Kinshasa, 10 novembre 2024 – Le débat sur la révision ou le changement de la Constitution en République démocratique du Congo (RDC) s’intensifie, ravivant les tensions politiques et divisant l’opinion publique. Ce dimanche, Augustin Kabuya, secrétaire général de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), a défendu le projet de son parti en faveur d’une "nouvelle Constitution sécurisante et adaptée aux réalités" du pays. Soutenue par le président Félix Tshisekedi, cette réforme vise à doter le pays d’un cadre législatif plus en phase avec les défis contemporains de la RDC.

Une Volonté de Changement au Cœur des Idéaux de l’UDPS

Dans une déclaration publique, Kabuya a insisté sur l'engagement de l’UDPS envers le peuple et l’héritage du fondateur du parti, Dr. Étienne Tshisekedi wa Mulumba. "En ce qui nous concerne, nous tenons à respecter l'engagement pris avec notre peuple et le testament de notre père fondateur," a affirmé Kabuya, soulignant l'importance d’une "nouvelle Constitution" pour la RDC. Le secrétaire général de l’UDPS a également critiqué les voix opposées au projet, rappelant que certains détracteurs avaient eux-mêmes qualifié la Constitution de 2005 de "toxique" lors de son adoption.

Pour Kabuya, il est incohérent que ces mêmes acteurs défendent aujourd’hui un texte qu’ils dénonçaient autrefois. Il a pointé du doigt les "messages de menace, de violence et d’intoxication" que certains utilisent pour manipuler l’opinion publique, estimant que ces tactiques visent à faire obstacle à une réforme qu’il considère cruciale pour la stabilité et le progrès du pays.

Une Société Profondément Divisée par le Projet

La réforme constitutionnelle, dont le président Tshisekedi est l’initiateur, comprend la création d’une commission nationale multisectorielle pour proposer un nouveau texte constitutionnel plus adapté aux réalités congolaises. L’UDPS a officiellement lancé une campagne de sensibilisation pour mobiliser les citoyens en faveur de cette initiative. Toutefois, ce projet a rapidement divisé l’opinion publique et les forces politiques.

Le Front Commun pour le Congo (FCC), principal bloc de l’opposition, rejette fermement la réforme et conteste l’argument du pouvoir, selon lequel la Constitution actuelle serait le fruit d’influences étrangères. Le FCC appelle à une large mobilisation pour contrer ce qu’il perçoit comme une menace pour la stabilité démocratique et l’équilibre institutionnel du pays.

La Voix de la Société Civile et des Églises

Les réactions ne se limitent pas aux partis politiques. La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), influente organisation religieuse, a exprimé ses réserves par la voix de son secrétaire général, Donatien Nshole. Ce dernier a exhorté le président Tshisekedi à écouter les préoccupations de la population plutôt que les "conseils de ses collaborateurs". Pour la CENCO, le processus de révision doit se faire dans une atmosphère de concertation et d'écoute, de façon à garantir que les aspirations populaires soient respectées.

Par ailleurs, des organisations de défense des droits des femmes ont exprimé leurs craintes quant aux répercussions potentielles de cette réforme sur les droits acquis par les femmes congolaises. Ces organisations craignent qu’une nouvelle Constitution puisse omettre certains droits essentiels ou compromettre les progrès réalisés en matière de protection et de promotion des droits des femmes en RDC.

Appel au Respect des Opinions Divergentes

Le ministre d’État à la Justice, Constant Mutamba, a soutenu le projet présidentiel, soulignant la nécessité d’adapter le cadre législatif aux réalités du pays, tout en appelant au respect des divergences d’opinion. "Il est important d’adapter notre cadre législatif aux réalités congolaises, mais nous devons avancer dans le respect des opinions divergentes", a-t-il déclaré, reconnaissant la fracture entre le pouvoir, l’opposition et les organisations de la société civile sur ce sujet délicat.

Un Défi pour l’Avenir de la Démocratie Congolaise

Alors que le débat autour de la révision constitutionnelle se poursuit, la RDC fait face à une question cruciale pour son avenir démocratique. Ce projet de réforme soulève des enjeux fondamentaux pour l’organisation politique, les droits des citoyens et la place de la RDC sur la scène internationale.

Si le gouvernement parvient à convaincre une majorité de l'importance de cette réforme, la RDC pourrait entamer une nouvelle étape de son histoire politique. Cependant, sans consensus, cette révision risque de creuser davantage les divisions internes et de compromettre la stabilité politique du pays.



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