Agression de Patient Mwana Akoli à Kananga : Une escalade des tensions au sein de l'UDPS



 Le climat de tensions internes au sein de l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) a atteint un nouveau sommet avec l'agression de Patien
t Mwana Akoli, de son vrai nom Alvine Tshikoji. Parlementaire debout et figure bien connue de l’UDPS, Patient Mwana Akoli a été violemment attaqué le mardi 1er octobre 2024 à Kananga, au Kasaï. Cet incident souligne les divisions croissantes au sein du parti présidentiel, particulièrement entre les factions dirigées par Augustin Kabuya, secrétaire général actuel, et Deo Bizumi, qui revendique également ce poste.

Une agression politique ou un règlement de comptes interne ?

Patient Mwana Akoli, qui fut autrefois proche de Kabuya, a récemment pris ses distances en affichant son soutien à Deo Bizumi, ce qui a entraîné une scission visible au sein du parti. Dans une déclaration publique publiée sur sa page, Patient Mwana Akoli a accusé les partisans de Kabuya d’être responsables de l’attaque dont il a été victime à Kananga. Il affirme avoir des preuves de l'agression, capturées par sa montre, qui aurait filmé toute la scène.

Dans son message, Patient décrit les détails de l'incident : « Kalala m'a lancé une bouteille à la tête après un mot d'ordre de Kabuya. » Il ajoute que cette attaque aurait été organisée dans le but de l’éliminer physiquement, tout en avertissant que « Kabuya, Mandela, et Kalala devront répondre de leurs actes devant la justice, même céleste. »

Mwana Akoli, fidèle à son image de combattant, ne se dit pas effrayé par ces tentatives d'intimidation. « Ce ne sont pas les intimidations, menaces et arrestations qui vont me faire peur. Je suis combattant et je vais mourir combattant », a-t-il écrit, affirmant qu'il ne lâcherait jamais prise.

Un conflit aux racines profondes

Cette attaque intervient dans un contexte de rivalités accrues au sein de l'UDPS, notamment depuis la montée en puissance de Deo Bizumi, qui revendique la légitimité de son poste en tant que secrétaire général, en opposition à Augustin Kabuya. Kabuya, considéré comme l’un des hommes forts du parti et proche du président Félix Tshisekedi, est accusé par certains membres de l'UDPS, dont Patient Mwana Akoli, de « mauvaise gestion » du parti.

Les dissensions au sein de l'UDPS ne sont pas nouvelles, mais l'agression de Patient Mwana Akoli pourrait marquer un tournant. Il est clair que la bataille pour le contrôle de la direction du parti s'est intensifiée, et cet événement pourrait enflammer davantage les tensions entre les factions rivales.

L’avenir incertain de l’UDPS

Alors que Patient Mwana Akoli attend les résultats de son scanner après l'attaque, ses déclarations mettent en lumière la gravité de la crise qui secoue l’UDPS. Il a averti Kabuya et ses alliés que cet incident ne resterait pas impuni, affirmant avec force que « les acolytes que tu as envoyés à Kananga et toi, vous êtes prévenus ! »

La crise interne à l'UDPS, exacerbée par des luttes de pouvoir et des conflits d'intérêts, soulève des questions quant à l’avenir du parti au pouvoir. Tandis que l’UDPS se prépare pour de nouvelles échéances électorales, ces divisions internes pourraient affecter sa cohésion et sa capacité à mobiliser ses militants.

Conclusion

L’agression de Patient Mwana Akoli illustre une escalade des tensions au sein de l'UDPS, et la situation demeure préoccupante. Le climat de violence, les accusations de tentative d'élimination physique et les rivalités personnelles montrent que le parti, autrefois symbole de résistance sous le régime de Mobutu, traverse une phase délicate de son histoire. Le futur de l'UDPS dépendra de la manière dont ses dirigeants pourront surmonter ces conflits internes et rétablir une unité indispensable à la survie politique du parti.

Reste à voir si les accusations de Patient Mwana Akoli feront l’objet d’une enquête officielle et si la justice, « même céleste » selon ses propres mots, sera rendue.

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