Le 16 janvier 2001, Laurent-Désiré Kabila, président de la République démocratique du Congo (RDC), tombait sous les balles dans une tragédie marquant l'histoire du pays. Plus de deux décennies après, son héritage reste profondément ancré dans la mémoire collective des Kinois, tant par son approche disciplinaire que par son idéal panafricaniste.

Un héritage de discipline incarné par la « chicotte des Kadogo »

Arrivé au pouvoir en 1997, Laurent-Désiré Kabila, surnommé Mzee (le sage), a imposé une rigueur sociale à travers les Kadogo, ces jeunes soldats de son armée. Ces derniers, armés de chicottes (fouets), représentaient un outil de contrôle pour restaurer l’ordre public dans une société marquée par le chaos laissé par le régime de Mobutu.

Pour Nico Falanga, Kabila incarnait un révolutionnaire panafricaniste. Il souligne que la discipline militaire instaurée par les Kadogo a transformé les mentalités à Kinshasa. Des pratiques comme la célèbre « Kabola makolo », où des passagers partageaient maladroitement des sièges de taxi, furent éliminées grâce à cette rigueur.

De son côté, Joseph Nzambe, aujourd’hui quadragénaire, évoque la fermeté de Kabila, qu’il qualifie de nécessaire pour l’intérêt général. Il regrette que cette rigueur manque cruellement aujourd’hui face à des problèmes tels que la corruption et le détournement des fonds publics.

Un leader courageux, mais controversé

Pour beaucoup, Kabila était un patriarche ferme mais juste, ayant ramené l’ordre face à une insécurité grandissante. Joe Bakutu se souvient de la manière dont Mzee a stoppé les abus des forces de l’ordre qui dépouillaient les citoyens.

Cependant, son alliance stratégique avec le Rwanda, dans le but de renverser Mobutu, laisse un héritage mitigé. Arnold Malemo estime que cette collaboration a ouvert la voie à des infiltrations étrangères et aux conflits sanglants dans l’Est de la RDC, qui continuent de ravager la région à ce jour.

Une figure historique et un héros national

Malgré les controverses, Laurent-Désiré Kabila reste pour beaucoup une figure emblématique du panafricanisme et de l’indépendance congolaise. Son célèbre credo – « Ne jamais trahir le Congo » – résonne encore dans les cœurs. Pour Pistis Kalubuka, jeune étudiant, Mzee a redonné une image nouvelle à la RDC, marquant un tournant dans l’histoire nationale.

Des mystères autour de son assassinat

L’assassinat de Laurent-Désiré Kabila, orchestré par le caporal Rachidi et suivi de son exécution immédiate par le colonel Eddy Kapend, demeure entouré de zones d’ombre. Les circonstances exactes et les responsabilités réelles restent sujettes à de nombreux débats.

Un appel à s’inspirer de son leadership

À l’heure où la RDC continue de faire face à des défis sociopolitiques majeurs, plusieurs voix, comme celle de Joseph Nzambe, appellent les dirigeants actuels à s’inspirer de la fermeté et de la vision de Mzee. Pour eux, son patriotisme et son engagement pour l’indépendance doivent guider les actions des décideurs pour bâtir un Congo meilleur.

Laurent-Désiré Kabila, malgré ses zones d’ombre, restera une figure centrale de l’histoire congolaise, un symbole de lutte pour la souveraineté et un exemple de leadership fort.


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