Les Congolais sondés placent en tête Ensemble pour la République avec 44%, l’UDPS (38%) vient à la 4ème place, derrière l’Ecidé (42%) et le MLC (38,1%).
Selon un récent rapport du sondage conjoint entre le Bureau d’études, de recherches, et de consulting international (Berci) et le Groupe d’études sur le Congo (GEC) de l’Université de New York rendu public en août dernier, les Congolais sondés sur les partis et regroupements politiques placent en tête Ensemble de Moïse Katumbi avec 44% d’opinions favorables. Il est suivi de l’Engagement pour la citoyenneté et le développement (Ecidé) de Martin Fayulu (42%), le Mouvement de libération du Congo (MLC) et l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) respectivement à 38,1 et 38%. D’après cette étude, le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi, réalise son plus mauvais score en termes d’opinions défavorables (51%) depuis son avènement au pouvoir en janvier 2019. Mais ce score comparé avec celui obtenu en décembre 2021, le chef de l’Etat engrange 11 points de plus. Sa cote de popularité passe de 29% d’opinions favorables à presque 40%. Malgré cela, sa cote reste tout de même en deçà de ses 63% de mars 2019.
Ledit sondage concerne entre autres le fonctionnement actuel des institutions de la République. Les Congolais ne sont pas satisfaits du fonctionnement de ces institutions, précise le Rapport. 17% seulement des sondés soutiennent « fortement la manière dont le président de la République travaille » ; alors que 37% autres la soutiennent « moyennement » et près de 45% « pas du tout« . Aujourd’hui, 54% des répondants souhaitent que le prochain président se comporte beaucoup plus comme un « chef d’État qui arbitre et fixe les orientations » plutôt que comme un » chef de gouvernement très présent dans la politique intérieure » (46%).
Le fonctionnement actuel des institutions de la République ne satisfait pas les Congolais. Ils ne sont par exemple que 17 % des répondants à soutenir « fortement la manière dont le président de la République travaille » ; 37 % autres la soutiennent « moyennement » et près de 45 % » pas du tout« . Aujourd’hui, 54 % des répondants souhaitent que le prochain président se comporte beaucoup plus comme un « chef d’État qui arbitre et fixe les orientations » plutôt que comme un « chef de gouvernement très présent dans la politique intérieure » (46%).
46,5% DES SONDES SOUHAITENT LA SUPPRESSION DE LA GRATUITE DE L’ENSEIGNEMENT
Les sondés n’ont pas été, non plus, tendres avec la gestion du Premier ministre Sama Lukonde Ainsi seulement 11% des répondants soutiennent « fortement » sa gestion, 30% « moyennement » et 46 % ne la soutiennent « pas du tout ». Il en est de même de son gouvernement qui ne rassure pas non plus, selon les répondants. Par conséquent, seulement 37,5% des Congolais sondés lui font confiance. La majorité des personnes interrogées (40%) considère d’ailleurs qu' »il est important pour les citoyens de pouvoir demander des comptes au gouvernement« . Et pour 35% autres, l’importance, c’est plutôt d’avoir un « gouvernement qui peut faire avancer les choses« . Tout compte fait, toutes les personnes interrogées voudraient voir le gouvernement rencontrer plusieurs défis dans différents secteurs de la vie nationale. dans l’ordre des priorités suivant :, sécurité (25%), social (20%), infrastructures (routes, eau et électricité, 16%), économie et emploi (14%) et « programme de développement des 145 territoires » (7%).
Concernant les soins de santé, près de 74% des Congolais sondés trouvent nécessaire la mise en œuvre de la couverture santé universelle. En revanche, la gratuité de l’enseignement de base, quoique soutenue par 53,5% des répondants, n’a pas le même engouement. En effet, ils reconnaissent la faible qualité de l’enseignement dans les établissements publics que cette mesure entraîne. Pour pouvoir relever le niveau de l’enseignement, 46,5% souhaitent sa suppression.
LE PARLEMENT EST LOIN D’ETRE LE MIEUX LOTI
Sur le plan socio-économique, ils sont désormais 66% des Congolais interrogés à affirmer que « les choses ne vont pas généralement dans la bonne direction dans le pays » contre 34% des Congolais optimistes, alors qu’ils étaient majoritaires à penser le contraire à l’arrivée du président Tshisekedi au pouvoir. Ainsi, par exemple, contrairement aux Congolais qui pensent que la situation économique actuelle des ménages est meilleure qu’il y a trois ans (10%), près de 33% des répondants estiment, eux, que rien n’a changé et 31,5% estiment que la situation est moins bonne et 11% considèrent que « la situation s’est plutôt détériorée« .
Le Parlement est loin d’être le mieux loti. L’Assemblée nationale obtient quelque 32% de cote de confiance et la manière dont son président Christophe Mboso gère cette chambre basse est jugée totalement satisfaisante par seulement 9% des Congolais sondés, soit quatre points de moins que le score attribué à la gestion de Modeste Bahati au Sénat. D’ailleurs, précise le Rapport Talatala, le baromètre de l’activité parlementaire et de l’action du gouvernement congolais, a relevé, début juillet, que les députés nationaux étaient très concentrés à traiter les matières politiques au détriment de questions sociales très souvent abandonnés dans le tiroir des arriérés législatifs.
LES SONDES NON SATISFAITS PAR LA LUTTE CONTRE LA CORRUPTION
A tout prendre, la majorité des Congolais sondés mettent en cause toutes les institutions de la République sur l’absence d’informations disponibles concernant leur action. Ils sont 62 % à le penser pour les assemblées provinciales ; 63 % pour le gouvernement central et quasiment 62 % pour l’Assemblée nationale. À titre illustratif, pour ce dernier cas, en dépit des efforts de Talatala pour documenter le sens de vote des députés nationaux, les chiffres officiels sur le vote et la présence des députés aux plénières demeurent inaccessibles.
La lutte contre la corruption est jugée non satisfaite par les sondés. Au moins quatre personnes interrogées sur dix estiment que les principales institutions du pays ou leurs animateurs sont « très corrompus » : gouvernement national (41%), députés provinciaux (42,2%), parlementaires nationaux (45,6%), tribunaux 45,7%). Chargée d’assurer la sécurité de la population et de leurs biens, la Police nationale congolaise (PNC) trône en tête des institutions les plus corrompues pour 48% des répondants. En d’autres termes, les institutions chargées de rédiger les lois au niveau national et provincial et celles chargées de faire respecter la loi sont perçues comme étant parmi les cinq institutions les plus corrompues, révèle le Rapport du sondage.
LA COTE DE POPULARITE DE LA CENI AU PLUS BAS
La cote de popularité de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) est au plus bas. Seulement 39% des Congolais sondés affirment avoir confiance dans la Centrale électorale pour organiser des élections de manière crédible, libre et transparente. Aujourd’hui, Denis Kadima, le nouveau président de la Ceni, est plus impopulaire avec plus de 42% d’opinions défavorables que son prédécesseur Corneille Nangaa (38%) en 2016.
Les Congolais sondés se sont également exprimés sur les partis et regroupements politiques. Ils placent en tête Ensemble de Moïse Katumbi avec 44% d’opinions favorables, suivi de l’Engagement pour la citoyenneté et le développement (Ecidé) de Martin Fayulu (42%), le Mouvement de libération du Congo (MLC) et l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) respectivement à 38,1 et 38%.
Le présent sondage a été réalisé du 25 février au 7 juin 2022 auprès de 5.512 personnes âgées de 18 ans et plus. Il a concerné 493 sites d’enquêtes répartis dans les 26 provinces du pays. C’est la deuxième enquête d’opinion nationale menée conjointement entre le Bureau d’études, de recherches, et de consulting international (Berci) et le Groupe d’études sur le Congo (GEC) de l’Université de New York. Une première en association avec Ebuteli, partenaire de recherche du GEC en RDC.
Kléber KUNGU