la police congolaise, il est accusé d’être le commanditaire principal du double assassinat le 1er juin 2010 des défenseurs des droits de l’Homme Floribert Chebeya et Fidèle Bazana. En juillet 2020, il a été remplacé au poste d’inspecteur général des FARDC par Gabriel Amisi.

Au cours d’une conférence de presse ce samedi 05 mars 2022 au siège de l’ONG La Voix des Sans Voix (VSV) à Kinshasa, Me Peter Ngomo, l’un des avocats des parties civiles, a motivé cet appel lancé au chef de l’État, Félix Tshisekedi, par le fait que J. Numbi détient le grade le plus élevé au sein de l’armée. Dans le cas échéant, a-t-il souligné, Numbi ne peut être jugé par la Haute cour militaire.

« Le général John Numbi a été reconnu par le ministère public comme responsable de ce double assassinat. Nous demandons sa révocation des forces armées de la République. Il va se poser un problème de grade. Le principe est qu’un militaire est jugé par ses pairs de même grade soit de grade supérieur. Or, John Numbi a le grade le plus élevé au sein de l’armée. Il n’y a aucun juge qui a son grade. Même si on devrait faire jouer le commissionnement, seuls le premier président de la Haute cour militaire et l’auditeur général peuvent répondre à ce critère. Et le second juge ? Ça va poser un problème. Pour palier à ce déficit, nous demandons tout simplement que le chef de l’État puisse le révoquer. Nous avons un cas de jurisprudence. Le général de brigade Salumu Mbilika alors conseiller chargé du génie à l’inspection générale des FARDC, qui avait reçu l’argent pour réhabiliter les installations militaires et avait bouffé cet argent. 

Il a été révoqué comme général même s’il n’est pas encore jugé par la Haute cour militaire », a affirmé Me Ngomo.Les parties civiles ont aussi demandé le renvoi du colonel Daniel Mukalay de la Police Nationale Congolaise. Ce dernier fut ancien inspecteur général à la direction des renseignements et services spéciaux de la police au moment des faits. Il a été condamné en appel en 2015 à 15 ans de prison pour assassinat de Chebeya et Bazana. 


« La peine de 15 ans de prison infligée à Mukalay continue toujours à énerver les parties civiles. 15 ans de prison, nous avons trouvé que c’est dérisoire par rapport aux faits lui reprochés. Dans l’arrêt de la Haute cour, Mukalay avait été reconnu coupable de l’assassinat de nos deux défenseurs des droits de l’Homme Floribert Chebeya et Fidèle Bazana. Et donc, 15 ans de prison pour cette infraction, c’est quand même dérisoire. Vous avez suivi le dossier Rossy Mukendi. Le lieutenant-colonel Carine Lokeso a été reconnue coupable de l’assassinat de Rossy Mukendi. 


Elle a été condamnée à perpétuité et chassée de la Police. Si nous comparons les deux peines, il y a quand même de choses à dire. Sur le plan pénal, il y a le principe de non bis in idem [On ne peut juger une personne deux fois pour les mêmes faits ndlr]. Nous sollicitons cette fois-ci au chef de l’État de révoquer carrément le colonel Mukalay. Il ne demeure pas pour autant qu’il est toujours policier. Quand il comparaît aux audiences, il est toujours porteur de ses galons et de sa tenue de la police », a indiqué Me Ngomo.
Pour lui, le maintien de Mukalay à la police constitue « une source d’insécurité pour les avocats des parties civiles » qui suivent ce dossier depuis plus de 10 ans. 


S’exprimant sur le réquisitoire du ministère public, Me Ngomo a exprimé la satisfaction des parties civiles sur les peines sollicitées contre Christian Ngoy Kenga Kenga et Jacques Migabo ainsi que l’acquittement de Paul Mwilambwe. 


Pointé du doigt comme étant le commanditaire principal de l’assassinat de Chebeya et Bazana, J. Numbi, ancien chef de la police congolaise, est en cavale depuis le mois de mars de l’année passée.

7sur7.cd

 

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