Seulement "peut-être 15 % de la politique implémentée au niveau du gouvernement" étaient du fait du Front commun pour le Congo (FCC), déclare Patrick Nkanga, membre du bureau politique du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), invité du Magazine FACE-À-FACE sur TOP CONGO, consacré au bilan du président Félix Tshisekedi, 4 ans après son accession au pouvoir. 







"Nous avions des décisions majeures prises au niveau du Conseil des ministres. En l'état, il y avait une influence prépondérante du président de la République" , pointe-t-il.


Discutable 


"C'est discutable (de conclure que le FCC partage son bilan) parce qu'il y avait un président de la République qui inscrivait clairement sa vision, dirigeant les conseils des ministres", estime Patrick Nkanga.


"Les choses se sont faites sur les orientations du président de la République. Par exemple, lorsque le gouvernement Ilunkamba entre en danse, il y a déjà un programme bien défini qui est celui des 100 jours. (Celui-ci) n'a jamais été un programme du gouvernement de coalition. C'est un programme dont le financement avait été débloqué et géré par la présidence, lequel a hérité le gouvernement Ilunkamba. Vous savez tout ce qui s'en est suivi en termes de détournement de fonds et de procès. Ce n'était pas un projet porté par la Coalition, mais par le président de la République et son cabinet" , martèle-t-il.


"Le Premier ministre Ilunkamba avait financé une seconde fois ce projet parce que les premiers montants disponibilisés, n'ont jamais été retracés d'ailleurs jusqu'aujourd'hui. Donc, lorsque je dis que c'est discutable, c'est par rapport aux pesanteurs de cette nature-là", souligne l'ex-conseiller politique de Joseph Kabila.


"Il y a beaucoup d'autres choses qui ont été portées au niveau de l'institution président de la République et qui ne faisaient pas toujours l'objet d'une politique programmée du gouvernement. Il y a eu également beaucoup de sujets de divergences. C'est cela même qui a fait que nous en arrivions à une dislocation de la Coalition ", renseigne encore l'ex-président de la Ligue des jeunes du PPRD.


En définitive, "il n'y a pas toujours eu une communion institutionnelle dans la manière d'appréhender le fonctionnement de l'État. Il y avait des désaccords. Certains étaient appelés blocages. Ce n'était pas des blocages, mais plutôt des désaccords institutionnels", précise-t-il.


Des regrets sans doute

"En principe, nous devrions être dans une cohabitation. Cela aurait été la suite logique d'un fonctionnement démocratique", s'élance Patrick Nkanga, dans un élan qui cache mal une espèce de regret.


"À l'issue des élections de 2018, nous aurions pu opter pour (ce) schéma classique, parce que républicain. Nous aurions pu opter pour la cohabitation avec le président Félix Tshisekedi face à un gouvernement où il n'y aurait eu aucun membre de l'UDPS (le parti présidentiel) ni de Cap pour le changement (CACH), plateforme électorale ayant porté l'actuel Chef de l'État au pouvoir", note-t-il.


"Mais le président Kabila avait levé l'option d'une Coalition. Dans son discours. Nous avions donc fait le choix de la raison, c'était la première alternance dans notre pays, nous n'allions (quand-même) pas vouer notre pays à une cohabitation comme dans les grandes démocraties qui en ont déjà l'habitude et qui ont un ancrage du fonctionnement démocratique",  relève le rapporteur du bureau politique du PPRD.


"Malheureusement, ce qui devrait être un élément de solidification de notre démocratie n'a pas été appréhendé de cette manière-là par nos partenaires. La population en pâtit aujourd'hui", estime-t-il

En fin de compte, "le bilan n'est pas positif au regard des attentes du peuple, des promesses que lui-même a faites au peuple", conclut ce cadre du PPRD.


Éric Lukoki 


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