Lors d’une interview sur TOP CONGO FM, Jean-Pierre Bemba, vice-Premier ministre en charge des Transports, a abordé des questions cruciales pour Kinshasa et la République démocratique du Congo, notamment les embouteillages persistants dans la capitale, les projets d’infrastructure et la révision constitutionnelle.
Lutte contre les embouteillages à Kinshasa : des progrès mitigés
Jean-Pierre Bemba a défendu les nouvelles mesures prises pour réduire les embouteillages dans la capitale congolaise, notamment la circulation alternée à sens unique sur certaines artères. Bien qu’il les juge efficaces, il reconnaît que des ajustements sont nécessaires :
« Il y a certainement des réglages à faire, et nous les faisons chaque jour. »
Le vice-Premier ministre a identifié quatre principales causes des embouteillages :
- Mauvaise régulation de la circulation par la police.
- État déplorable des routes secondaires, notamment 19 artères autour du boulevard du 30 juin.
- Mauvaises habitudes des usagers et autorités abusant de leurs privilèges.
- Manque d’infrastructures adaptées.
Pour répondre à ces défis, il a annoncé que des travaux de réhabilitation des routes secondaires débuteraient immédiatement, sur instruction du président Félix Tshisekedi. Ces travaux, menés jour et nuit, devraient être achevés en un mois.
Révision constitutionnelle : une nécessité selon Bemba
Jean-Pierre Bemba s’est également prononcé en faveur d’une révision constitutionnelle, estimant que certains articles de la Constitution actuelle doivent être modifiés pour répondre aux besoins du pays. Parmi les points qu’il souhaite revoir :
- Article 10 : la question de la nationalité congolaise.
- Articles 13 et 51 : la protection des minorités.
- Article 198 : la désignation des gouverneurs et sénateurs.
Il invite au débat en rappelant que la révision constitutionnelle est un mécanisme légal :
« De quoi a-t-on peur ? La Constitution est le reflet d’un compromis. Elle peut évoluer. »
Polémique et tensions politiques
Jean-Pierre Bemba a également dénoncé les discours haineux et les manipulations politiques visant à diviser la population et s’attaquer au régime en place. Il a particulièrement fustigé certains politiciens et membres de l’Église catholique, les appelant à prôner l’unité et la paix en période de guerre :
« Ce pays appartient à tout le monde. Ce qu'on attend des hommes d'Église, c'est qu'ils rassemblent et parlent de paix. »
Malgré les tensions internes au sein de l’Union sacrée, Bemba reste optimiste quant à la poursuite de cette coalition, tout en reconnaissant des manquements dans la répartition des postes au sein de la majorité.
Un pays en quête de solutions
Face aux défis de Kinshasa et du pays, les déclarations de Jean-Pierre Bemba illustrent les efforts déployés pour améliorer la gestion urbaine et moderniser les institutions. Cependant, les résultats attendus restent à concrétiser, que ce soit dans la fluidité du trafic, les réformes constitutionnelles ou la cohésion politique.
L'année 2025 pourrait être décisive pour évaluer l’impact de ces mesures et décisions sur le quotidien des Congolais.