Les-à-côtés de la plénière : Matata Ponyo face aux accusations de l’IGF sur le projet Bukanga Lonzo
Lors de la plénière de l’Assemblée nationale consacrée à l’examen et à l’adoption de la Loi des Finances 2025, un échange tendu a eu lieu entre l’ancien Premier ministre Matata Ponyo et le chef de l’Inspection générale des finances (IGF), Jules Alingete. Prenant la parole par motion, le député national Matata Ponyo a réagi aux accusations de certains de ses collègues qui l’accusaient de mauvaise gestion lors de son mandat, affirmant qu’il n’avait jamais reçu officiellement les conclusions des audits sur sa gestion à la tête du gouvernement.
La réplique de l’IGF : des malversations financières présumées
Peu de temps après cette intervention, Jules Alingete, inspecteur général de l’IGF, a réagi avec fermeté. « J’ai suivi avec étonnement l’intervention de l’honorable Matata Ponyo, » a-t-il déclaré, avant de rappeler que, selon un rapport de l’IGF, Matata Ponyo serait impliqué dans des malversations financières présumées portant sur 208 millions de dollars de fonds publics destinés au projet Bukanga Lonzo. Ce projet, lancé sous le gouvernement Matata, visait à assurer l’autosuffisance alimentaire de la RDC mais n’a jamais atteint ses objectifs, suscitant de nombreuses interrogations sur la gestion des fonds alloués.
Un projet controversé
Le projet Bukanga Lonzo, censé être une vitrine pour le développement agricole en RDC, a connu de nombreux dysfonctionnements. L’IGF a mené plusieurs enquêtes pour comprendre l’utilisation des fonds publics et a conclu à une mauvaise gestion des ressources, ce qui a conduit à la disparition de plusieurs millions de dollars. Ces conclusions, relayées publiquement par Jules Alingete, placent Matata Ponyo sous le feu des critiques et posent la question de la transparence dans la gestion des projets nationaux.
Les enjeux de la transparence
Cette passe d’armes en pleine plénière met en lumière des questions fondamentales de transparence et de responsabilité dans la gestion des finances publiques en RDC. Alors que l’Assemblée nationale examine la Loi des Finances 2025, ces débats autour des précédentes gestions mettent en relief la nécessité d’un contrôle rigoureux pour éviter les détournements et garantir que les fonds publics soient utilisés pour le développement du pays.
Le bras de fer entre Matata Ponyo et Jules Alingete souligne les tensions autour de la gestion passée des projets gouvernementaux et la volonté de l’IGF de rendre compte de l’utilisation des fonds publics. Cette confrontation témoigne aussi des attentes de la population congolaise pour une gouvernance plus transparente et responsable.