En attendant, le resserrement d’un front interne s’impose aux Congolais !


Sans chercher les mots, le Président congolais a dénoncé pour une nouvelle fois, l’agression de son pays par le Rwanda. Félix Tshisekedi l’a fait savoir dans son discours, du haut de la tribune de la 77ème session de l’Assemblée générale des Nations unies, le mardi 20 septembre à New York.


Dans ce speech fermede près de quarante minutes (un record ?), le Chef de l’Etat congolais, sur un  ton sévère, a informé la terre entière, à partir de New York, que pour la énième fois l’armée rwandaise, opérant sous couvert du M23, mouvement rebelle identifié à ce jour comme un mouvement terroriste, s’emploie inlassablement à déstabiliser la RD Congo, par sa partie Est. En l’espèce, la province du Nord-Kivu, en proie à une insécurité chronique et endémique depuis plus de deux décennies.


Face à cette identité du M23 clairement connue, Félix Tshisekedi ne demande pas mieux aux Nations Unies, que de s’impliquer dans la mise en œuvre, aussi bien des recommandations de la Coalition globale contre l’Etat Islamique dont la RD Congo est membre ; que de celles du processus d’Aqaba en Jordanie. « Les déclarations d’intention et les proclamations de foi sans action collective rigoureuse sur le terrai ne suffiront jamais pour éradiquer le terrorisme« , souligne le Chef de l’Etat congolais dans son discours.


Toujours en rapport avec la situation dans l’Est, Fatshi rappelle que le mal sécuritaire continue à ronger le pays. Ce, en dépit des efforts internes tenaces, de la présence massive des militaires onusiens au Congo et du soutien diplomatique de près de 23 ans, de la plus grande organisation planétaire.


« Afin d’éradiquer définitivement l’insécurité, restaurer une paix durable et assurer une paix la sécurité à l’Ets de la RDC, plusieurs Accords ont été signés avec les groupes armés et même avec les pays voisins sous la garantie de la communauté internationale. Des mécanismes nationaux et internationaux ont été crées. Toutes ces perspectives de règlement définitif de conflit n’ont duré que l’espace de quelques mois. Vite, l’architecture s’est fissurée et l’édifice s’est écroulé. Et on recommence toujours avec les mêmes tragédies« , fait remarquer Félix Tshisekedi dans son allocution, prononcée sur un ton de révolte (légitime ?).


Dans ce discours qui gagne en cohérence de bout en bout, le Président congolais rappelle, par ailleurs, son engagement dans la voie de réconciliation avec les neuf pays limitrophes de la RD Congo, pour justement, ramener la paix dans la sous région. Dans cette croisade pour la paix, Félix Tshisekedi dit avoir privilégié la concertation permanente sur des questions d’intérêt commun, la conclusion des accords de coopération sécuritaire et de partenariat économique ainsi que la réalisation des projets de développement pour les populations des neuf pays.


Cependant, il se trouve qu’à ce jour, certains pays voisins de la RD Congo ne croient pas en leurs propres engagements. A preuve, ils apportent leur soutien logistique aux différents groupes armés, reconnus auteurs des crimes contre l’humanité dans l’Est et le Nord-est de la RD Congo. Cas du Rwanda qui, une fois de plus, est reconnu depuis le mois de mars dernier, comme pays agresseur du pays de Félix Tshisekedi. Ce, par des incursions à visage à découvert des forces armées. Conséquence : certaines localités de la province congolaise du Nord-Kivu, sont à ce jour sous occupation  du M23, soutenu par le régime de Kigali.


UN INACTIVISME SUSPECT ?


Que Félix Tshisekedi ait dénoncé l’agression de la RD Congo par le Rwanda à New-York, il n’aura pas en réalité, donné de l’info à la communauté internationale. Car, celle-ci est sans ignorer la présence des soldats RDF sur le sol congolais. Dès lors que l’occupation rwandaise énerve les dispositions du Droit international et met désormais à mal, l’intégrité du territoire congolais, le silence de la communauté internationale suscite plusieurs questions. Entre autres, celle de savoir ce que cache cet inactivisme suspect des puissances mondiales.


Comment comprendre autrement, l’immobilisme des Nations unies face à la question souverainiste de la RD Congo, quand on sait que sa mission originelle est d’assurer la paix et la sécurité à travers le monde ? La RD Congo, faut-il le reconnaître, est au centre de l’enjeu international. Les intérêts déterminant les relations entre les Etats, doit-on dès lors, conclure que la Communauté internationale a plus d’intérêts à préserver au Rwanda qu’en RD Congo ?


Vu de certains observateurs congolais, la communauté internationale a choisi son camp, dans ce conflit qui oppose la RD Congo au Rwanda. D’autres pensent que la Communauté internationale joue le jeu de l’agresseur. Pour les partisans de cette thèse, l’occupation des localités du Nord-Kivu par le mouvement terroriste M23, parrainé par l’armée rwandaise, participe à la matérialisation du projet de balkanisation de l’immense territoire rd congolais.


L’indifférence manifeste de la communauté internationale vis-à-vis de la question rd congolaise, s’est davantage fait remarquée le mardi dernier à New-York. De tous les différents chefs d’Etat et de Gouvernement qui se sont succédé au micro de cette 77ème assemblée générale de l’ONU, personne n’a évoqué clairement la situation sécuritaire en RD Congo. Sauf le patron de l’administration onusienne, António Guterres.


Doit-on dès lors, penser à une « erreur matérielle » ou à une simple « omission » involontaire ? Peu importe l’hypothèse. Dans l’un ou l’autre cas, ce silence parait bien révélateur. Il renseigne, sans équivoque, sur l’attitude des dirigeants du monde vis-à-vis de la situation rd congolaise. Soit, qu’ils la banalisent, soit qu’ils cautionnent l’entreprise criminelle et expansionniste de l’agresseur rwandais.


LE RESSERREMENT DU FRONT INTERIEUR, PLUS QU’UN IMPERATIF


 Hier comme aujourd’hui, le pouvoir politique en RD Congo et l’enjeu de la défense de l’intégrité du territoire du pays, se jouent à l’Est. Sans circonlocutions, le Président Félix Tshisekedi a demandé aux Nations Unies de prendre ses responsabilités pour que le pays retrouve la paix. Pourvu qu’il soit entendu !


La simple dénonciation suffit-elle pour pousser la Communauté internationale à agir dans le sens des attentes des Congolais ? La réponse est sans doute non. Partant, plus d’un analyste estime qu’il appartient désormais, aux dirigeants congolais, de créer un véritable rapport de force, afin de pousser la Communauté internationale à agir. Ce rapport de force passe inéluctablement par le resserrement d’un front intérieur, voulu plus qu’un impératif. A tous égards, la situation dans l’Est de la RD Congo, met en évidence la problématique de l’enjeu, à la fois géopolitique et géostratégique. D’où, la nécessaire et véritable Union sacrée des Congolais, toutes appartenances politiques et confessions religieuses confondues, pour défendre la cause commune.. Grevisse KABREL

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