Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a salué lundi la reprise des négociations directes et du dialogue avec toutes les parties prenantes, y compris le M23, dans le cadre du processus de paix fusionné Luanda-Nairobi. Cette décision, adoptée par le sommet conjoint de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) et de la Communauté de l'Afrique de l'Est (EAC), constitue selon lui une "avancée majeure" vers une solution durable à la crise sécuritaire dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).
Un des alliés de taille du président félix Tshisekedi, Cyril Ramaphosa s’est dit "heureux" que cette approche inclusive ait été approuvée par les dirigeants régionaux, affirmant que l'Afrique du Sud a toujours défendu la diplomatie comme la solution la plus viable à ce conflit.
Un processus inclusif pour une paix durable
"L’un des résultats les plus significatifs du sommet conjoint a été la décision de reprendre les négociations directes et le dialogue entre toutes les parties étatiques et non étatiques, y compris le M23. Cette décision se déroulera dans le cadre des processus de Luanda et de Nairobi. Il s’agit d’une avancée majeure. Si toutes les parties au conflit ne sont pas réunies à la table des négociations, toutes les solutions diplomatiques manqueront de crédibilité et ne seront pas viables à long terme", a déclaré Cyril Ramaphosa.
Le président sud-africain a insisté sur l’importance d’impliquer toutes les parties concernées dans les discussions afin d’assurer une issue définitive au conflit.
Facilitateurs et mesures de confiance
Avant la reprise du dialogue, des facilitateurs supplémentaires, notamment issus d'autres régions d'Afrique, seront désignés pour accompagner le processus. Le sommet conjoint a également réitéré l’appel à un cessez-le-feu immédiat afin de permettre aux couloirs d’aide humanitaire de fonctionner et d’apporter les secours nécessaires aux populations civiles.
Un plan de sécurisation de Goma et de ses environs sera élaboré dans les cinq jours suivant la rencontre des forces de défense de la SADC et de l'EAC. Ce plan inclura la réouverture de l’aéroport de Goma, l’évacuation des civils et le rapatriement des victimes du conflit.
Le respect de la souveraineté de la RDC
"Le sommet conjoint a affirmé l’indépendance, la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC. Cela signifie qu’un processus doit être élaboré pour que les forces armées étrangères non invitées se retirent de la RDC", a insisté Cyril Ramaphosa. Il a également mis en avant l’importance des "mesures de confiance" pour garantir une paix durable dans la région.
En tant que membre de la SADC et de l’Union africaine, l’Afrique du Sud entend jouer un rôle actif dans la stabilisation de la RDC, en facilitant les efforts diplomatiques en cours.
Mise en œuvre des recommandations du sommet
Le sommet conjoint SADC-EAC a également appelé à la mise en œuvre du Concept d’opérations (CONOPS) du plan harmonisé de neutralisation des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et à la levée des mesures défensives du Rwanda, conformément aux engagements pris dans le processus de Luanda.
Cette initiative marque une nouvelle étape dans la recherche d’une solution concertée et durable à la crise qui sévit dans l'est de la RDC, offrant ainsi un espoir pour des millions de civils affectés par des décennies de conflits.