Tshala Muana est morte ce samedi 10 décembre à l’âge de 64 ans à Kinshasa. Surnommée « Mamu Nationale » et « la reine du Mutuashi », un genre traditionnel du Kasaï, Tshala Muana était également très connue en Afrique de l’Ouest, notamment au Bénin.

Choriste d’abord aux côtés de Laurent Galans, puis avec l’orchestre Minzoto Wella Wella, Tshala Muana devient danseuse dans le groupe de la chanteuse M’pongo Love, puis celui d’Abeti Masikini à Kinshasa. C’est plutôt en Côte d’Ivoire que la Congolais devient chanteuse, propulsée par son compatriote, le guitariste Souzy Kaseya, rapporte notre correspondant à Kinshasa, Kamanda wa Kamanda Muzembe.

C’est ainsi qu’est né le Mutuashi, une musique traditionnelle du Grand Kasaï. « Elle savait magnifier cette culture de notre pays, témoigne le journaliste Jean-Marie Kassamba. C’était une grande dame, un cœur, une grande professionnelle, une femme de convictions. Personne ne parlera de la culture Luba [nom de la tribu de Tshala Muana, NDLR] On l’appelait "Mamu Nationale", parce qu’elle incarnait justement cette maternité. »

En 1997, Tshala Muana rentre au pays pour militer aux côtés du nouveau président Laurent-Désiré Kabila. Elle devient députée grâce à ce dernier et à son combat pour les femmes, mais elle est vite rattrapée par sa première passion, la musique. « L’album Malu qui annonce avec fracas son retour sur scène, explique Mamie Ilela, de la Radiotélévision nationale congolaise. "Mamu Nationale" quitte la terre des hommes à 64 ans, dont plus de 40 de carrière musicale. »

Intronisée par les chefs coutumiers du Grand Kasaï pour sa contribution à la valorisation de la culture Luba, du nom de sa tribu, Tshala Muana a reçu plusieurs décorations tout au long de sa carrière musicale.

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Grand succès en Afrique de l'Ouest, notamment au Bénin

À Cotonou, où elle s’est produite plusieurs fois en concert, Tshala Muana était omniprésente dans la programmation des radios et des boîtes de nuit. Son décès rappelle des souvenirs aux mélomanes des années 1980 et bien au-delà, rapporte notre correspondant à Cotonou, Jean-Luc Aplogan.

« Mon papa m’a montré une photo avec Tshala Muana, c’était lors d’un concert à Cotonou », raconte un passant. « Quand on faisait les soirées, quand il n’y a pas de titres de Tsahala Muana, il n’y a pas de soirée », résume un autre. « Quand ma maman l’entendait chanter, elle nous demandait d’augmenter le volume de la radio » ; « tout d’abord, elle est belle, elle chante bien, elle danse bien… »

Pour les Béninois, une reine est morte : celle du Mutuashi, une danse avec jeu de bassin, coup de reins, nombril dévêtu, et jupe fendue sur le côté. Une chorégraphie ou une séquence Mutuashi sur scène était toujours parmi les moments forts des concerts de Tshala Muana, qui déclenchaient beaucoup de fantasmes dans le public.

Il n'y a pas que la danse. Dans un de ses tubes, la chanteuse rassure une rivale qui lui vole son homme et lui dit, « Amina, je ne vais pas te garder rancune, l’homme est comme un lit d’hôpital qui reçoit tous les malades »

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