« Ici, je suis comme à la maison. Ici c’est chez moi », déclare en russe Jean Claude Sangwa. C’est une rencontre sans doute inattendue dans les rues de Lougansk, fief des séparatistes du Donbass en Ukraine. Dans une vidéo postée sur le compte Telegram de propagande prorusse WarGonzo, fort de plus d’un million d’abonnés, un jeune africain en tenue militaire fait figure de héros du jour sous le titre « un Africain dans la milice de Lougansk ».

Un Africain qui défend les intérêts de la Russie


De la République Démocratique du Congo au Donbass, le parcours de Jean Claude Sangwa est passé par la Russie. « Je suis à Lougansk en tant qu’étudiant. D’abord j’étais à Rostov [NDLR, dans le sud de la Russie et près de la frontière avec l’Ukraine] où j’ai étudié le russe pendant un an puis je suis venu ici ». Depuis l’an dernier, cet étudiant congolais de 27 ans est inscrit en économie à l’université de Lougansk.

Il faut partie de la cohorte d’étudiants étrangers et notamment africains partis faire leurs études en Russie, sauf que lui est arrivé à Lougansk, au coeur d’une des deux républiques séparatistes pro-russes du Donbass en rupture avec Kiev depuis 2014.
Pourquoi a-t-il intégré la milice de Lougansk ? Parce que « le monde entier combat la Russie ». Selon ses propres dires, Jean Claude n’est pas le seul à avoir franchi le pas. Deux autres amis étudiants du Congo comme lui et de Centrafrique, auraient eux aussi rejoint la milice locale.J’ai entendu l’information sur Internet que nos ennemis ont pris nos papiers militaires en disant que j’étais mortJean Claude Sangwa, étudiant africain enrôlé dans la milice de Lougansk

J’ai entendu l’information sur Internet que nos ennemis ont pris nos papiers militaires en disant que j’étais mortJean Claude Sangwa, étudiant africain enrôlé dans la milice de Lougansk

Jean Claude Sangwa n’est pas totalement inconnu dans ce conflit. Aux dernières nouvelles, à en croire les autorités ukrainiennes, il était mort… En effet, sa photo et son identité ont circulé quelques jours après le début de l’agression russe et ses bombardements massifs en Ukraine, le 24 février sur le compte tenu par le ministère de l’Intérieur qui rend public les documents voire les visages de soldats russes tués ou capturés, officiellement dans le but d’en aviser leurs familles qui chercheraient à avoir des nouvelles.

« J’ai entendu l’information sur Internet que nos ennemis ont pris nos papiers militaires en disant que j’étais mort », raconte-t-il. L’image de ces papiers a été publiée sur les réseaux sociaux comme preuve de sa disparition. Heureusement pour lui, il n’en est rien.

D’après le quotidien britannique The Guardian qui raconte son histoire, Jean Claude Sangwa a combattu deux mois. Désormais il patrouille dans les rues de Lougansk dans les rangs de la milice.La trajectoire de Jean Claude Sangwa, parti d’Afrique pour des études en Russie et dans les pays voisins, rappelle celle de centaines de milliers d’étudiants Africains boursiers du temps de l’Union Soviétique depuis les années 1950 jusqu’à la chute de l’URSS. Aujourd’hui les flux d’étudiants africains sont sans commune mesure par rapport cet « âge d’or », mais cette tradition reste présente notamment en Russie et en Ukraine.
Le choix de Jean Claude Sangwa de s’enrôler dans la milice de Lougansk tranche radicalement avec ceux de centaines d’étudiants africains qui dès le matin du 24 février, se sont trouvés piégés par les frappes russes et l’invasion de l’Ukraine et ont dû fuir, aux côtés des civils ukrainiens, vers les pays de l’Union européenne.Avec 30 C° à l’ombre, les conditions à Lougansk en ce moment sont très confortables pour les AfricainsPour le propagandiste de WarGonzo, le cas de Jean Claude Samba qui se dit chez lui à Lougansk est une aubaine. « Avec 30 C° à l’ombre, les conditions à Lougansk en ce moment sont très confortables pour les Africains », plaide ironiquement WarGonzo. Et de conclure « qui, sinon les Africains, devrait aider dans la guerre contre les racistes ukrainiens ! » Les racistes ukrainiens ? Un argument qui n’est basé sur aucun fondement concret mais qui fait écho aux soi-disant « nazis ukrainiens » qui contrôleraient l’Ukraine, selon la propagande du maître du Kremlin Vladimir Poutine./mediascongo.net

 

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