Doha, 10 avril 2025 – Les pourparlers directs tant attendus entre le gouvernement congolais et les rebelles du M23, prévus mercredi à Doha, ont été reportés sine die pour des raisons "organisationnelles". Un contretemps qui cache des désaccords profonds, chaque camp campant sur ses préalables.
Pourquoi ce report ?
Version officielle :
Problèmes logistiques (pas d’invitation formelle selon Reuters).
Retards dans la finalisation des agendas.
Réalité sous-jacente :
Le M23 exige des "mesures de confiance" préalables (levée des mandats d’arrêt, reconnaissance politique).
Kinshasa refuse tout dialogue sans retrait préalable de Goma et Bukavu.
« Les deux délégations sont à Doha, mais personne ne veut faire le premier pas », confie une source proche de la médiation.
📜 Les préalables qui bloquent
Partie | Exigences |
---|---|
Gouvernement | 1. Cessez-le-feu immédiat 2. Retrait des villes occupées (Goma, Bukavu) 3. Aucune intégration des rebelles dans l’armée |
1. Amnistie pour ses dirigeants 2. Reconnaissance de leur nationalité congolaise 3. Abrogation de la loi anti-intégration des groupes armés |
Qui est présent à Doha ?
Pour le M23 :
Bertrand Bisimwa (coordinateur adjoint)
Colonel Imani Nzenze (responsable renseignements)
Pour la RDC :
Une délégation mixte (sécurité + diplomatie) restée discrète.
Le rôle délicat du Qatar
Le médiateur qatari doit :
Convaincre le M23 de lâcher du lest sur ses exigences politiques.
Presser Kinshasa d’accepter un cadre de négociation flexible.
Éviter un échec qui renforcerait le Rwanda (accusé de soutenir le M23).
« Sans compromis, ces discussions n’aboutiront qu’à une reprise des combats », avertit un diplomate africain.
Scénarios possibles
Reprise sous 48h : Si le Qatar trouve une formulation ambiguë pour satisfaire les deux camps.
Enlisement : Si le M23 maintient ses exigences, Kinshasa pourrait quitter la table.
Médiation tierce : L’Afrique du Sud ou l’Angola pourraient être sollicités.