Le dimanche 24 novembre 2024, Monseigneur Fulgence Muteba, Archevêque métropolitain de Lubumbashi et Président de la Conférence épiscopale nationale de la RDC, a défié une tentative d’empêchement émanant du Général Eddy Kapend, Commandant de la 22ᵉ Région militaire. Malgré un ordre adressé tardivement à l’aumônier militaire catholique pour interdire la visite pastorale de l’archevêque à la paroisse Saint Sébastien, située au camp militaire Vangu, Monseigneur Muteba a maintenu son programme.
Une visite pastorale sous tension
Malgré les avertissements invoquant des raisons sécuritaires, Monseigneur Muteba s’est rendu dans la paroisse, où il a été accueilli par une foule enthousiaste de fidèles.
« Cet acte d’intimidation constitue un abus manifeste d’autorité », a déclaré l’Archidiocèse de Lubumbashi dans un communiqué publié le même jour.
Le communiqué rappelle que l’ordre du général Kapend enfreint la liberté de religion garantie par la Constitution congolaise ainsi que l’Accord-cadre entre le Saint-Siège et la RDC, qui protège les activités religieuses.
Réactions de l’Église
L’Archidiocèse a dénoncé avec fermeté ce qu’il qualifie de « confusion lamentable » et d’« audace déplacée », regrettant qu’un haut responsable militaire se livre à de tels abus.
Selon les autorités ecclésiastiques, même certains collaborateurs du général Kapend ont exprimé leur désapprobation face à cet ordre, le jugeant inapproprié.
Un message fort au-delà des pressions
Monseigneur Muteba, connu pour son franc-parler et son engagement en faveur de la justice sociale, a utilisé cette célébration pour réaffirmer l’autonomie et la mission de l’Église dans la vie spirituelle et sociale de la RDC.
La tension entre l'Église catholique et les autorités politiques ou militaires n’est pas nouvelle en RDC, où l’Église joue un rôle central dans la défense des droits fondamentaux et l’accompagnement spirituel des citoyens, y compris dans les zones sous contrôle militaire.
Prochaines étapes
L’Église catholique pourrait intensifier ses plaidoyers auprès du gouvernement et des institutions internationales pour garantir un meilleur respect de la liberté de culte dans les régions militarisées. De son côté, l’armée devra clarifier les motivations de cet ordre, qui met en lumière des tensions persistantes entre les autorités civiles, militaires et religieuses dans le pays.