Le ministre de l’économie nationale a été destitué depuis le mercredi 30 mars dernier par la majorité de députés nationaux. Abandonné en dernière minute, Justin Kalumba qui a quitté la salle avant même la fin du vote n’a bénéficié que du soutien de 72 députés nationaux sur les 500 que compte l’assemblée nationale.

OKapinews.net a mené des enquêtes pour comprendre les raisons d’une destitution visiblement programmée d’un membre du gouvernement pourtant appartenant à la majorité présidentielle.


Cinq choses sont à retenir au sujet de cette destitution qui éclabousse la famille politique de Félix Tshisekedi.

Les promesses de Mboso

Critiqué et accusé de bloquer le contrôle parlementaire, Christophe Mboso avait promis lors de son discours d’ouverture de la session de mars de veiller à la programmation systématique des initiatives de contrôle jugées recevables.

‘’Les Honorables députés se sont montrés très critiques envers le bureau au sujet de leurs initiatives de contrôle parlementaire et souhaitent exercer pleinement leurs prérogatives en matière de l’action de l’exécutif. Votre bureau vous a entendu chers collègues, il veillera à la programmation systématique, chaque mercredi, de vos initiatives de contrôlé jugées recevables afin de vous permettre d’exercer vos prérogatives constitutionnelles’’, avait annoncé avec grande pompe le président de l’assemblée nationale.

Au sujet de ce cas précis, une source influente de l’union sacrée affirme que Christophe Mboso avait proposé que cette motion de défiance suive la procédure normale jusqu’au vote.

Mais, seulement, le speaker de la chambre basse du parlement ne s’attendait pas à une destitution étant donné que l’union sacrée est majoritaire à l’assemblée nationale.

‘’Le président de l’assemblée nationale, visiblement convaincu de la majorité de l’union sacrée avait rassuré que le Ministre n’allait pas tomber, voilà pourquoi il avait voulu que cette motion de défiance soit débattue et voté pour taire les plaintes des élus nationaux sur le blocage des initiatives de contrôle. Seulement, la fin nous a tous confondu’’, dit notre source qui a requis l’anonymat.

Les relations tendues entre Modeste Bahati et ses délégués au Gouvernement

Depuis un certain moment, les relations entre Modeste Bahati et ses délégués au gouvernement ne sont plus rassurantes.

Le président du Sénat n’avait plus le contrôle de ses troupes qui travaillaient désormais pour trouver des béquilles en dehors de l’AFDC-A. Ce, dans le souci non seulement d’échapper au contrôle de l’autorité morale, mais aussi de se maintenir au gouvernement.

Bon nombre de congolais s’interroge sur le silence des députés nationaux de l’AFDC-A lors du débat autour de cette motion de défiance.

Le silence a démontré qu’il y avait un malaise en interne, dit notre source.
‘’Le Ministre s’est senti abandonné à la dernière minute. Le silence des élus de l’AFDC était un coup pour Jean-Marie Kalumba. Il l’avait personnellement senti, voilà pourquoi, il a décidé de quitter la salle avant même de la plénière’’, déclare notre source
A l’AFDC-A, les hauts cadres sont au courant de la situation.

‘’Modeste Bahati a des soucis avec ses ministres. Les relations ne sont plus au beau fixe. Je peux vous assurer que la Ministre du Portefeuille et celle du Travail sont devenues ingérables. Elles veulent sortir du contrôle du Président du Sénat alors qu’elles sont au gouvernement grâce à lui’’, dit un cadre de la famille politique de Modeste Bahati.

La campagne médiatique du Ministre contre les députés nationaux

Peu avant le débat général sur cette motion de défiance à l’assemblée nationale, des journalistes, engagés par le cabinet du Ministre selon quelques députés, ont alimenté les réseaux sociaux avec des accusations à charge des signataires de cette motion.

Selon ces professionnels des medias, les députés signataires étaient corrompus par les expatriés, particulièrement les libanais et indiens pour faire partir le Ministre.

Cette campagne médiatique a desservi le Ministre Kalumba car les députés, même non signataires ont pris cette cause en main pour faire partir le patron de l’économie.

Les fausses signatures et l’échec du débat sur la procédure

Des fausses signatures ont été descellées dans cette motion de défiance. Des non-députés ont apposé leurs signatures. Kalumba et ses proches croyaient obtenir le rejet de la motion avant même le débat général étant donné que la fraude corrompt tout.

Une plainte du Ministre a été déposée à la cour de cassation pour dénoncer le faux en écriture, le président de l’assemblée nationale saisit, toutes les batteries étaient en marche pour le rejet.

Selon notre source, Christophe Mboso a surpris tout le monde en décidant de poursuivre la procédure malgré le faux en écriture.

‘’C’est quand le président Mboso a décidé de poursuivre le débat que Kalumba et tous les autres ont compris qu’il y avait trahison quelque part et que les choses étaient déjà réglées d’avance’’, explique notre source.

Difficile mission de sauvetage

Des réunions organisées au sein de l’union sacrée pour tenter de sauver Jean-Marie Kalumba n’ont pas abouti.

Face à Bahati, Mboso, Sama, Bemba et Kabuya, les députés ont été catégoriques. La mission de sauvetage entamée par le présidium de la famille politique de Félix Tshisekedi était quasiment impossible, d’où la surprise désagréable.

okapinews

 

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