Le Groupe de contact international pour la région des Grands Lacs (GCI), composé de l’Allemagne, de la Belgique, du Danemark, des États-Unis, de la France, des Pays-Bas, du Royaume-Uni, de la Suède, de la Suisse et de l’Union européenne, a appelé lundi toutes les parties au conflit dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) à respecter le cessez-le-feu initié par l’Angola. Cet appel vise à faciliter le début des négociations directes prévues à Luanda entre le gouvernement congolais et le mouvement rebelle M23, soutenu par le Rwanda.

Un appel à la désescalade

Dans une déclaration publiée lundi, le GCI a exprimé son soutien à l’appel du président angolais João Lourenço, également président en exercice de l’Union africaine, pour un cessez-le-feu immédiat dans l’est de la RDC. « Le Groupe de contact international soutient pleinement l’appel du président Lourenço aux parties en conflit de cesser toute hostilité à l’est de la RDC à partir de 0h00 le 16 mars 2025 », a déclaré le GCI, présidé par l’Allemagne.

Le cessez-le-feu, qui inclut l’arrêt des actions hostiles contre les civils et la conquête de nouvelles positions stratégiques, doit permettre une désescalade et ouvrir la voie à des pourparlers de paix. Ces négociations, prévues à Luanda, devaient initialement réunir les délégations du gouvernement congolais et du M23 à partir du mardi 18 mars.

Le retrait du M23 et les réactions

Cependant, le M23 a annoncé lundi son retrait des négociations, dénonçant les sanctions européennes imposées à plusieurs de ses dirigeants. Dans un communiqué, le mouvement rebelle a déclaré que « les sanctions successives imposées à nos membres, y compris celles adoptées à la veille des discussions de Luanda, compromettent gravement le dialogue direct et empêchent toute avancée ».

Jean-Marc Châtaigner, ancien ambassadeur de l’UE en RDC, a réagi en qualifiant cette justification de « mauvais prétexte ». Selon lui, les sanctions de l’Union européenne n’interdisent pas la participation du M23 aux négociations. « C’est un mauvais prétexte pour échapper à la pression de la négociation diplomatique pour trouver une solution de paix en RDC », a-t-il déclaré.

Une rhétorique de neutralité du GCI

Contrairement à sa déclaration de février, dans laquelle il avait condamné l’offensive du M23 et le soutien de l’armée rwandaise, le GCI a cette fois adopté une rhétorique plus neutre. Il a exhorté toutes les parties à s’engager « sincèrement » dans le « processus de paix politique » et à mettre en œuvre la résolution 2773 (2025) du Conseil de sécurité des Nations unies, qui appelle à une résolution durable du conflit.

Cette approche reflète la complexité de la situation sur le terrain, où les intérêts régionaux et internationaux se croisent. Le GCI a souligné l’importance d’un dialogue inclusif pour parvenir à une paix durable, tout en évitant de désigner explicitement les responsables des violences.

Les défis des négociations de Luanda

Malgré le retrait du M23, la délégation congolaise est déjà arrivée à Luanda pour participer aux négociations. Kinshasa reste déterminé à explorer toutes les voies possibles pour rétablir la paix dans l’est du pays. Cependant, l’absence du principal groupe rebelle soulève des questions sur la viabilité de ces discussions.

Les observateurs s’interrogent sur la stratégie du gouvernement congolais et sur les résultats concrets que pourront produire des négociations en l’absence des représentants du M23. Par ailleurs, la présence continue des troupes rwandaises en RDC, selon les accusations de Kinshasa, complique davantage la situation.

Une crise humanitaire persistante

La situation sécuritaire dans l’est de la RDC reste critique, avec des milliers de civils déplacés et une crise humanitaire qui s’aggrave. Les combats entre les forces gouvernementales, les groupes armés et les rebelles du M23 ont entraîné des destructions massives et des violations graves des droits de l’homme.

Alors que la communauté internationale intensifie ses efforts pour résoudre la crise, les populations locales espèrent que ces négociations, malgré leurs limites, ouvriront la voie à une paix durable et à la fin des souffrances endurées depuis des décennies.

L’urgence d’une solution inclusive

Dans ce contexte, la recherche d’une solution inclusive et durable devient plus pressante que jamais. La communauté internationale, les acteurs régionaux et les parties prenantes locales devront redoubler d’efforts pour surmonter les obstacles et garantir que les négociations aboutissent à une paix véritable et inclusive.

En attendant, les populations de l’est de la RDC, prises au piège de ce conflit, attendent toujours une issue qui leur apporterait enfin la stabilité et la sécurité dont elles ont tant besoin.

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