Le jour où l’Empereur César Auguste devait être assassiné il vit parmi ses bourreaux son propre fils et il s’exclama « Tu quo que fili mi !», qui se traduit en français par « Toi aussi mon fils ! ». L’état de siège instauré par le président Felix Tshisekedi accomplit justement le vaste complot visant à assassiner la RD Congo en tant qu’état par la réalisation du plan de la balkanisation de ce pays qui peinait d’aboutir faute d’un éclaireur issu du fond secret de la maison, celui du genre du fils de l’Empereur César.
L’état de siège est la plus haute trahison qu’un chef de l’état n’aurait plus jamais tolérée. Malheureusement, le fils prodigue a choisi de passer de trahison à trahison. Par l’état de siège, le M23 s’est vu offrir l’opportunité de progresser à pas de géant dans l’avancée de sa guerre d’occupation. Ses infiltrés inondant les rang des FARDC se sont vus revêtir le plein pouvoir de vie et de mort sur la population ainsi livrée à sa merci : les massacres des civils ont d’emblée triplé d’ampleur à Béni et en Ituri, c’est alors que le M23 implante officiellement sa capitale et son drapeau à Bunagana, les ADF débordent alors jusqu’à Mambasa où ils ne rêvaient pas parvenir dans une si grande facilité, CODECO prend le courage de publier le déploiement de ses combattants dans toutes les localités de référence du territoire de Djugu…
L’état de siège donne le plein pouvoir aux militaires qui prennent le goût du pouvoir et de l’argent jusqu’à envier le fauteuil de Felix lui-même
Vraiment Felix Tshisekedi a choisi de passer de trahison à trahison. Et comme si l’offre faite jusque-là au M23 ne suffisait pas, il fallait maintenant inviter officiellement les sponsors du M23 à venir l’appuyer ouvertement. Voilà le sens de l’invitation des forces de la Communauté de l’Afrique de l’Est. Le commandant des contingents kenyans de ces forces a levé toute équivocité. Quand le président Felix tente d’endormir l’opinion congolaise que les militaires kenyans sont entrés pour bouter dehors les terroristes du M23, le commandant des forces kenyanes fixe les choses en précisant que ses troupes ne s’attaqueront pas au M23, mais érigeront une zone tampon pour empêcher les éclaboussement entre les FARDC et le M23, en attendant la mise au point du processus du dialogue entre les deux parties, comme pour signifier sa mission de protection du M23 contre les traques de l’armée gouvernementale congolaise.
C’est donc à juste titre que le compatriote Musavuli Balinande interpelle le président Felix en ces termes clairs pour son propre salut, car en pensant sacrifier les pauvres congolais, il met lui-même sa tête en jeu :
SI VOUS CROISEZ LE PRÉSIDENT FÉLIX-ANTOINE TSHISEKEDI TSHILOMBO SUR VOTRE CHEMIN, DITES-LUI CECI A PROPOS DE SON INTERMINABLE ÉTAT DE SIÈGE :
1. Si Félix Tshisekedi espère pacifier l’Est de la RDC par l’état de siège, qu’il arrête de rêver. C’est sous l’état de siège que les forces négatives se baladent aisément, étendent le périmètre de leurs exactions et répandent la désolation à grand échelle.
2. Si Félix Tshisekedi croit aux rapports des autorités de l’état de siège, qu’il se ravise. Un militaire ne s’autoflagelle pas, surtout lorsqu’il trouve son compte dans la mission lui confiée.
3. Si Félix Tshisekedi espère connaître la réalité de terrain à partir des membres du gouvernement, qu’il sache que tous les officiels sont de l’USN. De ce fait, ils ont peur de présenter à leur chef de file un rapport susceptible de l’énerver. Ils préfèrent donc le flatter.
5. Si Félix Tshisekedi attend la bonne version de son entourage sur l’état de siège, il restera longtemps dans l’erreur. Le graissage que reçoivent régulièrement ses influenceurs privés bien identifiés les enchaîne.
5. Si Félix Tshisekedi maintient l’état de siège par peur du ridicule lié au fiasco, qu’il sache que ce ridicule sera plus dévastateur la veille des élections. S’il se ressaisit longtemps avant le face-à-face avec la population, il pourra bénéficier des effets d’oubli de celle-ci.
6. Si Félix Tshisekedi espère faire honneur aux forces de sécurité en leur faisant une passe, qu’il voie à quel point les tensions déchirent les rangs de l’armée et de la police. Le feuilleton Yav-Ndima en est une illustration convaincante. Les frustrés et les nantis ne se réconcilieront plus jamais.
7. Si Félix Tshisekedi se sert de l’état de siège pour récompenser ses alliés les plus sûrs, qu’il comprenne qu’on ne construit pas une amitié en en détruisant des milliers. Mettre sur le banc de touche tous les politiciens des provinces entières radicalise ceux-ci en bloc contre le régime, et c’est dangereux.
8. Si c’est par l’état de siège que Félix Tshisekedi veut essayer la politique des gouverneurs non-originaires, sait-il que de la légitimité locale de ses représentants en province dépendra aussi la sienne ? Au moment de la campagne électorale, l’image de Félix Tshisekedi court le risque d’être porté seulement par des « étrangers ».
9. Si Félix Tshisekedi croit faire respecter la RDC par le biais de son armée, il se trompe. L’état de siège a montré à quel point les FARDC sont une passoire et une tour de Babel qui n’arrête aucun plan contre la République.
10. Si Félix Tshisekedi croit sécuriser son pouvoir en octroyant des privilèges aux officiers, il est vraiment à côté. La gestion des provinces a fait naître chez eux le goût du pouvoir. L’envie pour eux d’aller plus haut peut générer un coup d’État.
Donc, la levée de l’état de siège s’impose. Plus tôt cela se fera, mieux ce sera. Et le trop tard n’est plus loin. Celui qui conseille le contraire au Président Félix ne l’aime pas.
